« Certains SDF souhaitent rester dans la rue », affirme Maillard (LREM)
Le député LREM de Paris, Sylvain Maillard, a affirmé lundi que "même dans les cas de grand froid, certains SDF ne souhaitent pas...

« Certains SDF souhaitent rester dans la rue », affirme Maillard (LREM)

Le député LREM de Paris, Sylvain Maillard, a affirmé lundi que "même dans les cas de grand froid, certains SDF ne souhaitent pas...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le député LREM de Paris, Sylvain Maillard, a affirmé lundi que "même dans les cas de grand froid, certains SDF ne souhaitent pas être mis à l'abri", avançant le chiffre de 50 SDF par nuit en moyenne qui restent dans la rue en Ile-de-France faute de solution d'hébergement.

"Le chiffre est exact, c'est cinquante dossiers sur lesquels nous n'arrivons pas à donner de solutions positives, favorables à une mise à l'abri", a indiqué M. Maillard, interpellé sur RFI sur le chiffre mentionné la semaine dernière par le secrétaire d'Etat à la Cohésion des territoires Julien Denormandie sur France Inter, qui avait été jugé sous-estimé par la presse.

A la question de savoir combien de gens avaient dormi dehors la nuit précédente, le secrétaire d'Etat avait répondu "les chiffres que nous avons, c'est à peu près une cinquantaine d'hommes isolés en Ile-de-France, pour être très précis".

"Il y a eu une incompréhension dans ses propos", a expliqué Sylvain Maillard. "50 SDF ne se voient pas proposer une solution pour être à l'abri chaque jour, chaque soir à Paris, en Ile-de-France", a-t-il précisé, ajoutant que "c'est la moyenne".

"Même dans les cas de grand froid, certains SDF ne souhaitent pas être mis à l'abri. Certains SDF souhaitent rester seuls dans la rue, c'est leur choix. Rien ne les oblige à être mis à l'abri", a-t-il souligné.

Dans la soirée, le député a précisé ses propos: "il y a des sans-abri qui ne souhaitent pas entrer dans des solutions d’hébergement qui leur sont proposées même dans les cas de grand froid. Ils souhaitent rester seuls dans la rue, c’est leur choix, rien ne les oblige à être mis à l’abri".

"On doit leur proposer une solution. Ce sont des cas sur lesquels il faut se pencher, c’est très important de proposer une solution à tous", a-t-il ajouté.

"Je comprends que des raccourcis de mes propos aient pu contredire le sens général de mon message et donc heurter des personnes en grande précarité et également les bénévoles qui sont au quotidien en première ligne", a-t-il fait valoir.

Lors d'un discours prononcé en juillet, Emmanuel Macron avait déclaré qu'il ne voulait plus voir "personne dans les rues, dans les bois, d'ici la fin de l'année".

"Macron avait promis qu'il n'y aurait plus de SDF dans la rue... il y en a encore, c'est donc la faute des SDF... La marque de fabrique des députés LREM est l'arrogance, la prétention et l'inhumanité", a tweeté Lydia Guirous, porte-parole de LR.

"Rappelons que, comme Macron, Sylvain Maillard ne vit pas sur Terre mais sur Jupiter !", a affirmé de son côté le député LFI Adrien Quatennens.

"Franchement, Sylvain Maillard, vous n'avez pas honte de dire des choses pareilles ?", a aussi lancé Ian Brossat, adjoint PCF au logement de la maire de Paris Anne Hidalgo, dénonçant "le monde merveilleux de la Macronie".

Interrogé sur les réseaux sociaux lors d'un live réalisé par "Brut" sur ces déclarations de M. Maillard et l'idée que les responsables politiques seraient déconnectés de la réalité, le président de l'Assemblée François de Rugy (LREM) a quant à lui répondu qu'on peut "à partir d'une phrase de tel ou tel", faire des "caricatures" et "lancer sur internet des polémiques" voire "une curée médiatique".

Partager cet article

Dans la même thématique

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

« Certains SDF souhaitent rester dans la rue », affirme Maillard (LREM)
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le

Photo horizontale Hollande
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : « Je vois des victimes qui sortent du Bataclan, le regard hagard… », se remémore François Hollande

ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.

Le