« Cette mission d’information n’a pas pour but de séparer les anti-chasses et les pro-chasses. On va travailler sur l’objet de la pétition qui est la sécurité à la chasse, la sécurité des chasseurs et bien sûr des non-chasseurs », a expliqué au micro de Public Sénat, Sophie Primas, présidente LR de la commission des affaires économiques et membre de cette mission sur la chasse.
La sénatrice des Yvelines réagissait à une pétition intitulée « Morts, violences et abus liés à la chasse : plus jamais ça ! », déposée par le collectif « un jour un chasseur » qui est en passe d’atteindre les 120 000 signatures sur le site du Sénat. Selon le règlement de la chambre haute, les pétitions d’origine citoyenne doivent atteindre 100 000 signatures en 6 mois pour déclencher une action parlementaire.
Le Sénat l’a fait la semaine dernière en lançant une mission d’information. Car le sésame des 100 000 signatures n’entraîne pas obligatoirement l’examen d’une proposition de loi. La commission des lois a récemment confirmé le principe de non-automaticité lorsque le seuil d’une pétition est franchi. La Conférence des présidents (l’instance où est arrêté l’agenda parlementaire) juge « de l’opportunité des suites » à donner aux pétitions.
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La pétition demande un renforcement des règles de sécurité, un contrôle des armes de chasse et des comportements à risque, un renforcement des sanctions pénales et la reconnaissance des victimes de la chasse par l’État, mais surtout l’interdiction de la chasse les mercredis et dimanches. De quoi faire grincer des dents au sein de la « chambre des territoires », traditionnellement pro-chasse.
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Tout est sur la table y compris l’occupation des espaces naturels
« Nous ne nous interdisons rien. Toutes les pistes qui seront explorées donneront lieu ou pas à des recommandations. Tout est sur la table y compris l’occupation des espaces naturels et de l’usage partagé des espaces naturels par les différents citoyens, qu’ils soient chasseurs, non-chasseurs, promeneurs, joggeurs, etc. », a indiqué Sophie Primas.
Le sujet est sensible et a pris de l’ampleur suite à de récents faits divers. Alors qu’un Français sur deux est aujourd’hui opposé à la chasse (sondage IPSOS de septembre 2021), cette thématique s’est invitée dans la précampagne présidentielle. « On va s’éloigner de l’émotion légitime des différents accidents qui sont arrivés récemment. On ne veut pas être les otages de la campagne présidentielle. Cette commission comportera tous les groupes politiques. Et on va essayer de travailler sur un sujet non-polémique qui est partagé par les chasseurs et les non-chasseurs, qui est celui de la sécurité », précise-t-elle.
On comprend que l’interdiction de la chasse les dimanches et mercredi est quant à lui un sujet bien plus polémique.