Budget : les sénateurs veulent aider Air France à acheter des avions « moins polluants »
Dans le cadre de l’examen du budget 2021, le Sénat a adopté un mécanisme de suramortissement sur l’achat d’avions émettant 15 % de CO2 en moins pour les compagnies aériennes installées en France.

Budget : les sénateurs veulent aider Air France à acheter des avions « moins polluants »

Dans le cadre de l’examen du budget 2021, le Sénat a adopté un mécanisme de suramortissement sur l’achat d’avions émettant 15 % de CO2 en moins pour les compagnies aériennes installées en France.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

C’était une mesure déjà votée l’an dernier par les sénateurs. Ils persistent et signent. La Haute assemblée a adopté, dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances, un amendement visant à encourager les compagnies aériennes, en particulier Air France, à renouveler leur flotte par des avions plus propres.

« Avions moins gourmands »

Il s’agit « de proposer, jusqu’au 31 décembre 2022, un dispositif de suramortissement sur l’achat des avions neufs moins polluants » permettant une réduction d’au moins 15 % des émissions de CO2, a expliqué le rapporteur LR, Jean-François Husson, auteur de l’amendement. C’est le cas notamment des Airbus A350 ou A220.

La majorité sénatoriale entend ainsi aider les compagnies à « avoir cette mutation environnementale » vers des « avions moins gourmands » et leur permettre de les « financer », ajoute le sénateur UDI Vincent Capo-Canellas. Surtout au moment où le gouvernement, qui a aidé le groupe Air France-KLM à hauteur de 7 milliards d’euros, demande à la compagnie de réduire son empreinte carbone.

Pour Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique, ce suramortissement n’est cependant pas utile car « les nouvelles générations d’avions, motorisées par Safran, […] consomment de facto déjà 15 % de moins que la précédente génération ». « Les entreprises ont déjà prévu d’acquérir des avions qui feront 15 % de consommation de moins. Il n’y a pas vraiment d’incitation environnementale en l’état » soutient le membre du gouvernement, qui s’est opposé à l’amendement.

Le Sénat a également adopté un amendement visant à instituer une déduction fiscale de 40 % sur l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) pour l’utilisation des biocarburants aéronautiques par les compagnies aériennes.

Aide pour les compagnies maritimes

Les sénateurs pensent au ciel mais ils n’oublient pas la mer. Ou plutôt le secteur maritime, « touché depuis le début de l’année de façon extrêmement forte », a souligné le sénateur centriste Michel Canevet. Il s’agit « notamment de la compagnie Brittany Ferries, dont la situation est particulièrement critique » ajoute Jean-François Husson. Les sénateurs ont donc adopté, contre l’avis du gouvernement, un amendement du sénateur centriste du Finistère pour venir en aide aux compagnies maritimes. Il permet un remboursement par l’Etat des cotisations salariales. « Il y a un petit problème juridique » a rétorqué Cédric O, « vous ne pouvez pas rembourser à l’entreprise un salaire qui est cotisé par le salarié », les cotisations étant en quelque sorte un salaire différé.

Les sénateurs n’ont en revanche par suivi le sénateur écologiste Joël Labbé, qui a proposé un amendement visant à supprimer l’exonération de taxe intérieure sur les produits énergétiques pour les paquebots de croisière. Dans son collimateur : les paquebots qui stationnent dans le port de Marseille, qui représentent « le quart » des émissions de l’ensemble des voitures de la ville. Les habitants comme les élus pointent ce problème depuis un moment. L’amendement a été rejeté.

Partager cet article

Dans la même thématique

Buste de Marianne
2min

Politique

Sondage : 76% des Français s’intéressent aux prochaines municipales

Comme lors des précédentes élections municipales, le thème de la « sécurité et de la lutte contre la délinquance » se dégage largement comme prioritaire pour 50% des Français interrogés, en particulier chez les sympathisants de droite et d’extrême droite, dans un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. La santé et le niveau des impôts locaux suivent, avec 35% de citations chacun.

Le

107th anniversary of the 1918 Armistice
3min

Politique

Sondage : Sébastien Lecornu reste beaucoup moins impopulaire qu’Emmanuel Macron

L'impopularité du Premier ministre est bien moindre que celle du chef de l’Etat : Sébastien Lecornu bénéficie de 35% d’opinions favorables contre 21% pour Emmanuel Macron, selon le dernier baromètre Odoxa de décembre 2025. Cet écart s'est même creusé, puisque le locataire de Matignon a progressé de 5 points depuis octobre tandis que le président stagne.

Le

3min

Politique

Municipales : le front « anti-LFI » désormais plus fort que le front « anti-RN »

59% des Français sont disposés à se reporter sur un candidat qui ne bénéficie pas de leurs faveurs politiques afin d'empêcher LFI de l’emporter aux prochaines municipales. Ce chiffre dépasse de loin les 44% qui se disent prêts à faire de même contre le RN, selon un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. C’est au sein de la droite et du centre que le sentiment anti-LFI s’exprime avec le plus de force.

Le

Budget : les sénateurs veulent aider Air France à acheter des avions « moins polluants »
4min

Politique

Budget : « Nous avons tout à fait matière à trouver le compromis », estime la ministre de l’Action et des Comptes publics

Adopté sans surprise par les sénateurs, le projet de loi de finances éveille malgré tout des crispations au sein de la Chambre haute, le chiffre du déficit avoisinant désormais les 5,3% du PIB, loin de la volonté de la majorité sénatoriale de le contenir à 4,7%. La pression s’accroit et se déporte désormais sur la commission mixte paritaire qui se tiendra les 19 et 20 décembre.

Le