Christophe Castaner, délégué général de la La République En Marche (LREM), est allé samedi à la rencontre des habitants à Fondettes, près de Tours, afin de lancer "la grande marche pour l'Europe" de son parti en prévision des élections européennes de 2019.
Accompagné de trois des quatre députés LREM d'Indre-et-Loire, le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement est allé sonner à la porte d'un homme de 42 ans, cadre dans le secteur social, puis chez une toute jeune retraitée.
Au premier, Christophe Castaner a demandé: "Si je vous dis Europe, ça vous fait penser à quoi?". Réponse de son interlocuteur: "Mise en commun, solidarité, progrès social…".
Nouvelle question du ministre: "Qu’est-ce qui ne marche pas en Europe aujourd’hui?". Réponse: "C’est trop déconnecté des citoyens (...) Trop économique, pas assez social".
Selon Christophe Castaner, entre 30.000 à 40.000 "marcheurs" sont mobilisés ce samedi pour parler d’Europe. "On a dans chaque département un responsable Europe qui organise les marches. Elles vont durer cinq semaines. Tous les questionnaires seront ensuite centralisés et analysés par le siège, à la fois par un traitement numérique mais aussi humain, questionnaire par questionnaire, car les questions ouvertes qu’ils comportent le nécessitent. Ensuite, on va enrichir le constat, le diagnostic, mais aussi le projet sur lequel on va travailler dans les mois qui vont suivre la grande marche", a expliqué le délégué général de LREM.
Au total, une dizaine de ministres étaient mobilisés sur le terrain samedi, principalement à Paris ou en proche banlieue, de Bruno Le Maire à Jean-Michel Blanquer en passant par Laura Flessel et Marlène Schiappa.
Dans le 18e arrondissement de Paris, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux s'est ainsi prêté à l'exercice du porte-à-porte dans un immeuble afin de faire remplir un formulaire composé de huit questions.
"On est là pour écouter ce que les gens perçoivent de l'Europe. On n'est pas là pour dérouler notre projet mais essayer de comprendre pourquoi il y a un désamour, des doutes autour du projet européen", a-t-il expliqué à l'AFP.
Il a ainsi rencontré "un dame institutrice depuis 40 ans et qui connaît tout de l'Europe", "un Sénégalais, présent en France depuis 10 ans et marié à une Allemande qui, lui dit qu'il faut plus d'ouverture", mais s'est aussi heurté à "une porte plus dure".
"Ce qui revient, c'est la question du dumping: on nous dit que ce n'est pas juste que les règle fiscales et sociales ne soient pas partout les mêmes", a précisé M. Griveaux, qui s'était inquiété un peu plus tôt auprès d'une cinquantaine de marcheurs locaux de "l'incompréhension et des caricatures" autour de l'UE.
A l'heure de "l'Europe bashing", "on emprunte une ligne de crête escarpée et plus exigeante", avait-t-il encore souligné, aux côtés du député de Paris Stanislas Guerini, qui avait lui aussi conçu et participé deux ans plus tôt à la Grande marche qui avait préfiguré l'ascension d'Emmanuel Macron.
L'objet de cette initiative, qui doit se prolonger jusqu'à la mi-mai, est d'écouter les préoccupations des citoyens et de recueillir leurs attentes envers l'Europe, afin, a dit M. Castaner, de "construire un projet européen fidèle à la réalité du terrain".