Catherine Griset et Thierry Légier, deux très proches de Marine Le Pen
Catherine Griset, chef de cabinet, mise en examen mercredi dans l'enquête française sur les assistants parlementaires européens...

Catherine Griset et Thierry Légier, deux très proches de Marine Le Pen

Catherine Griset, chef de cabinet, mise en examen mercredi dans l'enquête française sur les assistants parlementaires européens...
Public Sénat

Par Guillaume DAUDIN

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Catherine Griset, chef de cabinet, mise en examen mercredi dans l'enquête française sur les assistants parlementaires européens de Marine Le Pen, et Thierry Légier, dont la garde à vue a été levée, sont deux personnes de confiance de la présidente du FN, gravitant depuis très longtemps dans l'orbite du Front national.

- Catherine Griset, "inséparable copine"

"Tout le monde sait qu'elle est mon assistante personnelle. Je l'ai embauchée quand elle avait 25 ans!" expliquait début février Marine Le Pen.

Dans "La Politique malgré elle, la jeunesse cachée de Marine Le Pen" (La Tengo, 2017), les journalistes David Doucet et Mathieu Dejean qualifient Catherine Griset d'"inséparable copine" de la présidente du FN.

Le bureau de cette brune aux cheveux longs est situé juste à côté de celui de Marine Le Pen au siège du FN à Nanterre (Hauts-de-Seine), le "Carré".

Catherine Griset, volontiers mise en avant lors des "Assises présidentielles" de Marine Le Pen, son lancement de campagne à Lyon début février, a même été sa belle-sœur, quand elle était mariée au frère de Franck Iorio, ex-mari de Marine Le Pen.

Sous le nom Iorio elle a d'ailleurs été candidate aux législatives dans les Hauts-de-Seine en 2007.

Selon Mme Le Pen, Mme Griset, salariée au Parlement européen comme assistante parlementaire accréditée a "tout démontré" quant à son "travail réel" de 2010 à 2016 dans les locaux du l'institution européenne.

Elle a été mise en examen mercredi du chef de recel d'abus de confiance dans l'enquête ouverte en décembre par la justice française et confiée aux juges d'instruction du pôle financier.

- Thierry Légier, le colosse des Le Pen

On ne peut pas manquer le colosse d'1,90 m, toujours à proximité de Marine Le Pen. La cinquantaine, ancien militaire au 3e régiment de parachutistes d'infanterie de marine à Carcassonne, Thierry Légier a servi en Nouvelle-Calédonie, en Centrafrique, au Tchad, puis assuré la sécurité d'industriels ou de célébrités.

Ancien militant anticommuniste et de l'Action française, il s'engage en 1992 comme garde du corps de Jean-Marie Le Pen. Il l'accompagne dans des rencontres plus ou moins officielles, comme en 1996 en Irak, à la rencontre du président Saddam Hussein, ou lors de dîners en tête-à-tête avec l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing, ou à la rencontre de Radovan Karadzic, chef politique des Serbes bosniens et maître de la "purification ethnique", alors recherché par la justice internationale.

Une fois "Le Pen" parti de la présidence du FN, Thierry Légier raconte tout ceci dans un livre, "Mission Le Pen" (Éditions du Toucan), coécrit avec le journaliste Raphaël Stainville en 2012.

Mais ce géant au crâne rasé s'est aussi investi en politique: en 2010, il est élu conseiller régional en Haute-Normandie, ce qui fera dire, déjà, au journaliste Azzedine Ahmed-Chaouch dans "Le Testament du diable" (Éditions du Moment, 2010), que Jean-Marie Le Pen "sait faire preuve de malice pour alléger la masse salariale de son personnel".

Début 2011, donc, Thierry Légier prend en charge la protection de Marine Le Pen, devenue patronne du FN. "Les choses se sont faites naturellement", explique Thierry Légier à l'hebdomadaire d'extrême droite Minute: il la connaît "depuis qu'elle est toute jeune".

Mais le Parlement européen et la justice française soupçonnent son emploi d'assistant parlementaire européen, fin 2011, d'être fictif.

Selon l'Olaf, l'organisme anti-fraude européen, Marine Le Pen a reconnu l'avoir salarié fictivement à cette époque pour "régulariser" des salaires précédents. La présidente du FN assure que l'UE était d'accord pour ce montage, ce que cette dernière et l'Olaf contestent.

A l'époque, M. Légier était en parallèle conseiller régional de Haute-Normandie et garde du corps de Marine Le Pen.

Selon une source proche de dossier, M. Légier a aussi eu un contrat d'assistance parlementaire à temps partiel de septembre à décembre 2009 pour Marine Le Pen, alors qu'il était encore garde du corps de Jean-Marie Le Pen à l'époque.

Il a été placé en garde à vue mercredi, une garde à vue levée sans qu'il soit présenté aux magistrats instructeurs en l'état.

Partager cet article

Dans la même thématique

6min

Politique

Louvre : la Cour des comptes étrille les choix stratégiques du musée, qui dispose pourtant de « beaucoup d’argent »

Dans un rapport sévère et très attendu après le « casse du siècle », la Cour des comptes estime que la rénovation des bâtiments du Louvre et leur remise aux normes ont été les parents pauvres des dépenses engagées ces dernières années. Le Louvre, qui dispose d’une « trésorerie extrêmement solide », a privilégié « les opérations visibles et attractives » au détriment des urgences techniques.

Le

Paris : Francois Bayrou recoit Marine le Pen et Jordan Bardella
3min

Politique

Le sénateur PS Eric Kerrouche veut empêcher le RN de « violer la Constitution » pour en faire « un régime autoritaire »

Les sénateurs PS défendent une proposition de loi constitutionnelle qui limite strictement toute modification de la loi de 1958 au seul article 89 de la Constitution. Une réaction à un texte du RN sur l’immigration, qui reviendrait à transformer la France en « régime autoritaire, avec des mesures illibérales », selon le sénateur PS Eric Kerrouche.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
6min

Politique

Sébastien Lecornu aux sénateurs : « Je ne serai pas le premier ministre qui fera une passation de pouvoir avec Jordan Bardella »

Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».

Le

France Macron
5min

Politique

« Demain soir, si tout va bien, Alfred Dreyfus sera général » : le Sénat s’apprête à voter un « texte très symbolique », malgré quelques difficultés…

Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.

Le