Une réunion s'est tenue lundi matin à Matignon autour d'Édouard Philippe pour finaliser les mesures d'"accompagnement" de la hausse des prix et des taxes sur les carburants voulues par le président Macron, selon des sources gouvernementales.
Plusieurs ministres étaient présents autour du Premier ministre: Bruno Le Maire (Economie), François de Rugy (Transition écologique), Gérald Darmanin (Comptes Publics) et Elisabeth Borne (Transports), a précisé Matignon, à cinq jours de la journée de mobilisation des "gilets jaunes" du 17 novembre.
Quant aux annonces, "elles se feront quand les mesures seront arbitrées", a simplement affirmé l'entourage du Premier ministre. Mais selon une source proche des discussions, les décisions devraient être officialisées au plus tard d'ici mercredi, jour de Conseil des ministres.
La semaine dernière, deux réunions de préparation s'étaient tenues lundi et jeudi à Matignon, mais sans les ministres eux-mêmes.
Selon des sources proches du dossier, plusieurs mesures ont été mises sur la table lors de ces réunions, mais l'idée d'un chèque carburant, réclamée notamment par LR, apparaît écartée par Matignon.
Selon ces sources, la prime à la conversion des vieux véhicules, l'ex-"prime à la casse", devrait être renforcée: comme l'avait évoqué Édouard Philippe, l'exécutif pourrait s'engager à en financer jusqu'à près d'un million d'ici 2022, au lieu des 500.000 actuellement prévus.
La prime à la conversion pourrait également être facilitée pour les "gros rouleurs", même quand leurs voitures ne sont pas aussi vieilles que ne l'exige le dispositif. Quant aux aides pour les carburants, comme dans les Hauts-de-France, elles seraient défiscalisées.
Conformément au souhait de M. Macron, le chèque énergie, une aide de 150 et bientôt 200 euros pour payer les factures d'énergie (fioul de chauffage, gaz, électricité...), va être amélioré. Quelque six millions de foyers, soit environ 20% des Français, y seraient éligibles, contre quatre millions actuellement.
Enfin, toujours selon ces sources proches du dossier, l'exécutif pourrait accélérer la mise en place du forfait versé par l'employeur aux employés se rendant sur leur lieu de travail en covoiturage (200 euros). Prévue pour janvier 2020, cette mesure serait avancée à janvier 2019.
Nombre de pleins de 50 litres possibles avec un revenu médian, en fonction du coût des carburants et des revenus par pays
AFP
"On s'occupe des Français pour qui c'est difficile d'aller bosser le matin et auquel nous allons proposer des solutions dès cette semaine", a expliqué lundi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux sur Europe 1, en dénonçant une nouvelle fois "ceux qui seront tentés de faire de la récupération politique".
"Je souhaite que nous apportions une réponse qui soit forte, juste, cohérente", a argumenté le ministre de l'Economie Bruno Le Maire lundi sur France Inter.
"Forte, ça veut dire qu'elle doit être visible par le plus grand nombre possible de Français. Juste, ça veut dire qu'elle doit concerner d'abord les ménages les plus modestes et aussi tous ceux qui travaillent (...) . Et cohérente ça veut dire qu'on ne doit certainement pas abandonner cette ligne qui est la nôtre et qui est la seule responsable, de la transition énergétique et la transformation du parc automobile francais", a-t-il précisé.
Jeudi sur France 3, Emmanuel Macron avait jugé que la stratégie du gouvernement d'augmenter la taxe carbone sur les carburants était "la bonne" mais promis "une réponse" du gouvernement avec des mesures face à une inquiétude "légitime".
François Bayrou a annoncé sa volonté de reprendre dans le prochain budget de la Sécu les avancées issues du conclave sur les retraites. Une décision relativement appréciée au Sénat. Le sénateur LR Philippe Mouiller demande cependant si c’est « réellement sans impact budgétaire ». « Tout ce qui est utile aux Français, on le prend », réagit pour sa part le socialiste Patrick Kanner, alors que les députés PS maintiennent leur motion de censure.
François Bayrou a tenté une nouvelle fois ce jeudi 26 juin de sauver le dossier des retraites. Devant la presse, le Premier ministre a longuement salué les « avancées » sur lesquelles se sont entendus les partenaires sociaux, malgré l’absence d’accord. Il s’est engagé à les présenter devant le Parlement à l’automne, tout en invitant syndicats et patronat à dépasser les derniers points de clivage, notamment sur la pénibilité.
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