Christine Lagarde, jugée pour "négligence" dans l'affaire Tapie-Crédit Lyonnais, a plusieurs fois brisé le plafond de verre pour s'imposer dans...
Christine Lagarde, une patronne du FMI respectée mais fragilisée
Christine Lagarde, jugée pour "négligence" dans l'affaire Tapie-Crédit Lyonnais, a plusieurs fois brisé le plafond de verre pour s'imposer dans...
Par Jeremy TORDJMAN
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Christine Lagarde, jugée pour "négligence" dans l'affaire Tapie-Crédit Lyonnais, a plusieurs fois brisé le plafond de verre pour s'imposer dans le club fermé des leaders économiques du globe tout en préservant l'image d'une dirigeante insondable.
Au terme d'une ascension météorique, cette jeune sexagénaire (60 ans) a pris les commandes du Fonds monétaire international en 2011 après un bail d'une longévité record à la tête du ministère de l’Économie, deux prestigieuses fonctions qui n'avaient jamais échu à une femme.
Ce CV exemplaire serait sans nul doute terni par une condamnation dans l'affaire Tapie et pourrait compliquer son mandat à la tête du FMI. Mais il sonne déjà comme une revanche pour celle qui, jeune avocate, s'était vu refuser une embauche pour une simple raison: "Ils m'ont dit +parce que vous êtes une femme+" a-t-elle raconté.
L'ex-ministre de l'Économie Christine Lagarde et patronne du FMI à Cambridge, le 23 mai 2012
AFP/Archives
Opportuniste et fine tacticienne, cette fille d'enseignants qui a fait une partie de ses études aux États-Unis a toutefois su contourner les obstacles pour se frayer une place parmi les grands de ce monde, où sa chevelure argentée fait désormais partie du décor.
- Franc-parler -
Son apparition dans la vie publique ne remonte pourtant qu'à 2005. Présidente du cabinet d'avocats américain Baker & McKenzie, elle est alors débauchée par la droite française et entre au gouvernement de Dominique de Villepin.
Cette mère de deux fils prend rapidement du galon en s'installant deux ans plus tard aux commandes du ministère de l’Économie, peu avant la crise financière de 2008 et la récession planétaire.
Christine Lagarde
AFP
Sa carrière prend encore une nouvelle dimension quand elle est propulsée en juillet 2011 à la tête d'un FMI traumatisé par le scandale sexuel qui a emporté Dominique Strauss-Kahn.
Offrant le visage plus consensuel d'une femme végétarienne, athlétique et non-fumeuse, Mme Lagarde a dû convaincre les sceptiques et redorer le blason de l'institution en plaidant, dans un anglais impeccable, pour l'orthodoxie financière aux quatre coins du globe et spécialement en Grèce.
Sur ce dossier brûlant qui continue de la hanter, elle n'hésitera pas à froisser ses anciens partenaires européens et à parfois rompre avec les usages diplomatiques.
Son franc-parler, qui lui avait déjà joué des tours en France, sera à l'origine d'un tollé quand elle appellera les Grecs, essorés par les plans d'austérité, à payer tous "leurs impôts" ou quand elle reprochera implicitement aux autorités de ne pas se comporter en "adultes".
C'est d'ailleurs d'Athènes que viendront, quelques années plus tard, les plus virulentes attaques contre l'action du FMI, accusé d'avoir une "responsabilité criminelle" dans la situation du pays.
- "Et pourquoi pas?" -
Face aux critiques, Mme Lagarde a récusé, sans grand succès, l'image d'une institution "intransigeante et inhumaine". "Le FMI est un bouc-émissaire bien pratique", disait-elle début juillet à l'AFP après avoir été reconduite, pour cinq ans et avec les honneurs, à la tête de l'institution.
Le 18 novembre 2016 à Lima Christine Lagarde intervient en tant que présidente du FMI lors du sommet de l'APEC
AFP
Au fil des années, elle a par ailleurs tenté d'ouvrir le Fonds à des questions qui lui sont peu familières comme le changement climatique ou les inégalités sociales, même si le fond de sa pensée économique reste difficile à cerner.
Une chose est sûre: Christine Lagarde aura fort à faire dans les années qui viennent face à une croissance mondiale atone et aux conséquences encore incertaines du Brexit britannique.
Elle devra également composer avec le choc majeur de l'élection à la Maison Blanche de Donald Trump, dont les promesses protectionnistes vont à l'encontre des préceptes traditionnellement prêchés par le FMI.
Malgré les sondages flatteurs, elle ne semble pour sa part pas prête à envisager de briguer l’Élysée: "Je pense que je suis mieux faite pour ce que je fais aujourd'hui que pour le monde politique et les acteurs politiques tels qu'ils sont".
Lundi matin, le Sénat a adopté la mission « Immigration, asile et intégration » du projet de loi de finances pour 2026, avec des crédits en hausse de 80 millions par rapport à l’année dernière pour atteindre 2,16 milliards d’euros. Une enveloppe destinée à mettre en œuvre l’application du Pacte Asile et immigration, et le doublement de la capacité des centres de rétention administrative (CRA) à 3 000 places en 2029. La gauche a dénoncé le manque de moyens pour l’intégration.
Les virements interbancaires seront bloqués du 25 au 28 décembre pour les particuliers comme pour les entreprises. L’ordre de paiement pourra bien se faire durant cette période, mais le règlement n’arrivera que le 29 décembre. Explications
Alors que l’aboutissement du budget reste plus que jamais incertain, le sénateur Grégory Blanc membre de Place Publique a déposé une proposition de loi organique visant à renforcer le contrôle budgétaire par le Parlement et le Haut Conseil des finances publiques.
Alors que la bataille à laquelle se livrent l’exécutif et les députés sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale bat son plein à l’Assemblée nationale, les partenaires sociaux se réunissent ce matin pour la première plénière de la conférence sur les retraites. Souhaitée par Sébastien Lecornu, le ministre du Travail et des Solidarités Jean-Pierre Farandou y voit une « démarche moderne et inédite », souhaitant replacer le travail au cœur des débats.