Claire Nouvian quitte la politique en dénonçant des pratiques « exécrables »

Claire Nouvian quitte la politique en dénonçant des pratiques « exécrables »

Claire Nouvian, l'une des fondatrices, avec Raphaël Glucksmann, de Place publique, annonce qu'elle quitte son mouvement et arrête...
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Claire Nouvian, l'une des fondatrices, avec Raphaël Glucksmann, de Place publique, annonce qu'elle quitte son mouvement et arrête la politique, "dégoutée" par l'arrière-cuisine des partis et leurs pratiques "exécrables", dans une interview à L'Obs, mise en ligne lundi.

"Une poignée d’intrigants formés à l’école du vice des partis politiques ont transformé Place publique en organe classique où règnent les luttes intestines et où les courtisans réussissent plus que les combattants", regrette la présidente de l'association Bloom, une ONG de défense des océans.

Selon elle, les fondateurs de Place Publique, qui avait fait alliance avec le PS pour les Européennes, "n’étaient pas suffisamment soudés et alignés humainement et éthiquement pour empêcher des comportements aussi éloignés de notre promesse initiale (...) A mon sens, nous avons trahi" cette promesse. "Nous n'avons pas été en mesure de faire la peau à des pratiques politiques exécrables. Nous avons fait l'expérience de notre impuissance", affirme-t-elle également, en dénonçant "les arrivistes".

"Nous savons tous, en théorie, que la politique fonctionne ainsi, selon un système féodal d’allégeances, mais en faire l'expérience pratique change tout. J’ai été dégoûtée par cette forme de prostitution de la démocratie qui a comme conséquence que les plus vils obtiennent les meilleurs postes", ajoute-t-elle.

A propos de Raphaël Glucksmann, elle affirme: "nous ne sommes pas faits du même bois, nous n’avons pas les mêmes points forts. Je dirais que les siens sont son intelligence et sa culture, les miens ma sensibilité et mon intégrité. Mes attentes en matière d’honnêteté et de courage ne sont pas compatibles avec la tambouille politique. C’est moi qui suis inadaptée à ce milieu".

Quant au PS, c'est "une machine asséchée qui ne sait plus penser, qui n’est plus tendue par une quête idéologique, qui a sa violence propre. Mais ce n’était pas le seul problème (...) Tout s’est dégradé lorsque, les sondages ne décollant pas, le PS a voulu sécuriser ses arrières en faisant intervenir Cazeneuve, Hollande et consorts".

"La promesse d’Olivier Faure était de transformer le PS de l’intérieur pour atteindre un nouvel horizon : la social-écologie. Mais cet objectif ne peut pas se réaliser avec ceux qui, au PS, y sont opposés et n’ont pas un microgramme de conviction écologique", affirme-t-elle.

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