Collaborateur violent de Macron: l’Elysée tente de stopper la bronca
La présidence peinait jeudi à couper court à la bronca suscitée par une vidéo montrant un collaborateur d'Emmanuel Macron...

Collaborateur violent de Macron: l’Elysée tente de stopper la bronca

La présidence peinait jeudi à couper court à la bronca suscitée par une vidéo montrant un collaborateur d'Emmanuel Macron...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La présidence peinait jeudi à couper court à la bronca suscitée par une vidéo montrant un collaborateur d'Emmanuel Macron frappant un manifestant le 1er-Mai, qui a déclenché l'ouverture d'une enquête préliminaire pour violences et usurpation de fonction.

L'incendie est parti du site du Monde qui a mis en ligne mercredi soir une vidéo filmée par un manifestant place de la Contrescarpe à Paris, où un homme, identifié comme Alexandre Benalla, coiffé d'un casque à visière des forces de l'ordre, s'en prend à un jeune homme à terre.

Les images ont déclenché l'indignation à gauche comme à droite.

Emmanuel Macron, en déplacement en Dordogne a refusé de répondre aux questions. Interpellé par un journaliste lui demandant si la République était "entachée" par cette affaire, il a juste répondu: "non, non, elle est inaltérable !"

Le porte-parole de l'Elysée Bruno Roger-Petit a indiqué qu'Alexandre Benalla, chargé de mission auprès du chef de cabinet de la présidence au moment des faits, a rapidement reçu "la sanction la plus grave jamais prononcée contre un chargé de mission travaillant à l'Elysée".

Il a été "mis à pied pendant quinze jours avec suspension de salaire" et "démis de ses fonctions en matière d'organisation de la sécurité des déplacements du président", pour "punir un comportement inacceptable". C'est "un dernier avertissement avant licenciement", a-t-il souligné.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour "violences par personne chargée d'une mission de service public", "usurpation de fonctions" et "usurpation de signes réservés à l'autorité publique".

- "Observateur" -

La préfecture de police a souligné qu'"il n'est pas rare qu'elle accueille pour de courtes durées" des personnes extérieures. Casques et gilets pare-balles leur sont fournis, mais elles "doivent se cantonner à un rôle d’observateur."

A l'Assemblée nationale, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a évoqué des "gestes absolument inadaptés". L'entourage du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb ne faisait aucun commentaire.

Selon Bruno Roger-Petit, Alexandre Benalla avait été "autorisé", à sa demande, à "observer les opérations de maintien de l'ordre pour le 1er Mai", sur "un jour de repos".

Mais en participant "physiquement", "il a largement outrepassé cette autorisation", et a été "immédiatement convoqué" par sa hiérarchie.

Un deuxième homme a aussi "outrepassé son autorisation", a révélé le porte-parole de l'Elysée. Vincent Crase, gendarme réserviste et employé de LREM, a aussi écopé d'une "mise à pied de quinze jours avec suspension de salaire", et "il a été mis également fin à toute collaboration entre lui et la présidence de la République".

La polémique a rapidement gonflé dans la classe politique, jusque dans le parti du président. Le député LREM Laurent Saint-Martin a estimé qu'Alexandre Benalla ne devait "plus travailler à l'Elysée" car "il a failli", tout en estimant que l'Elysée a eu le "bon réflexe" en le rétrogradant rapidement.

- "Montrer l'exemple" -

A droite, le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez a sommé Emmanuel Macron de "s'exprimer", demandant notamment s'il y a eu "des manœuvres" pour "étouffer" l'affaire.

"Ce n'est pas le genre de la maison", a répondu le chef de file des députés LREM Richard Ferrand.

Même demande de clarification à gauche: pour le premier secrétaire du PS Olivier Faure, M. Benalla doit "être redevable devant la justice".

"Pourquoi les policiers ont laissé faire ? Pourquoi la justice n'a pas été saisie? Pourquoi Emmanuel Macron s'est contenté d'une mise à pied ? Que fait ce nervi dans la sécurité à l'Elysée ?", a interrogé le député LFI Eric Coquerel.

Le porte-parole du Rassemblement national (RN, ex-FN) Sébastien Chenu y a vu "un signal de déconnexion totale d’Emmanuel Macron et sa cour" avec les Français, estimant aussi que cette affaire "fait mal aux forces de l’ordre".

"Quand on est à l'Elysée on doit montrer l'exemple et aujourd’hui le sentiment qu'on a, c'est qu'à l'Elysée on se croit au-dessus de tout", a résumé M. Wauquiez.

Alexandre Benalla a été membre du service d'ordre de François Hollande durant la campagne de 2012. Son efficacité a été très appréciée durant la campagne d'Emmanuel Macron. Il a depuis été souvent vu avec le président. Des images de BFMTV le montraient dans le bus des Bleus sur les Champs-Elysées lundi.

Partager cet article

Dans la même thématique

Collaborateur violent de Macron: l’Elysée tente de stopper la bronca
3min

Politique

Programmation énergétique : le Sénat acte la relance du nucléaire

Le Sénat a adopté en deuxième lecture l’article de proposition de loi de programmation énergétique entérinant la relance du nucléaire. L’objectif de construction de six puis huit EPR2 est ainsi inscrit dans la version adoptée par le Sénat, tout comme la composition « majoritairement » nucléaire du mix électrique français à horizon 2050.

Le

FRA : Assemblee : Quatre Colonnes
5min

Politique

Décès d’Olivier Marleix : « Nous sommes tous sidérés », confie Gérard Larcher

La mort brutale d’Olivier Marleix, ancien président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, a plongé le monde politique sous le choc. Ce mardi 8 juillet, de nombreux hommages lui ont été rendus au Parlement. Au Sénat, la réunion de groupe des Républicains s’est ouverte dans une atmosphère de recueillement.

Le

Collaborateur violent de Macron: l’Elysée tente de stopper la bronca
7min

Politique

Budget 2026 : ce que proposent les sénateurs avant les annonces de François Bayrou

Les groupes du socle commun du Sénat contribuent à la réflexion, en mettant sur la table quelques « pistes » d’économies pour un total de 25 milliards d’euros, dont une année blanche, même si le principe fait débat. Pour le centriste Hervé Marseille, il faut « toucher les grandes fortunes, car il faut des signaux », notamment envers le PS, qui veut plus de « justice fiscale ».

Le