Carole Delga : « Le couvre-feu à 18h n’est plus du tout nécessaire dans certains départements de la région Occitanie »

Carole Delga : « Le couvre-feu à 18h n’est plus du tout nécessaire dans certains départements de la région Occitanie »

Invitée de la matinale de Public Sénat délocalisée ce matin à Toulouse, la présidente PS de la région Occitanie a adressé plusieurs demandes au gouvernement sur la gestion de la crise sanitaire localement. A la tête d’une vaste région globalement peu touchée par le virus, Carole Delga souhaite la mise en place de « la différenciation territoriale » avec la levée du couvre-feu à 18h dans certains départements, et le lancement d’expérimentations pour la réouverture de lieux culturels, sportifs ou encore des restaurants.
Public Sénat

Par Antoine Comte

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« La région Occitanie enregistre des chiffres encourageants, et comme nous n’avons pas de tensions hospitalières, nous accueillons des patients d’autres régions comme Auvergne-Rhône-Alpes et Sud Paca ».

Carole Delga est catégorique : face aux disparités sur la propagation du virus dans le pays, et en particulier dans sa région peu touchée par l’épidémie, sauf dans les principales zones urbaines, « il faut mettre en place une différenciation territoriale ». « Aujourd’hui, les Français peuvent tout à fait le comprendre. Le niveau sanitaire étant différent entre les territoires, il est donc logique qu’il puisse y avoir des adaptations », assure la présidente socialiste de la région Occitanie.

« Il faut mener des expérimentations pour les lieux culturels et les restaurants »

L’élue du Sud-Ouest va même plus loin. Pour elle, « le couvre-feu à 18 heures dans certains départements n’est plus du tout nécessaire ». « C’est pourquoi, je demande qu’il y ait des expérimentations dans ces départements où le taux d’incidence est inférieur à 100 cas pour 100 000 habitants. C’est le cas par exemple du Gers ou du Lot, où je pense qu’il est possible de mener des expérimentations pour tester la réouverture de lieux culturels ou pour la pratique sportive en extérieur ».

La patronne de la région Occitanie se base notamment sur l’expérience acquise depuis un an sur un virus que l’on connaît mieux. « Il y a un an, avec le premier confinement, il fallait avoir une mesure égalitaire car nous ne connaissions pas ce virus. Aujourd’hui, nous avons une expérience, et nous devons donc avoir plus de souplesse. Dans les territoires transfrontaliers avec l’Espagne ou Andorre dans lequel les taux d’incidence sont faibles, allons vers une expérimentation aussi, pour les restaurants avec des tests. Cette expérimentation sur le terrain pourra ensuite servir pour le reste de la France ».

« Il y a un vrai sentiment d’exaspération de la population sur la vaccination »

Sur la vaccination qui a connu une forme d’accélération depuis le week-end dernier, Carole Delga constate qu’il subsiste encore du « mécontentement sur le terrain ». « Il est toujours très difficile de prendre des rendez-vous et la procédure d’inscription sur la plateforme numérique est très complexe notamment pour les personnes âgées. Il faut une meilleure organisation, car il y a un vrai sentiment d’exaspération ».

Pour apporter sa pierre à l’édifice, la Région a donc mis en place un système de transports gratuits pour accompagner toutes les personnes le souhaitant sur leur lieu de vaccination. « Il y a un numéro vert à la Région pour ce système de transport à la demande, et avec l’ARS, nous avons aussi voulu mettre en place des camions spéciaux sur la vaccination », explique Carole Delga.

« La vaccination des soignants doit être obligatoire »

La présidente de la Région Occitanie a également fait savoir qu’elle était favorable à « la vaccination obligatoire des personnels soignants ». « On a pris trop de précautions. Le seul vaccin où l’on demande un consentement par écrit, c’est celui de la covid-19. C’est quand même incroyable ! Il faut une stratégie vaccinale beaucoup plus offensive », a lancé Carole Delga, en ajoutant que la vaccination de la population devait en revanche rester sur la base du volontariat « pour éviter de cristalliser les oppositions ».

Dans la même thématique

Paris: Designation Bureau Assemblee Nationale
6min

Politique

Ingérences étrangères : quelles sont les règles qui s’appliquent aux élus ?

Les élus sont souvent une cible privilégiée pour les ingérences étrangères. Si les atteintes à la probité existent, les formes d’influences sont diverses et se renouvellent. Après l’adoption de la loi sur les ingérences étrangères le 5 juin dernier, retour sur les règles s’appliquant aux élus pour prévenir les ingérences.

Le

France Europe Election
5min

Politique

Au Parlement européen, Jordan Bardella peine à se « normaliser »  

A la tête des Patriotes, le troisième groupe le plus important numériquement au Parlement européen et désormais membre de la prestigieuse commission des affaires étrangères, Jordan Bardella entend poursuivre à Strasbourg sa stratégie de « normalisation ». Une stratégie compromise cependant par le « cordon sanitaire » des partis pro-européens contre l’extrême-droite et par certaines personnalités embarrassantes au sein de son camp.

Le

LEGISLATIVES FRANCE : 2ND TOUR SOIREE ELECTORALE PS
5min

Politique

Lettre d’Olivier Faure au Conseil d’Etat : « Un message politique, plus qu’un recours contentieux », explique Paul Cassia  

Le 24 juillet, Olivier Faure a adressé à Didier Roland-Tabuteau, vice-président du Conseil d’Etat, un courrier pour alerter la juridiction administrative sur l’exercice du pouvoir réglementaire par le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal. Si cette lettre interroge les diverses nominations à effet différé qui ont eu lieu au cours des deux derniers mois, elle constitue en réalité davantage un message politique qu’un véritable recours contentieux.

Le