Carvounas à Valls : « Tu es mon ami et ta place est à nos côtés, dans la maison des socialistes »
Luc Carvounas, sénateur-maire PS d’Alfortville, était ce matin l’invité de Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio. Ce proche de Manuel Valls a réagi à son choix de se joindre à la majorité présidentielle. Il a également taclé Jean-Luc Mélenchon, qu’il va même jusqu’à comparer à Emmanuel Macron.

Carvounas à Valls : « Tu es mon ami et ta place est à nos côtés, dans la maison des socialistes »

Luc Carvounas, sénateur-maire PS d’Alfortville, était ce matin l’invité de Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio. Ce proche de Manuel Valls a réagi à son choix de se joindre à la majorité présidentielle. Il a également taclé Jean-Luc Mélenchon, qu’il va même jusqu’à comparer à Emmanuel Macron.
Public Sénat

Par Alice Bardo

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« Tu es mon ami et ta place est à nos côtés, dans la maison des socialistes. » Luc Carvounas s’adresse ainsi à Manuel Valls, qui a annoncé mardi vouloir être le « candidat de la majorité présidentielle » aux législatives. Une décision qui lui coûte cher puisqu’il fait désormais l’objet d’une procédure d’exclusion du Parti socialiste et qu’En Marche n’a pour l’instant pas l’intention de l’investir. Hier, Jean-Paul Delevoye, chargé des investitures du parti d’Emmanuel Macron, a annoncé qu’ « à ce jour, il n’(était) pas dans les critères d’acceptation ».

Le sénateur-maire d’Alfortville admet « une divergence profonde » sur le fond avec l’ancien Premier ministre, mais assure que son « ami » « doit jouer un rôle à l’Assemblée nationale ». « Sur les « bancs du PS » évidemment.

Le report des sénatoriales « semble être acté par le Président »

S’il se dit prêt à pardonner Manuel Valls au cas où il reviendrait sur sa décision - « il a le droit de se tromper » - il est beaucoup plus offensif  avec certains sénateurs, à l’image de Didier Guillaume, « assez consentants avec le nouveau président pour un an de rab sur le cumul des mandats ». Il fait allusion au report des sénatoriales, voulu par Emmanuel Macron afin de permettre la réduction du nombre de parlementaires et visiblement à l’étude d’après un article publié hier dans le Bulletin quotidien (BQ). « Beaucoup en parlent, y compris des ministres dont je tairai le nom », confie Luc Carvounas avant d’ajouter que cela « semble être acté par le Président ».

Carvounas : le report des sénatoriales "semble être acté par le Président"
00:48

Emmanuel Macron en prend aussi pour son grade, ainsi que les membres de son parti. Il cite un chef de cabinet de Mitterrand : « Les gens d’En Marche ont la vanité des nouveaux riches ». Il ose la comparaison avec Jean-Luc Mélenchon, dont le discours est « exactement le même que celui de Macron », au sens où tout en prônant le rassemblement, ils veulent faire de leurs mouvements respectifs des « partis uniques », avec un leader fort. « À un moment le vernis va se craqueler ».

Jean-Luc Mélenchon fait un « double calcul »

Le sénateur fustige le mouvement de La France insoumise autant que la décision de son leader de convoiter la circonscription marseillaise aux législatives : « C’est un nouveau tome dans sa collection du guide du routard électoral », ironise-t-il.  Il accuse Jean-Luc Mélenchon « de faire un double calcul sur l’idée que Jean-Claude Gaudin étant sur le départ, il y a une opportunité peut être d’avoir un cliquet circonscription et ville ». « C’est peu courageux d’aller défier un député socialiste sur sa circonscription », le député sortant étant Patrick Mennucci.

Carvounas accuse Jean-Luc Mélenchon "de faire un double calcul"
00:51

Luc Carvounas est profondément attaché au Parti socialiste. Il s’en prend à ceux « qui ont tout vécu grâce au PS » mais qui actent sa mort, comme Gérard Collomb et François Patriat, qui sont « en train de jeter tout avec l’eau du bain pour avoir 5 ans de pouvoir de plus ».

« Toutes les sensibilités de gauche se parlent »

« Je suis attaché à mon parti sauf que je suis le premier à reconnaître que si un enseignement à tirer de la campagne de Hamon, c’est qu’on ne peut plus rester juste dans le périmètre d’un parti politique », tempère le socialiste. Il veut associer les associations, les citoyens et les syndicats et prône l’union des gauches : « Désormais toutes les sensibilités de gauche se parlent et nous serons quelques-uns à être les liens. » Ces quelques-uns pourraient être Benoît Hamon, qui a annoncé hier qu’il lancera le 1er juillet prochain « un mouvement pour reconstruire une gauche inventive, qui dépassera les étiquettes politiques ». Mais aussi Anne Hidalgo, qui a dit dans une tribune publiée hier dans Le Monde qu’elle comptait lancer un mouvement politique appelé « Dès demain », avec notamment  Christiane Taubira et Martine Aubry. « Ce n'est pas la création d'un courant, d'un parti. Il s'agit de fédérer autour de valeurs communes », a précisé son entourage.  Une initiative saluée par Luc Carvounas.

Partager cet article

Dans la même thématique

« Déni démocratique », « inqualifiable » : la nomination de Michel Barnier fait l’unanimité contre elle dans la gauche du Sénat
5min

Politique

Budget 2026 : la gauche dénonce un budget qui fait payer « à tous les Français les avantages de quelques-uns »

Après les annonces de François Bayrou, la gauche sénatoriale dénonce un budget « profondément inégalitaire », qui fait payer à tous les « largesses fiscales » du gouvernement à l’égard des grandes fortunes ces dernières années. Alors que le spectre de la censure plane sur le gouvernement Bayrou, les socialistes semblent miser sur la contribution de solidarité mais préviennent : si le dispositif n’est pas à la hauteur, « ça ne sera pas possible. »

Le

France Budget
6min

Politique

Budget de François Bayrou : « Ce n’est pas d’une violence inouïe, par rapport à ce qu’on risque si on ne fait pas d’efforts », selon François Patriat

Après le plan d’économies de près de 44 milliards d’euros annoncé par le premier ministre, le socle commun est à peu près satisfait au Sénat, d’autant que les propositions de la Haute assemblée ont été en partie reprises. Mais sur la question des collectivités, ça grince chez les LR.

Le

Conclusion of the Summit for the Future of New Caledonia at the ÉlysÃ’e Palace
6min

Politique

Nouvelle-Calédonie : « Cet accord offre une solution pérenne »

C’est une signature « historique ». Un an après les violences insurrectionnelles en Nouvelle-Calédonie qui ont fait 14 morts, un accord a été trouvé entre les indépendantistes et les non-indépendantistes. Principale mesure : la création d’un Etat calédonien dans la Constitution française assortie d’une nationalité calédonienne. Le sénateur non-indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, Georges Naturel pointe un texte qui va « améliorer la qualité de vie des citoyens ».

Le

Budget 2026 : suivez en direct les annonces de François Bayrou
12min

Politique

Budget 2026 : suppression de 2 jours fériés, année blanche, contribution des hauts revenus... Ce qu'il faut retenir des annonces de François Bayrou sur le budget

C'était un moment attendu. Le Premier ministre a présenté à partir de 16 heures ses grandes orientations budgétaires. Pour tenir la trajectoire de réduction de déficit, le gouvernement prévoit finalement 43,8 milliards d’euros d’effort budgétaire. Pour ce faire, le premier ministre propose notamment une année blanche, la suppression de 2 jours fériés. Retrouvez ici l'ensemble des annonces de François Bayrou.

Le