Au lendemain de l’annonce d’un reconfinement national par le président de la République et en réponse à la déclaration devant le Parlement de Jean Castex (au titre de l’article 50-1 de la Constitution), le président de la droite sénatoriale a multiplié ce 29 octobre les signes de désapprobation à l’égard de l’attitude de l’exécutif. Selon Bruno Retailleau, le gouvernement aurait dû reporter ce vote, qui intervient juste avant l’examen au Sénat du projet de loi de prorogation de l’état d’urgence sanitaire. « Les jeux sont faits. Tout est décidé mes chers collègues, c’est un théâtre d’ombres ce débat », s’est-il écrié.
S’il a souligné que la majorité sénatoriale souhaitait au gouvernement de réussir dans son combat contre le virus, Bruno Retailleau a estimé que le vote était « inutile » dans ces conditions. « Vous nous demandez la confiance mais nous ne pouvons vous l’accorder. » Face à un Jean Castex multipliant les signes de dénégation sur le banc des ministres, le sénateur de Vendée a fustigé « l’accumulation d’échecs » depuis les premiers mois de 2020 – sur les tests, le dépistage, les moyens de protection, le déconfinement – et les « manquements à l’anticipation ». Le gouvernement a continué à faire preuve d’ « impréparation » au cours de l’été, selon lui. « Ce que nous souhaiterions, c’est un plan d’anticipation », a-t-il exigé.
Bruno Retailleau a également sévèrement critiqué la métaphore guerrière du chef de l’État utilisée au printemps. « N’est pas Clemenceau qui veut. Que reste-t-il, sept mois après cette déclaration de guerre », a-t-il demandé.
Le président du groupe LR a résumé le rapport entre le Parlement et le gouvernement à un équilibre entre d’un côté la responsable, et de l’autre l’exigence. « Nous avons été au rendez-vous, nous avons voté tous les textes que vous nous avez proposés. La responsabilité est la nôtre de vous donner les moyens de protéger les Français. Il y a en face une exigence : l’exigence de la vérité, que nous devons à nos compatriotes. »