Colonisation: Macron dénonce une “instrumentalisation” de ses propos

Colonisation: Macron dénonce une “instrumentalisation” de ses propos

Emmanuel Macron a répondu jeudi à la polémique sur ses propos qualifiant la colonisation française de "crime contre l'humanité",...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Emmanuel Macron a répondu jeudi à la polémique sur ses propos qualifiant la colonisation française de "crime contre l'humanité", dans une vidéo où il accuse ses adversaires d'"instrumentaliser ses propos à des fins électoralistes".

Concernant le passé colonial français, "il est temps de laisser le passé... passer. Sans repentance, et j'ai toujours été clair sur ce point, et sans refouler aussi", affirme le candidat à l'élection présidentielle dans cette vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux.

"Et je ne céderai rien à tous les responsables politiques qui aujourd'hui cherchent à instrumentaliser notre histoire, à instrumentaliser mes propos à des fins clientélistes ou électoralistes", ajoute-t-il.

Sans revenir sur ses propos, mais sans les renouveler, le candidat affirme avoir tenu "un discours de vérité et de complexité" pour "clôturer le deuil" de la guerre d'Algérie.

"Il est temps de clôturer ce deuil. Il faut pour cela avoir le courage de dire les choses et de ne céder à aucune simplification. C'est ce discours de vérité et de complexité que j'ai toujours tenu et que je tiens aujourd'hui", affirme-t-il.

Le candidat d'En Marche!, bien placé selon les sondages pour remporter la présidentielle, adresse toutefois plusieurs messages aux anciens combattants de la guerre d'Algérie et aux pieds-noirs ayant dû quitter le pays en 1962.

"Mes propos n'étaient pas destinés contre vous, en rien. C'était simplement reconnaître une responsabilité de l'Etat français et nous ne devons pas nous dérober", dit-il.

Pour Emmanuel Macron, "la colonisation a introduit une modernité par effraction" et "des dizaines de milliers d’instituteurs, de médecins, de fermiers ont beaucoup donné à l’Algérie".

Quant aux pieds-noirs, ils "ont été les victimes de la politique algérienne de la France avant comme après la guerre : une colonisation à sens unique ne leur a pas laissé d’autre issue que de quitter brutalement et à jamais les terres où ils étaient nés. C’était une injustice et c’est encore une souffrance", dit-il.

Il s'adresse également aux harkis, ces soldats algériens restés du côté de la puissance coloniale: ils "ont été les victimes de la trahison de l’Etat français" et "nous les avons abandonnés alors qu’ils s’étaient battus dans nos rangs".

C'était une "faute" et une "trahison", affirme M. Macron, qui cite également le cas des interprètes afghans de l'armée française durant la récente guerre d'Afghanistan.

Plus tard, sur RTL, le candidat a affirmé qu'il avait "tenu un propos équilibré et qui consistait à dire en effet que des crimes ont été commis, des barbaries dans le cadre de la colonisation –en particulier dans les temps de guerre- et qu'en même temps une modernité par effraction s'est faite dans le cadre de cette colonisation", a-t-il dit.

Dans une interview à la chaîne privée algérienne Echourouk News lors de son voyage en Algérie en début de semaine, l'ancien ministre de l'Economie avait qualifié la colonisation de "crime", de "crime contre l'humanité" et de "vraie barbarie".

Des propos qu'il maintient, a-t-il dit jeudi soir, "parce que je n'ai pas dit que cela".

Dans la même thématique

Paris: Handover ceremony of Borne and Attal at Matignon Palace
10min

Politique

Renaissance : Gabriel Attal a-t-il déjà « plié le match » face à Elisabeth Borne pour prendre la tête du parti ?

Pas encore officiellement lancée, la candidature de Gabriel Attal pour prendre la tête de Renaissance ne fait plus beaucoup de doute en interne. Une bataille d’ex-premiers ministres, face à Elisabeth Borne, déjà candidate, va s’engager, au risque de tomber dans la guerre des chefs. Mais certains, à commencer par Emmanuel Macron, prônent un accord pour avoir un seul candidat.

Le

Colonisation: Macron dénonce une “instrumentalisation” de ses propos
3min

Politique

Montée de l’antisémitisme : « Les condamnations ne sont pas suffisantes », selon Roger Karoutchi

Ce lundi, Roger Karoutchi, sénateur (LR) des Hauts-de-Seine, président du groupe d’amitié France/Israël, était invité de la matinale de Public Sénat. Il a qualifié d’« insensé » la décision d’Emmanuel Macron d’arrêter de livrer des armes à Israël. Le sénateur a également rappelé « le rythme insoutenable » des actes antisémites commis depuis le 7 octobre.

Le

Paris: French New Government Weekly Cabinet Meeting
4min

Politique

Agriculture : Michel Barnier annonce des prêts garantis et une aide de 75 millions d’euros, les éleveurs attendent de voir

En déplacement au Salon de l’élevage à Cournon d’Auvergne (Puy-de-Dôme), Michel Barnier a annoncé une aide de 75 millions d’euros pour les éleveurs de brebis victimes de la fièvre catarrhale ovine et des prêts garantis par l’Etat pour les exploitations en difficulté. Des mesures bienvenues pour les agriculteurs qui ne calment pas pour autant leur colère.

Le

Saint Ouen : Karime Boumrane new political movment France Humaine et Forte
8min

Politique

Glucksmann, Bouamrane, Delga : « Le crépuscule du macronisme peut faire espérer une reconstruction à gauche »

Karim Bouamrane qui lance son mouvement, Raphaël Glucksmann qui veut donner à Place publique une nouvelle dimension, sans oublier Carole Delga, tout ce qui gravite autour de la social-démocratie s’active et s’organise, en vue, déjà, de 2027. Mais avec un paradoxe : cette gauche anti-Mélenchon ne peut faire totalement sans LFI pour l’emporter.

Le