Budget : Benjamin Griveaux annonce « un objectif de déficit à 1,4 % » en 2020

Budget : Benjamin Griveaux annonce « un objectif de déficit à 1,4 % » en 2020

En présentant le budget 2019, le porte-parole du gouvernement a assuré que l’objectif de déficit public passera de 2,8 % en 2019 à 1,4 % en 2020. Une variation qui s’explique par la transformation du CICE. Encore faut-il que la croissance soit au rendez-vous.
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Il prend un peu d’avance. Pour la présentation du budget 2019, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a déjà annoncé une bonne nouvelle pour 2020. Si le déficit public est estimé à 2,8 % pour 2019 – un chiffre plus élevé que les 2,3 % espérés dans un premier temps – il devrait s’améliorer en 2020. « L’an prochain, nous présenterons un objectif de déficit à 1,4 % » du PIB a annoncé Benjamin Griveaux après le conseil des ministres, ce lundi.

Par quel coup de baguette magique le gouvernement peut-il annoncer pareille amélioration ? Le CICE. Car le crédit d’impôt compétitivité emploi pèse à la fois sur les comptes de l’année prochaine, tout en les allégeant l’année suivante.

« Or coût du basculement du CICE, ce n’est pas 2,8 % mais 1,9 % de déficit »

« Or coût du basculement du CICE, ce n’est pas 2,8 % mais 1,9 % » de déficit pour 2019, a d’abord souligné Benjamin Griveaux. « Vous allez dire comment passe-t-on  de 2,8 % cette année à 1,4 % l’an prochain ? Vous allez diviser par deux le déficit, vous ne me croiriez pas. En réalité nous passerons de 1,9 à 1,4 % (…) car le basculement du CICE arrivera une fois, mais l’an prochain ne viendra pas impacter le déficit » a expliqué le porte-parole.

La transformation du CICE en baisse de charges pérenne pèse en effet de 0,9 point dans le déficit. D’où les 1,9 % de déficit « hors coût de basculement du CICE » qu’annonce le membre du gouvernement. L’année prochaine, le gouvernement devra également rembourser une dernière fois le CICE, au titre de l’année 2018. Soit une facture totale de 40 milliards d'euros. Ce passage du CICE en baisse de charges « sera vraisemblablement ce que l'on appelle dans le langage bruxellois un one off », a expliqué samedi le commissaire européen aux affaires économies, le français Pierre Moscovici. Soit une opération isolée qui ne doit pas susciter d’inquiétude.

Mais l’optimisme gouvernemental est à prendre avec des pincettes. Pour atteindre 1,4 % de déficit en 2020, il faudra que l’Etat réduise ses dépenses et surtout que la croissance soit au rendez-vous. Cette même croissance, qui en montrant des signes de ralentissement, a obligé Bercy à revoir ses chiffres pour 2019… Des interrogations auxquelles les ministres Bruno Le Maire et Gérard Darmanin, qui présentent cet après-midi le détail du budget devant les députés puis les sénateurs, pourront répondre.

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