Cédric Perrin : « Les frontaliers mettent un temps infini pour se rendre sur leur lieu de travail »

Cédric Perrin : « Les frontaliers mettent un temps infini pour se rendre sur leur lieu de travail »

Le sénateur LR du territoire de Belfort, Cédric Perrin réclame l’ouverture de deux points de passages supplémentaires entre la France et la Suisse. Actuellement, il n’y a que deux postes frontières ouverts ce qui provoque des embouteillages monstres dans la région. 
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Par Cécile Sixou

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« Trois, voire quatre kilomètres de bouchons, en temps normal ça n’existe pas, on n’a jamais vu ça chez nous ». Cédric Perrin, sénateur LR du territoire de Belfort, n’en revient pas. Tous les jours, les administrés de son département qui travaillent en Suisse doivent compter presque 45 minutes pour passer de l’autre côté de la frontière. Avec la crise du coronavirus, tous les points de passage entre la France et la Suisse ont été fermés, sauf deux. En temps normal il y en a une vingtaine étalés sur les 200 kilomètres de frontière. « Les frontaliers mettent un temps infini pour se rendre sur leur lieu de travail ou en revenir, sachant que pour certains rien que le fait de rejoindre le poste frontière ça leur fait un détour d’une heure, sans compter les bouchons ». Plusieurs milliers de Français seraient dans ce cas. Ils travaillent dans l’horlogerie ou la microtechnique, et ne peuvent pas faire de télétravail. « Ils font un travail manuel, donc ils ne peuvent pas le faire à distance ». Le pays beaucoup moins touché par l’épidémie a choisi un confinement peu contraignant, qui permet aux entreprises suisses de continuer à travailler. « La situation est déjà inquiétante pour les travailleurs transfrontaliers et ça devrait empirer » confie le sénateur Cédric Perrin car la Suisse doit lever les mesures de confinement.

Deux heures sur le poste frontière « pour voir »

Le sénateur a voulu voir par lui-même. Il y a 10 jours, il a accompagné le directeur des douanes, en visite sur l’un des postes frontières. « J’y ai passé pratiquement deux heures pour voir quels étaient les problèmes ». Il constate un manque d’effectifs, réduits à cause du Covid « des personnes sont malades ou à risques et ne peuvent effectivement pas assumer leur poste ». L’autre difficulté, c’est la diminution des routes lors du passage en Suisse « vous passez d’une quatre voies à une deux voies, donc forcément ça génère des bouchons ». Enfin, il constate que la présence de deux administrations sur les postes frontières, la police et les douanes, multiplie le nombre de contrôles et ralentit le trafic. « Ce sont deux entités avec des prérogatives différentes, la police des frontières contrôle les personnes et les douanes ce sont les marchandises, il faut arriver à gérer tout ça et c’est très compliqué, le trafic s’en ressent et les frontaliers aussi ». La Suisse qui se situe hors espace Schengen effectue un contrôle sur les marchandises contrairement aux autres pays frontières comme l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie, « il y a moins de difficultés sur ces autres frontières » estime le sénateur.

« La balle est dans le camp des suisses »

Pour désengorger le trafic, Cédric Perrin réclame l’ouverture de deux postes de frontières supplémentaires, « il faut pouvoir assurer les contrôles, donc deux c’est ce qui peut se faire ». Le directeur des douanes a fait cette demande auprès de la Suisse « ce n’est pas une demande d’ouverture H24, mais juste aux heures de pointe » car le passage est strictement interdit pour toute personne qui ne travaille pas, « ce qui limite les allées et venues ». De son côté, le sénateur a saisi l’ambassadrice de Suisse en France « je l’ai appelée pour lui expliquer la situation ». Mais le retour du voisin helvète tarde, « on attend, la balle est désormais dans le camp des suisses ». 

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