L'annonce d'une baisse du nombre de chômeurs pour le troisième mois consécutif, une première depuis 2008, est saluée par la presse mardi qui estime pourtant que c'est "trop peu, trop tard".
Cette première depuis le déclenchement de la grande crise économique en 2008 était attendue, mais ils sont malgré tout plusieurs à titrer que c'est "trop peu, trop tard", tel Olivier Auguste de L'Opinion, qui en déduit que "pour 2017 et les années suivantes, la voie est donc tracée : réaffirmer et amplifier la politique de l’offre qui porte ses premiers fruits, oser enfin une vraie réforme du droit du travail."
Sous le même titre, Jean-Louis Hervois de La Charente Libre se demande s'il faut "s’en remettre maintenant au remède de cheval du docteur (François) Fillon ou à l’entreprise de démolition de Marine Le Pen". Mais visiblement il en doute et conclut qu'un "peu de constance dans les politiques mises en œuvre serait un gage d’efficacité, même si celui qui en est à l’origine (le président François Hollande) se retrouve aujourd’hui disqualifié."
Dans Le Figaro, Jacques-Olivier Martin juge que "la bataille contre le fléau du chômage n’est pas gagnée." Sa solution: "Tourner la page des mini-lois et des fausses promesses, en engageant de réelles réformes pour flexibiliser le droit du travail, baisser massivement la dépense publique, les charges et les impôts."
De son côté, Etienne Lefebvre des Echos trouve que "la marche est encore très haute", mais reconnaît que "si le chef de l’Etat a commis trop d’erreurs pour afficher des résultats plus rapides, il a néanmoins montré la voie à suivre pour son successeur à l’Elysée".
- 'Bonne nouvelle pour Valls' -
"La baisse confirmée du nombre de chômeurs est plutôt une bonne nouvelle pour Manuel Valls", soulignent plusieurs éditorialistes, parmi lesquels Bruno Mège (La Montagne Centre France), ou encore Olivier Pirot (La Nouvelle République du Centre-Ouest) qui assure que cette inversion de la courbe du chômage "ne pourra bénéficier qu’à un seul candidat de la primaire à gauche (...) Manuel Valls. Même si cet argument seul ne suffira pas à le faire gagner".
Le président François Hollande et la ministre du Travail Myriam El Khomri en visite dans l'entreprise ETNA France, le 26 décembre 2016 à Taverny
AFP
Pour Bruno Dive de Sud-Ouest, "François Hollande pourra peut-être savourer un triomphe aussi tardif qu’amer avant la fin de son quinquennat."
"Voilà maintenant un président qui n’est candidat à rien, mais qui au final pourrait bien sortir victorieux de son improbable défi", semble croire également Jean-Claude Souléry, de La Dépêche du Midi.
Quant à Jean-Michel Helvig, de La République des Pyrénées, il plaindrait presque le président à qui "il ne sera rien épargné". "Après avoir été moqué pour la déculottée électorale promise s’il se représentait, il est daubé pour sa décision d’avoir renoncé trop tôt, alors même que l’inversion de la courbe du chômage est bien arrivée, mais comme les carabiniers. Trop tard."
Malgré la protestation de la gauche et de certains élus de la majorité sénatoriale, le Sénat n’a pas touché au coup de rabot prévu par le gouvernement sur le Fonds Vert, qui sert à financer la transition écologique des collectivités. De 2,5 milliards en 2024, le budget du Fonds Vert est donc passé à 650 millions en 2026.
Alors que Nicolas Sarkozy n’appellera pas au front républicain et que Bruno Retailleau défend l’union des droites « par les urnes », la question d’un possible rapprochement des LR avec le RN divise encore. La ligne reste au rejet de tout accord d’appareils, plusieurs parlementaires craignant pour « la survie » des LR en cas de fusion-absorption avec le RN. Mais certains sont prêts à se laisser tenter.
Alors que se tiendra demain le vote du projet de loi de financement de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale, la poursuite de la procédure législative semble incertaine. L’option du dernier mot, que le gouvernement pourrait choisir d’accorder aux députés, ne fait pas l’unanimité au sein des constitutionnalistes.
Dans son ouvrage écrit en prison, Nicolas Sarkozy affirme qu’il n’appellera pas au front républicain et soutient pour la droite le « rassemblement le plus large possible, sans exclusive ». Beaucoup y voient une défense de l’union des droites. Mais l’entourage de l’ex-chef de l’Etat dément. « Nicolas Sarkozy a toujours dit qu’il fallait parler aux électeurs du RN, mais absolument pas s’allier au parti », soutient-on.