Climat : « Nous sommes les cancres de la classe européenne », estime Karima Delli
La députée européenne écologiste fustige la politique du gouvernement sur la question climatique, alors que le projet de loi visant à intégrer la protection de l’environnement dans la Constitution arrive en Conseil des ministres, ce mercredi.

Climat : « Nous sommes les cancres de la classe européenne », estime Karima Delli

La députée européenne écologiste fustige la politique du gouvernement sur la question climatique, alors que le projet de loi visant à intégrer la protection de l’environnement dans la Constitution arrive en Conseil des ministres, ce mercredi.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L’initiative a fait l’objet d’une annonce en grande pompe. Mi-décembre, le président de la République, suite au travail mené par la Convention citoyenne sur le climat, assure vouloir inscrire dans la Constitution, à travers un texte de loi, la protection de l’environnement. Emmanuel Macron précise même que ce texte fera l’objet d’un référendum. Mais l’annonce est presque immédiatement la cible des critiques de tous bords. Interrogé sur Europe 1, ce dimanche, le président du Sénat a posé ses conditions, soutenant qu’il refusait que le principe de la protection climatique ne supplante les « autres libertés fondamentales, comme la liberté entre les hommes et les femmes ou la liberté d’entreprendre ».

Du côté des écologistes, en revanche, on craint que cette initiative de l’exécutif ne soit qu’un « coup de communication ». « L’article 1 de ce projet de loi est prôné depuis des années par les écologistes », soutient l’eurodéputée écologiste Karima Delli, invitée, ce mercredi, de la matinale de Public Sénat. « Mais cette inscription dans la Constitution ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt des renoncements », met-elle en garde. Pour la parlementaire européenne, le gouvernement n’emploie pas la bonne méthode sur la question environnementale et climatique. « Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est prendre au sérieux cette question dans les actes. Il faut isoler les bâtiments, interdire les véhicules polluants, revenir sur le CETA, interdire la publicité. Qu’est-ce qu’on attend ? » interroge-t-elle. Pour Karima Delli, le manque d’actions concrètes engagées par le gouvernement pour influer sur le dérèglement climatique est synonyme d’un « manque de courage politique ». « Il y a 5 ans, au moment des accords de Paris, nous étions les teneurs du marteau avec M. Fabius, et aujourd’hui nous sommes les cancres de la classe européenne sur cette question climatique », accuse-t-elle.

Interrogée sur les compétences en la matière de la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, l’eurodéputée regrette le manque de pouvoir du ministère, et la mainmise de l’exécutif sur le sujet. « Le problème de fond, c’est que la politique écologique de ce pays ne se décide pas au ministère de l’Ecologie, mais à l’Elysée », regrette-t-elle. En cause, selon Karima Delli, la politique gouvernementale du « en même temps ». « Cela ne marche pas », martèle-t-elle. « On ne peut pas défendre la planète, et en même temps réintroduire les néonicotinoïdes ou rester dans le glyphosate. Être écologiste c’est sortir de ses convictions et être cohérent, et on voit bien que ce n’est pas cohérent. » C’est pour cette raison que l’eurodéputée, candidate aux régionales, espère pouvoir agir à échelle locale, si elle est élue, sur la question. « Les régions sont des leviers d’action pour rentrer de plein fouet et vite dans la transition écologique », assure celle qui espère prendre la tête des Hauts-de-France.

La stratégie vaccinale en cause

Stratégie vaccinale : "C'est la politique du couac" pour Karima Delli
00:50

Revenant sur la campagne de vaccination en cours sur le territoire, Karima Delli fustige la méthode mise en place par le gouvernement, qu’elle taxe de « politique du couac ». « On l’a vu avec les masques, avec les tests : au lieu de tirer les leçons de ce qui s’est passé on continue, et dans la politique de vaccination il y a un manque terrible d’anticipation visible. On est le 25e pays sur 27 à enclencher la dynamique. Il n’y a pas de méthode et les changements de stratégie mettent en danger des professions, c’est la stratégie du stop-and-go qui crée des crispations. La situation ne va pas, on a des plateformes surchargées, des rendez-vous jusqu’en mai, des élus locaux en stress permanent. Il faut donc changer la méthode et travailler en commun avec les élus locaux » conclut l’eurodéputée.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris: French Prime Minister Sebastien Lecornu  delivers his policy speech
8min

Politique

Budget de la Sécu : le PS devra-t-il rejeter le texte, malgré la suspension de la réforme des retraites ?

La suspension de la réforme des retraites passera par un amendement au budget de la Sécu. Mais le texte comporte de nombreuses mesures dénoncées au PS. « On va se battre pied à pied pour sortir toutes les saloperies qui existent », prévient le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. En interne, certains dénoncent aujourd’hui « l’erreur » d’Olivier Faure, qui a exigé le non-recours au 49-3, au risque de donner « un budget invotable ». « Si la copie est trop injuste, nous voterons contre », prévient la porte-parole du PS, Dieynaba Diop.

Le

Climat : « Nous sommes les cancres de la classe européenne », estime Karima Delli
4min

Politique

Suspension de la réforme des retraites : « La censure n’aurait pas été une position totalement stupide », pour les Républicains, avance Muriel Jourda

Le gouvernement Lecornu II est parvenu à se négocier un sursis, en acceptant de suspendre la réforme des retraites jusqu’au 1er janvier 2028, ardemment réclamée par les socialistes. Une ligne rouge des Républicains, qui ont toutefois décidé de ne pas censurer. Un choix que n’aurait pas fait la sénatrice Muriel Jourda.

Le

Paris: no-confidence debate in French parliament
6min

Politique

Inéligibilité : pourquoi le Conseil d’Etat a rejeté le recours de Marine Le Pen ?

C’était attendu, le Conseil d’Etat a refusé de transmettre au Conseil constitutionnel la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) de Marine Le Pen. La triple candidate à l’élection présidentielle avait promis d’utiliser « toutes les voies de recours possibles » pour contester l’exécution provisoire de sa peine de 5 ans d’inéligibilité prononcée en première instance dans l’affaire des emplois fictifs d’assistants parlementaires RN. Mais elle va devoir attendre la décision de son procès en appel pour savoir si elle pourra se présenter devant les électeurs. Explications.

Le

Vote results displayed after no-confidence motion against French Prime Minister
4min

Politique

Rejet de la motion de censure LFI : découvrez les détails du vote

La motion de censure de La France Insoumise, examinée ce matin par les députés, a été rejetée. 271 voix ont été récoltées contre les 289 nécessaires. Sept élus socialistes lui ont apporté leur vote. Celle déposée par le RN a également échoué avec 144 voix pour.

Le