Collaborateurs parlementaires: le Sénat contre l’interdiction des emplois familiaux
Le Sénat s'est prononcé dans la nuit de mardi à mercredi contre une mesure-phare du projet de loi de moralisation de la vie...

Collaborateurs parlementaires: le Sénat contre l’interdiction des emplois familiaux

Le Sénat s'est prononcé dans la nuit de mardi à mercredi contre une mesure-phare du projet de loi de moralisation de la vie...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le Sénat s'est prononcé dans la nuit de mardi à mercredi contre une mesure-phare du projet de loi de moralisation de la vie politique, l'interdiction des emplois familiaux pour les parlementaires.

Le gouvernement aura la possibilité de réintroduire cette disposition, conséquence du Penelopegate qui avait marqué la campagne présidentielle, lors de la lecture du texte à l'Assemblée nationale.

Contre l'avis du gouvernement et de la commission des lois, les sénateurs ont adopté un amendement de retrait Jacques-Yves Collombat (RDSE, à majorité PRG) qui estime que "cette disposition n’offre pas une solution satisfaisante à l’objectif du texte, qui vise à rétablir la confiance des citoyens dans l’action publique".

"La priorité est plutôt de s’assurer que les moyens alloués aux parlementaires pour rémunérer leurs collaborateurs soient utilisés à rémunérer des personnes qui assistent effectivement les parlementaires dans leurs fonctions, plutôt que d’introduire des dispositions discriminantes dont les effets sur l’amélioration du travail législatif sont hypothétiques", a-t-il ajouté.

"Alors que ce texte part d'une bonne intention, je ne le voterai pas: l'enfer est pavé de bonnes intentions", a déclaré Catherine Tasca (PS).

"Nous critiquons depuis des années la tentation de légiférer d'après des faits divers. Là nous avons un texte tiré de l'affaire des emplois de la famille Fillon", a poursuivi l'élue des Yvelines.

"Plus que d'emplois familiaux, il s'agit d'emplois fictifs et hors normes", a-t-elle accusé. "Il suffirait plutôt d'encadrer les emplois familiaux comme le fait le Sénat", a-t-elle proposé.

"Ce n'est pas le fait d'employer des membres de sa famille qui est blâmable, c'est de le faire de manière fictive", a renchéri Maurice Antiste (PS).

"Au lieu d'abattre le troupeau à cause de quelques brebis galeuses, instituons un véritable contrôle", a lancé Hervé Maurey (UC), qualifiant la disposition gouvernementale d'"excessive" et "discriminatoire".

Auparavant, les sénateurs avaient adopté à l'unanimité, et contre l'avis de la ministre, un amendement de la commission des lois précisant le cadre juridique d’emploi des collaborateurs parlementaires et prévoyant la mise en œuvre d’un dialogue entre collaborateurs et parlementaires.

"De nombreux collègues ont déposé des amendements sur la définition légale du rôle des collaborateurs" tandis que ces derniers "ont regretté, à juste titre, que le projet de loi n'évoque leurs fonctions qu'à l'occasion de l'interdiction des emplois parlementaires", a souligné le président de la commission Philippe Bas (LR) en défendant l'amendement.

Les sénateurs ont également modifié l’intitulé du titre du projet de loi prévoyant ces mesures, "dispositions relatives à l'interdiction de l'emploi de membres de la famille des élus et des membres du gouvernement", en "dispositions relatives aux emplois de collaborateur parlementaire à l'Assemblée et au Sénat, de collaborateur de ministre et de collaborateur d'élu local".

Partager cet article

Dans la même thématique

Collaborateurs parlementaires: le Sénat contre l’interdiction des emplois familiaux
9min

Politique

Réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille : le Sénat rejette à nouveau un texte qualifié de « tripatouillage » pour « Rachida Dati »

Les sénateurs, de droite et de gauche, se sont opposés avec force à la réforme du mode de scrutin voulue par le gouvernement pour Paris, Lyon et Marseille. Malgré l’opposition farouche de la « chambre des territoires », le gouvernement défend cette réforme, à moins d’un an des municipales de 2026.

Le

Collaborateurs parlementaires: le Sénat contre l’interdiction des emplois familiaux
3min

Politique

Incendies et obligation de débroussaillement : la ministre promet des règles « accessibles qui tiennent compte des réalités techniques et locales »

Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, a été interpellée ce mercredi au Sénat, par le sénateur LR Jean Bacci, sur les obligations légales de débroussaillement. Dans un contexte de feux de forêt, l’élu estime que les textes de loi ne sont pas suffisamment respectés, pointant des arrêtés préfectoraux souvent trop complexes.

Le