Castaner, le « bon soldat » en attente de nouveaux galons
Désigné volontaire pour diriger La République en marche il y a un an, Christophe Castaner a fait office de "bon soldat" sans s...

Castaner, le « bon soldat » en attente de nouveaux galons

Désigné volontaire pour diriger La République en marche il y a un an, Christophe Castaner a fait office de "bon soldat" sans s...
Public Sénat

Par Jérémy MAROT

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Désigné volontaire pour diriger La République en marche il y a un an, Christophe Castaner a fait office de "bon soldat" sans s'épargner critiques et faux pas, et peut désormais rêver de prendre du galon au gouvernement, ministère de l'Intérieur en tête.

Si la liste des pressentis pour la place Beauvau s'allonge depuis le départ de Gérard Collomb du gouvernement, c'est bien le nom de Christophe Castaner qui revient avec insistance pour y poser ses bagages. "Il en rêve depuis toujours", souligne un proche du chef de l'Etat, quand beaucoup au sein de la macronie relèvent qu'à défaut d'un candidat qui cocherait toutes les cases du poste, M. Castaner paraît être celui qui en remplit le plus.

Homme-orchestre du pouvoir et marcheur de la première heure, Christophe Castaner s'est démultiplié pour se rendre indispensable, coiffé de la double casquette de chef de parti et de secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement. Deux postes dont la compatibilité a posé question et qui lui ont valu parfois des procès en absentéisme.

"+Casta+ a du mal à construire sa légitimité", estimait ainsi à la rentrée un député LREM. "Il a un pied au Parlement, un autre au parti, il devrait avoir les deux pieds au même endroit. Il ne peut pas faire le boulot tout seul", grince ce parlementaire.

Plus compatissant, un pilier de la macronie constatait au printemps: "Casta est au four et au moulin. Il a une tâche gigantesque".

L'ancien socialiste n'a au départ pas fait mystère que cette situation ne l'enchantait guère, en héritant d'un parti à structurer entièrement. "Ce n'était pas naturel pour lui de se retrouver là, Christophe n'est pas un homme d'appareil et il détestait l'appareil solférinien", fait valoir son entourage.

En acceptant à reculons en novembre 2017 de prendre la tête de LREM, il a également dû abandonner la lumière du poste de porte-parole du gouvernement, lui laissant "un goût de trop peu", ajoute un proche. "Souvent, on fait des choses pas parce qu'on a rêvé de les faire, mais parce qu'on a une responsabilité de les faire", reconnaissait-il à l'époque.

Il a donc composé avec la situation et y a semble-t-il pris goût. "Il a pris le temps de découvrir la maison, de l'accepter et de l'incarner. Je crois que maintenant il aime bien ça mais ça a pris du temps", témoigne un cadre du mouvement.

"Il a accepté la mission en étant un bon soldat, il a largement fait le job", témoigne cette même source.

- "Authenticité attachante" -

Aiguillonné par une base exigeant un second souffle pour le mouvement, M. Castaner "a réussi à maintenir un bon niveau de mobilisation", estime aussi le député de Paris Pierre Person, membre du bureau exécutif de LREM. "Il fallait poser les bases et je pense qu'elles sont bien placées", salue-t-il encore.

Malgré son manque d'expérience pour les questions européennes (et un niveau d'anglais d'approximatif mais en nette progression, sourit-on au parti), M. Castaner a amorcé une tournée des capitales pour préparer les prochaines élections, nouant des contacts avec des possibles partenaires.

Piqué par les critiques, y compris internes, sur le manque de visibilité et d'activité du parti, M. Castaner a trouvé réconfort dans une récente étude de Terra Nova auprès des adhérents qui saluent à une large majorité son action.

Le député des Alpes-de-Haute-Provence a d'ailleurs vécu un été difficile en encaissant les secousses de l'affaire Benalla. L'opposition a reproché au secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement de se tenir prudemment éloigné de l'hémicycle où l'orage grondait, se distinguant par une altercation surréaliste avec Marine Le Pen devant les journalistes à l'Assemblée.

Il a été lui-même entendu devant le Sénat, au surlendemain d'une opération pour une hernie discale qui l'handicapait depuis des mois, essuyant les plâtres tant bien que mal.

"Il a une démarche de loyauté et dans la vie politique c’est quelque chose de bien", relève le président LR de la Région PACA Renaud Muselier, en vantant un "garçon intelligent, malin" à "l'authenticité attachante". "Il mérite beaucoup mieux", glisse-t-il encore.

Partager cet article

Dans la même thématique

XINHUA PHOTOS OF THE DAY
5min

Politique

[Info Public Sénat] Nicolas Sarkozy pour l’union des droites ? « Un emballement totalement disproportionné », pointe son entourage, « il n’a jamais pactisé avec le RN »

Dans son ouvrage écrit en prison, Nicolas Sarkozy affirme qu’il n’appellera pas au front républicain et soutient pour la droite le « rassemblement le plus large possible, sans exclusive ». Beaucoup y voient une défense de l’union des droites. Mais l’entourage de l’ex-chef de l’Etat dément. « Nicolas Sarkozy a toujours dit qu’il fallait parler aux électeurs du RN, mais absolument pas s’allier au parti », soutient-on.

Le

Castaner, le « bon soldat » en attente de nouveaux galons
4min

Politique

Budget 2026 : le Sénat vote les crédits en hausse pour lutter contre l’immigration illégale

Lundi matin, le Sénat a adopté la mission « Immigration, asile et intégration » du projet de loi de finances pour 2026, avec des crédits en hausse de 80 millions par rapport à l’année dernière pour atteindre 2,16 milliards d’euros. Une enveloppe destinée à mettre en œuvre l’application du Pacte Asile et immigration, et le doublement de la capacité des centres de rétention administrative (CRA) à 3 000 places en 2029. La gauche a dénoncé le manque de moyens pour l’intégration.

Le