Ce mardi, Frédéric Valletoux, député Horizons de Seine-et-Marne, ancien ministre de la Santé, était invité de la matinale de Public Sénat. Au lendemain de l’engagement de la responsabilité du gouvernement par Michel Barnier, et à la veille du vote d’une motion de censure, il est revenu sur la méthode adoptée par le Premier ministre depuis sa nomination. Il pointe notamment un manque de dialogue entre les députés du socle commun et le gouvernement.
Bruno Le Maire : « Attaquer autant que vous faites le transport aérien en demandant de le soutenir, ne manque pas d’air ! »
Par Public Sénat
Publié le
Règlement de comptes au Sénat. Ce mercredi, à l’occasion de la séance hebdomadaire de questions d’actualité au gouvernement, le sénateur écologiste Jacques Fernique est revenu sur les frictions entre le gouvernement et les écologistes, au détour d’une question sur le secteur aérien. « Ma question ne portera pas sur le sort d’une subvention de 8000 euros à l’aéroport du Poitou ou sur le péril vert d’une police des rêves d’enfants », a soutenu le sénateur, faisant référence aux récentes polémiques. « Suffisamment de ministres ont surréagi là-dessus et continueront à le faire pour les prochains épisodes de la série haro sur les écolos. Ma question porte sur le nécessaire soutien au secteur aéronautique, un des plus durement frappé par la crise mondiale, avec 400 000 emplois en jeu sur l’ensemble du secteur. Quelles actions fortes de l’Etat pour la sauvegarde des emplois et la reconversion ? Le climat aussi est en jeu, quelle stratégie pour la décarbonation du secteur ? Est-il viable de s’en remettre à l’initiative privée des acteurs du secteur, ne faut-il pas envisager des changements structurels ? » interroge Jacques Fernique.
Nous voulons être le premier continent à proposer un avion zéro carbone fonctionnant à hydrogène
« Si je me permettais, je dirais que vous ne manquez pas d’air », rétorque Bruno Le Maire. « Attaquer autant que vous le faites le transport aérien en demandait de le soutenir ne manque pas d’air. Personne ici ne souhaite que les responsables politiques s’occupent des rêves de nos enfants mais je veux vous rassurer et rassurer votre collègue : nous continuerons à soutenir massivement et durablement le transport aérien, toute l’industrie française qui fait notre excellence, avec l’ambition de décarboner cette industrie. Nous voulons être le premier continent à proposer un avion zéro carbone fonctionnant à hydrogène. Réduire l’utilisation de l’avion fait partie de notre ambition et avons demandé à Air France de supprimer toutes les lignes quand existe alternative, pour avoir des avions plus propres plus compétitifs, créateurs d’emplois et qui soutiennent notre industrie.
Si l’Etat n’avait pas soutenu Air France, il n’y aurait plus Air France à l’heure où je vous parle
« Vous apportez une nouvelle aide de 4 milliards d’euros et une montée au capital d’Air France à hauteur de 29 % », renchérit le sénateur communiste Fabien Gay. « Nous militons pour cela depuis le début de la crise, mais vous avez perdu un an. La question qui se pose désormais est la suivante : quelle est l’ambition politique, sociale et environnementale de cette montée au capital ? S’agit-il d’un engagement pérenne de l’Etat, bénéfique à Air France ? », interroge le sénateur. « La seule chose que je sais, c’est que si l’Etat n’avait pas soutenu Air France il n’y aurait plus Air France à l’heure où je vous parle », répond le ministre de l’Economie. L’Etat a pris ses responsabilités en estimant qu’Air France était stratégique et a pris cette décision d’un soutien massif de 7 milliards d’euros avec 4 milliards de prêts garantis par l’Etat, et 3 d’avance transformés en fonds propres dans l’entreprise, nous sommes déterminés à soutenir ce secteur stratégique », conclut Bruno Le Maire.