« Ce que touchent les retraités agricoles, ce n’est pas digne »
Au Salon de l'agriculture, consensus a été trouvé sur les retraites agricoles entre Nicolas Girod de la Confédération Paysanne, Marie Astier, journaliste à Reporterre, Edouard Bergeon, journaliste et réalisateur d’Au nom de la terre et Arnaud Gaillot, secrétaire général des Jeunes agriculteurs. Ce dernier a déploré que la prochaine réforme des retraites ne concerne pas les actuels retraités agricoles.

« Ce que touchent les retraités agricoles, ce n’est pas digne »

Au Salon de l'agriculture, consensus a été trouvé sur les retraites agricoles entre Nicolas Girod de la Confédération Paysanne, Marie Astier, journaliste à Reporterre, Edouard Bergeon, journaliste et réalisateur d’Au nom de la terre et Arnaud Gaillot, secrétaire général des Jeunes agriculteurs. Ce dernier a déploré que la prochaine réforme des retraites ne concerne pas les actuels retraités agricoles.
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« Ce que touchent les retraités agricoles, ce n’est pas digne ». Il y avait consensus ce samedi sur le plateau de Public Sénat, délocalisé à l’occasion du Salon de l’agriculture. Au-delà du constat d’Arnaud Gaillot, secrétaire général des Jeunes agriculteurs, les échanges ont ciblé les impacts de la future réforme des retraites.

Les faibles retraites agricoles sont souvent sous le feu des projecteurs. En cause, le déséquilibre de la caisse des retraites du régime des non-salariés agricoles. Plus d’un million d’anciens agriculteurs en bénéficient, tandis que le monde agricole ne compte que 450 000 actifs. Résultat : la pension moyenne actuelle est de 953 euros pour les hommes et de 852 euros pour les femmes, selon la Mutualité sociale Agricole.

« Il y a une perte de la fierté de l’agriculteur »

Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne, pointe un problème de répartition des richesses. « Aujourd’hui, le système des retraites n’est pas à la hauteur de ce qu’il devrait être ». « Comment arriver à un monde paysan de cotiser plus quand on n’est pas capable d’avoir une bonne rémunération quand on est en activité ? », interroge-t-il.

« Il y a une perte de la fierté de l’agriculteur », affirme également Édouard Bergeon, journaliste et réalisateur de Les fils de la terre et Au nom de la terre. Autre conséquence selon Marie Astier, journaliste à Reporterre : l’impact sur la transmission des fermes. « Parce qu'on va essayer de vendre la ferme à bon prix. Les fermes peuvent être très chères à racheter pour les jeunes qui ne vont pas pouvoir forcément s'endetter. Ça va faciliter le fait que les fermes aillent à l'agrandissement parce que l'agriculteur à besoin de ce revenu pour compléter sa retraite, et le jeune n'a pas forcément les moyens de s'installer », explique la journaliste.

Le gouvernement fait valoir que la réforme des retraites sera donc une avancée pour les agriculteurs. Selon les prévisions de l’exécutif, la pension d’un agriculteur sera de 1 000 euros net en 2022. « Les agriculteurs seront ceux dont les effets positifs de la loi seront les plus sensibles », renchérit François Patriat, chef de file du groupe LREM au Sénat.

« Il va falloir aller au charbon pour défendre les agriculteurs »

Mais le débat est loin d’être terminé. Alors que la bataille parlementaire est toujours en cours à l’Assemblée nationale, les concertations sont toujours ouvertes pour le niveau des pensions des actuels retraités, selon le sénateur.

Interpellé samedi matin lors de sa déambulation au Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron a déclaré qu’il ne « peut pas gérer l’avenir et le présent en même temps ». Des propos qui n’ont pas convaincu Arnaud Gaillot. « C’est sa position gouvernementale », déplore le responsable des Jeunes agriculteurs. « Ça dit qu’il va y avoir des moments compliqués pour les agriculteurs et qu’il va falloir y aller au charbon pour les défendre »

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