Boris Cyrulnik : « Nous ne sommes pas tous égaux devant la résilience »
Si nous sommes tous capables de résilience, pour le pédopsychiatre Boris Cyrulnik, nous ne sommes pas tous égaux face à ce mécanisme qui permet de se relever des traumatismes que l’on traverse. Pour le médecin, la sécurité affective dans la petite enfance explique notre capacité à saisir la main tendue après un drame, comme il l’explique dans l’émission « Un monde, un regard » au micro de Rebecca Fitoussi.

Boris Cyrulnik : « Nous ne sommes pas tous égaux devant la résilience »

Si nous sommes tous capables de résilience, pour le pédopsychiatre Boris Cyrulnik, nous ne sommes pas tous égaux face à ce mécanisme qui permet de se relever des traumatismes que l’on traverse. Pour le médecin, la sécurité affective dans la petite enfance explique notre capacité à saisir la main tendue après un drame, comme il l’explique dans l’émission « Un monde, un regard » au micro de Rebecca Fitoussi.
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Par Pierre Bonte-Joseph

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Guerre, covid-19, réchauffement climatique, nous sommes confrontés à des crises à répétition dont on peut triompher à condition de pouvoir y survivre et qu’on puisse se relever psychiquement. Et la façon dont on s’est construit affectivement pendant la petite enfance est centrale dans notre capacité à dépasser les épreuves.

Ainsi pour Boris Cyrulnik, le dépassement du traumatisme repose en grande partie sur la capacité que l’enfant a eue de faire confiance à un tiers lorsqu’il a été confronté à une épreuve lourde. Les enfants isolés dans les premières années de leur vie auront plus de mal à dépasser leurs traumatismes.

Dépasser nos traumatismes nous permet de continuer à vivre

Une nécessité pourtant si l’on en croit le médecin, pour qui, si la résilience ne s’opère pas, les conséquences sur la santé peuvent être dramatiques : « Si on laisse les gens seuls, ils répètent l’horreur ils ne pensent qu’à ça. Ils sont prisonniers du passé, et quand on est prisonnier du passé on sécrète les chromosomes du stress qui provoquent une usure des chromosomes […] c’est-à-dire que l’espérance de vie diminue. »

Et le psychiatre de poursuivre : « Si le stress est chronique, on ne sait pas pourquoi, on ne se sent pas bien, on est irritable, et les hormones du stress finissent par user le cœur, les vaisseaux, tous les métabolismes. Et c’est pour ça que dans les classes sociales difficiles où il y a de la précarité l’espérance de vie est très nettement inférieure à ceux qui arrivent à organiser une vie avec des épreuves dont ils triomphent ».

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