Ces 3 initiatives citoyennes en faveur des énergies renouvelables

Ces 3 initiatives citoyennes en faveur des énergies renouvelables

En 2017, seules 18% des énergies renouvelables étaient utilisées en France. À terme, avec la loi de transition énergétique de 2015, l’objectif serait  d’atteindre à  l’horizon 2030 les 32% d’énergies renouvelables utilisées. Alors, utopie ou objectif possible ? Terra Terre vous donne ces initiatives citoyennes  qui pourraient faire la différence.
Public Sénat

Par Priscillia Abereko

Temps de lecture :

4 min

Publié le

La France est le pays le plus dépendant au monde de l’énergie nucléaire. Nos besoins énergétiques sont donc majoritairement couverts par l’énergie nucléaire, à 42%, puis par le pétrole (30%). Si pendant la précédente campagne présidentielle, de nombreuses promesses ont été faites concernant les énergies durables, certains citoyens, conscients que nous ne pouvons pas tout attendre de l’État ont décidé d’agir en matière de transition énergétique en proposant certaines initiatives.

Construire des éoliennes et des panneaux solaires chez soi

Rendre sa maison plus autonome en matière de chauffage, c’est aujourd’hui possible. Mais comment y parvenir ? Dominique Bouchri, un citoyen qui vit en Normandie a choisi de transmettre ses nouvelles initiatives citoyennes à ses voisins. Chez lui, il a décidé de fabriquer sa propre éolienne et d’installer son propre système de panneau solaire dans son jardin : « ici en Normandie, avec mes panneaux j’arrive à couvrir 60 à 70% de mes besoins en eau chaude. Pendant huit mois de l’année, j’ai de l’eau chaude gratuite ».

Dans sa maison quasi autonome de 140 mètres carrés, malgré son mode de chauffage utilisé, le confort ne manque pas : « chez moi, il n’y a pas de radiateur, on fait uniquement un feu le soir lorsqu’on rentre. On chauffe toute la masse et ça agit ensuite comme une pile électrique, qui chauffera jusqu’au lendemain ». Un choix audacieux qui lui permet toutefois de baisser de façon considérable sa facture d’électricité : « Notre facture énergétique s’élève aujourd’hui à 25,14 euros ».

Da première éolienne citoyenne de France aux panneaux photovoltaïques

En Haute-Vienne, pour répondre aux besoins d’énergie d’un canton de 3 000 habitants, cinquante-trois citoyens ont financé il y a quatre ans, la construction de la première éolienne citoyenne de France.

Pour Valérien Cantegril, l’ingénieur en charge de la création de l’éolienne, « cette éolienne appartient à 100% à des citoyens, c’est-à-dire que ce sont ces citoyens qui ont la gestion et le contrôle du projet et ce sont eux aussi qui en tirent tous les bénéfices ».

Après cette première initiative citoyenne, d’autres ont pu fleurir. Denis Vauthier, éleveur dans le village de Rilhac-Lastours, a investi dans la pose de panneaux photovoltaïques. Un choix citoyen plus que financier, qui n'est pas rentable pour lui, mais qu'importe : « Pour moi la transition énergétique passera demain par plusieurs petites propositions ici ou là et non forcément des énormes centrales ».

Pour développer des énergies propres dans ce village, les habitants ont également incité les pouvoirs publics à participer : la mairie de la commune aide désormais à hauteur de 15 % le projet des centrales solaires.

Lutter contre le dérèglement climatique

Certaines associations comme ALTERNATIBA lutte contre le dérèglement climatique en faveur d’une meilleure énergie pour demain.

Alternatiba est « un mouvement citoyen qui organise des mobilisations pour montrer comment on peut agir concrètement contre le dérèglement climatique donc on rassemble des porteurs d’alternatives qui ont des propositions concrètes et ça permet de sensibiliser le grand public au fait que chacun et chacune peut agir dans cette lutte contre le dérèglement climatique », selon Pauline Boyer membre de l’association.

Ses amis verts, comme ils se plaisent à s’appeler, et elle soutiennent toutes les formes d’énergies durables : « Il n’y a pas une énergie que l’on soutient plus qu’une autre, on s’appuie beaucoup sur le scénario NégaWatt pour arriver à une neutralité d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 ». Mais leur but principal, «c’est de mettre en lumière tous les projets et les associations qui ont de l’expertise dans ces domaines et apportent des solutions concrètes qui sont réalisables ». Rénover énergétiquement les maisons, créer des habitations plus autonomes, chez Alternatiba on veut avant tout être de bons conseils pour des habitants qui voudraient mieux faire pour la planète.

 

Retrouvez l'intégralité de Terra Terre - Tout comprendre à l'énergie de demain, le 14 juin à 23h sur Public Sénat.

Dans la même thématique

Weekly cabinet meeting at Elysee Palace, Paris, France – 12 Jan 2024
5min

Société

Prostitution : un nouveau plan de lutte présenté ce jeudi, huit ans après la loi pénalisant les clients

Alors que la loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées, peine encore à produire ses effets, le gouvernement a annoncé la présentation d’un nouveau plan pour lutter contre la prostitution, à l’aube d’une augmentation inquiétante des chiffres chez les mineurs. Selon les associations, ils seraient entre 7 000 et 10 000 à être aujourd’hui prostitués, un chiffre qui a doublé ces dernières années.

Le

Enfants et ecrans
4min

Société

Rapport sur l’usage des écrans chez les enfants : « Nous avons perdu six ans », déplore la sénatrice Catherine Morin-Desailly

Commandé par l’exécutif, le rapport d’experts sur l’usage des écrans chez les enfants a été remis au président de la République ce 30 avril. En 2018, le sujet avait déjà fait l’objet d’une proposition de loi largement votée au Sénat, mais jamais discutée à l’Assemblée. Auteure du texte, la sénatrice centriste Catherine Morin-Desailly dénonce aujourd’hui « une perte de temps ».

Le

A national gendarmerie van entering the Paris courthouse
7min

Société

Meurtre de Matisse à Châteauroux : qu’est-ce que l’excuse de minorité, que le gouvernement souhaite réformer ?

Alors que de multiples faits divers concernant des mineurs font l’actualité ces dernières semaines, le dernier en date, le meurtre de Matisse, 15 ans, poignardé à mort, samedi dernier à Châteauroux, par un mineur afghan âgé lui aussi de 15 ans et placé sous contrôle judiciaire, cinq jours avant le meurtre, Gabriel Attal a annoncé, le 18 avril dernier, souhaiter « ouvrir le débat » sur l’excuse de minorité. Mais au fait, à quoi fait référence cette qualification pénale, qui revient régulièrement dans les discussions ?

Le