Les députés ont poursuivi mercredi l'examen de la réforme du Code du travail avec de vifs débats sur les indemnités prud'homales et le CDI de...
Code du travail: les Insoumis à l’offensive à l’Assemblée et dans la rue
Les députés ont poursuivi mercredi l'examen de la réforme du Code du travail avec de vifs débats sur les indemnités prud'homales et le CDI de...
Par Charlotte HILL
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Les députés ont poursuivi mercredi l'examen de la réforme du Code du travail avec de vifs débats sur les indemnités prud'homales et le CDI de chantier, les Insoumis étant à l'offensive dans l'hémicycle avec les communistes, mais aussi dans la rue.
Depuis le début lundi de l'examen de ce projet de loi qui autorise le gouvernement à réformer par ordonnances, alors que la concertation se poursuit avec syndicats et patronat sur leur contenu précis, les députés de ces deux formations de gauche ferraillent contre le texte.
Cela a encore été le cas sur le délicat article 3, adopté dans la nuit par 155 voix contre 21. Il porte notamment sur les très décriés barèmes des dommages et intérêts prud'homaux pour licenciement abusif, mesure qui avait été abandonnée dans le cadre de la loi El Khomri, adoptée il y a un an après une intense crise sociale.
Manifestation organisée par La France inoumise à Marseille le 12 juillet 2017
AFP
Insoumis et communistes sont montés au créneau contre cette barémisation avec laquelle "l'employeur investira dans le licenciement abusif", un "véritable casus belli", selon Sébastien Jumel (PCF). Le président du groupe LFI, Jean-Luc Mélenchon s'est demandé comment on peut "avoir pour objectif de rassurer les (employeurs) délinquants?" en plafonnant les indemnités.
En réponse aux critiques, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a plaidé le "besoin de repères" avec "des barèmes planchers et plafonds", hors cas de harcèlement et discrimination.
Les députés de gauche ont aussi mené la charge contre l'extension au-delà du BTP du contrat de chantier, à mi-chemin entre CDI et intérim, dénonçant notamment "une vieille revendication du Medef".
Le communiste Pierre Dharréville y a vu l'ouverture accrue de la "trappe de la précarité", tandis que l'Insoumis Eric Coquerel a dit ne pas comprendre "ce qu'il y avait d'indéterminé" dans ce contrat.
Au nom des députés Nouvelle Gauche, Boris Vallaud a repris une formule de l'ex-ministre PS Jean Auroux sur le risque d'un "retour des tâcherons".
Quant au FN Ludovic Pajot, il s'est aussi opposé à un "contrat de mercenariat" qui "pourrait faire entrer la France dans le règne du salariat jetable".
- "Un monde qui change" -
Cherchant visiblement à rassurer, le rapporteur Laurent Pietraszewski (REM) a mis en avant "une possibilité qui est offerte" alors que "le monde change", ce qui "ne veut pas dire que tout disparaît".
La ministre a souligné que ces contrats étaient bien des CDI, estimant que "de façon très mesurée et très encadrée", ils pourraient "permettre à des intérimaires et à des CDD de sortir de la précarité".
Le LR Gilles Lurton a jugé pour sa part que l'article 3 donnerait "plus de souplesse aux recrutements, donc plus d'emplois", Aurélien Taché (REM) rappelant, lui, le haut niveau de chômage et affirmant qu'il était "temps de changer de méthode".
Alors que plusieurs députés Insoumis étaient restés débattre dans l'hémicycle, Jean-Luc Mélenchon s'est éclipsé momentanément pour participer à un rassemblement place de la République à Paris contre une "casse du code du travail".
"Je vous appelle à une forme d'insurrection morale" contre un "coup d'Etat social", a-t-il lancé à des militants estimés au nombre de 4.000 par les organisateurs.
Manifestation contre la réforme du code du travail à Marseille, le 12 juillet 2017
AFP
Sa formation avait appelé à des rassemblements partout en France contre le texte. Ils étaient notamment entre 300 et 1.000 à Toulouse (police et organisateurs), 300 à Montpellier (police) ou encore environ 200 à Lille.
Le vote sur l'ensemble du projet de loi aura lieu à l'issue des débats, sans doute jeudi soir, avant que le texte ne soit transmis au Sénat. Les ordonnances elles-mêmes, dont le contenu sera présenté fin août aux partenaires sociaux, devraient être examinées en septembre en Conseil des ministres.
Leur ratification sera ensuite soumise au Parlement, ce qui devrait engendrer une nouvelle bataille, alors que la CGT a déjà appelé à une journée d'action le 12 septembre.
ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.
Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.
A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.
ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.