C’est au tour du sénateur Claude Malhuret de claquer la porte des Républicains. Contrairement à d'autres membres fondateurs d'Agir comme le député Franck Riester, le sénateur de l’Allier, qui a créé le groupe des Indépendants au Sénat, fort de onze membres, n'a pas été exclu de LR.
Le parlementaire, qui a été pendant plus de 28 ans maire de Vichy, abandonne aussi ses fonctions de président départemental de la fédération LR de l'Allier.
« Il serait malhonnête de ma part de conserver la présidence de cette fédération au seul motif que j'ai été élu à ce poste », écrit Claude Malhuret dans un courrier aux adhérents de son département.
Selon lui, « il existe à nouveau au sein du centre et de la droite républicaine deux positions qui se sont éloignées l'une de l'autre. Une ligne libérale, sociale et européenne d'un côté à laquelle j'appartiens, une ligne plus conservatrice, sécuritaire et identitaire de l'autre, qui va sans nul doute l'emporter lors des élections internes des 10 et 17 décembre ».
Volonté d' « être libre de critiquer, mais aussi d'approuver » le gouvernement
« Chacune de ces lignes a toute sa légitimité sur l'échiquier politique », poursuit-il. « Mais le problème de leur coexistence au sein d'un même parti (..) est désormais posé ».
Claude Malhuret ajoute que c'est parce qu'il veut « être libre de critiquer, mais aussi d'approuver (le gouvernement) lorsque je le juge nécessaire, que j'ai quitté le groupe des Républicains du Sénat pour créer le groupe des Indépendants, dont le nom explique à lui seul la ligne de conduite ». « Ce groupe reste dans la majorité sénatoriale conduite par le président Gérard Larcher, mais il est désormais distinct du groupe LR », souligne-t-il.
Claude Malhuret avait soutenu Alain Juppé pour la primaire de la droite et du centre en 2016. Il s'était ensuite désolidarisé de la candidature de François Fillon à la présidentielle au lendemain de la manifestation du Trocadéro.
Docteur en médecine et avocat, Claude Malhuret, 67 ans, a été président pendant 8 ans de l'association Médecins sans frontières. De 1986 à 1988, il fut secrétaire d'État chargé des Droits de l'Homme. Député européen, puis député, il est sénateur depuis 2014.