Candidature unique à gauche : de sérieux obstacles juridiques

Candidature unique à gauche : de sérieux obstacles juridiques

Le retrait hypothétique de Benoît Hamon ou de Jean-Luc Mélenchon se heurte à un vide juridique et s’annonce complexe pour les candidats.
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L’alliance n’aura donc pas lieu. Entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, ce fût un véritable dialogue de sourds pour savoir, qui du candidat socialiste ou celui de la gauche radicale devait laisser sa place pour assurer l’unité de la gauche. Au-delà des tractations entre têtes d’affiche, des obstacles juridiques rendent pratiquement impossible le retrait d’un candidat. Dans le Figaro, le spécialiste en droit constitutionnel Didier Maus est formel : « une fois la liste des candidats arrêtée par le Conseil constitutionnel, elle n'est dans les faits plus modifiable » affirme-t-il. Contacté par Public Sénat, son confrère Bertrand Mathieu, professeur de droit constitutionnel et membre de la haute autorité de la primaire de droite, se veut moins définitif :  

« La question n’est pas tranchée » souligne Bertrand Mathieu.  Selon lui, « un retrait est toujours possible, on ne peut pas forcer quelqu’un à être candidat. » Mais il est probable qu’il continue d’apparaitre dans la liste officielle des candidats bien qu’on ne puisse pas voter pour lui : « ce sont les candidats qui financent l’impression de leurs bulletins » rappelle Bertrand Mathieu. « C’est encore de la politique-fiction. Mais si cela arrive, le Conseil constitutionnel serait obligé de s’emparer de la question. »

Autre interrogation : le retrait peut-il être considéré comme un empêchement et donc entrainer le report de l’élection ? Rien n’est moins sûr. « L’empêchement, cité dans la Constitution, n’est pas défini » souligne Bertrand Mathieu. « Mais cela concerne une cause extérieure au candidat lui-même. » Et si Benoît Hamon ou Jean-Luc Mélenchon décidaient du retrait de leur candidature, ce ne serait évidemment pas pour reporter le scrutin…

Reste une certitude : le retrait d’un candidat lui causerait de sérieux problèmes financiers. Pour ceux qui obtiennent plus de 5% des voix, la loi leur permet d’être remboursés pour leurs frais de campagne, jusqu’à 8 004 225 euros. Si cette barre des 5% n’est pas atteinte, ce sera au mieux 800 423 euros… Une différence de taille, notamment pour le parti socialiste qui perdrait une grande partie de ces fonds.

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