Campement rom à Gennevilliers: des élus bloquent une nationale pour faire réagir l’Etat

Campement rom à Gennevilliers: des élus bloquent une nationale pour faire réagir l’Etat

Des élus de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) ont interdit jeudi matin l'accès à une route nationale au niveau d'Asnières-sur-Seine...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Des élus de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) ont interdit jeudi matin l'accès à une route nationale au niveau d'Asnières-sur-Seine pour protester contre l'Etat qui, selon eux, ne "fait rien" pour démanteler un bidonville rom installé depuis l'été 2016 sur leur commune.

Débuté à 06H15, le blocage de la RN315, qui donne accès à l'autoroute A15, dans le sens Paris-province, a duré deux heures, entraînant des ralentissements, a constaté une journaliste de l'AFP.

Autour du maire PCF Patrice Leclerc, une quinzaine d'élus communistes et du Parti de gauche, en gilet jaune et ceints de leur écharpe tricolore, ont distribué des tracts aux automobilistes et déployé une banderole indiquant "Gennevilliers a résorbé 1.000 logements insalubres. L'Etat laisse se développer ici un bidonville".

Le bidonville, sans accès à l'eau potable, est implanté sur un terrain appartenant à l'Etat, à quelques mètres à peine de la nationale, et abrite "entre 100 et 200 Roms" selon le maire, "80" selon la préfecture.

Ils sont "environ 300, originaires de Roumanie, dont la moitié sont des enfants", non scolarisés, estime pour sa part Livia Otal, coordinatrice de la mission bidonvilles à Médecins du monde, seule association à oeuvrer régulièrement dans ce campement de fortune.

"Ce qui me met en colère, c'est que l'Etat dit qu'il y a trop de logements sociaux à Gennevilliers (65%, NDLR) et en même temps, il laisse faire ça", dit M. Leclerc. "Ils ont mis trois mois à reconnaître l'existence de ce camp, il faut maintenant que l'Etat prenne ses responsabilités et trouve des solutions de relogement", a déclaré le maire à l'AFP, dénonçant des "conditions de vie indignes".

Le TGI de Nanterre doit se prononcer en référé sur le dossier le 4 mai.

La préfecture des Hauts-de-Seine a indiqué à l'AFP "être dans l'attente de cette décision de justice pour pouvoir agir". "Nous avons demandé en parallèle à ce que soit effectué un diagnostic social pour identifier les besoins et les capacités de relogement", a-t-on indiqué de même source.

Le maire de Gennevilliers a, lui, annoncé un nouveau blocage le 10 mai "si rien ne bouge".

"Ce n'est pas une expulsion de plus qui résoudra la situation et fera disparaître (les habitants du bidonville) comme par enchantement. Cela ne fait qu'ajouter à leur stress, les laissant sans espoir de stabilisation sociale", a estimé Mme Otal.

Entre 3.000 et 7.000 Roms vivent dans la précarité en Ile-de-France, environ 20.000 en France, selon Médecins du monde.

Dans la même thématique

Campement rom à Gennevilliers: des élus bloquent une nationale pour faire réagir l’Etat
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Campement rom à Gennevilliers: des élus bloquent une nationale pour faire réagir l’Etat
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le