Les semaines à venir seront cruciales. À Brionne, comme partout en France, seuls les commerces alimentaires et de santé font un bien dérisoire pied de nez à l'épidémie. Pierre-Henri Gergonne nous chronique chaque semaine l'histoire de cette petite ville où la vie s'est figée.
Par Pierre-Henri Gergonne
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Les commerçants retiennent leur souffle, suspendus à une très hypothétique date de sortie de confinement. Alors on serre les dents dans une attente toujours plus angoissante. « Pour nombre de petits commerces, les revenus sont tombés à zéro. Et gare à ceux dont la trésorerie n'est pas suffisante pour encaisser le choc » soupire Dominique Marchand le président de l'Union commerciale ABC, lui lui-même artisan bijoutier dans le centre-bourg.
Si les annonces gouvernementales de suspension de prélèvements ont été bien perçues, la déception est souvent venue des assurances. Les clauses de pertes d'exploitation avaient tout prévu sauf l'hypothèse d'une épidémie mondiale d'un virus ravageur. Dans un tel contexte, les banques elles aussi s'avèrent bien frileuses à assouplir les conditions de crédit, plus encore à en accorder d'autres. « Je suis donc très soucieux, poursuit Dominique Marchand. Si le confinement et la fermeture des commerces se poursuivent au-delà du début du mois de mai, il y aura de la casse c'est certain ».
Dominique Marchand le président de l'Union commerciale ABC à Brionne (Eure)
Pierre-Henri Gergonne (Public Sénat)
L'exemple brionnais reflète tristement la situation de nombreuses petites villes depuis longtemps engagées dans une lutte indécise visant à sauver le commerce local. Un dossier que le Sénat via des missions spécialisées avait pris à bras-le-corps il y a quelques mois. Jusqu'à présent Brionne, tant bien que mal avait su garder la tête hors de l'eau même si rue du Marechal Foch, principale rue commerçante du bourg, des vitrines vides avaient fait insidieusement leur apparition ces dernières années. Mais la ville tenait son rang, forte d'un bassin de population conséquent et de solides « piliers » garants d'un dynamisme local.
L'agence immobilière de Brionne a glissé la clé sous la porte
Pierre-Henri Gergonne (Public Sénat)
Pascal, le charcutier traiteur, Christophe, chauffagiste à l'origine de l'ouverture de nouveaux commerces, Elsa, place de l'Église n'en sont que quelques exemples. Paradoxalement, la présence à proximité immédiate du centre-ville d'une moyenne surface Intermarché loin d'assécher la clientèle fait office d'aimant pour la vie de Brionne au bénéfice aussi des petits commerces. Méfiante pourtant de la multiplication des grandes surfaces, la mairie de Brionne, comme la préfecture a mis son veto à l'installation sur le périmètre communal du géant Lidl. Une telle installation aurait signé l'arrêt de mort du fragile tissu commercial de la ville.
Ainsi bon an mal an, Brionne résiste. Et le bourg fait même mieux. Récemment quelques nouvelles vitrines ont fait leur apparition et les nouveaux gérants le pari de la réussite. Ici deux commerces de vapotage, là un nouveau bistrot prend la relève comme ce brocanteur en plein centre. « Brionne peut y croire, insiste Dominique Marchand. Si les gens font le pari du travail et de la persévérance, si nos commerçants savent adapter leurs horaires d'ouverture au rythme de vie de la clientèle, si ceux qui partent restent raisonnables sur le prix de vente de leurs fonds, nous pouvons être optimistes pour l'avenir ».
Mais l'avenir s'écrit désormais d'une encre bien plus noire. Car c'est bien l'ombre d'une catastrophe qui plane aujourd'hui dans le ciel encombré de Brionne. Pour les commerçants, c'est un compte à rebours qui a commencé.
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