Communautarisme : Emmanuel Macron annonce la fin progressive des « ingérences » extérieures

Communautarisme : Emmanuel Macron annonce la fin progressive des « ingérences » extérieures

Mettre un terme à l’accueil des « imams détachés », contrôler les enseignements en langues étrangères, sans oublier une loi sur la transparence du financement des lieux de culte, à Mulhouse Emmanuel Macron a posé la première pierre de son plan de lutte contre le « séparatisme islamiste »
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« Le séparatisme islamiste est incompatible avec la liberté et l'égalité, incompatible avec l'indivisibilité de la République et la nécessaire unité de la nation », a affirmé le chef de l'État dans un discours devant des responsables locaux et des habitants du quartier de Bourtzwiller, un quartier classé reconquête républicaine » (QRR) il y a un peu plus d’un an.

« On ne doit jamais accepter que les lois de la religion puissent être supérieures aux lois de la République »

« Dans la République, on ne peut pas accepter qu'on refuse de serrer la main à une femme parce qu'elle est femme; dans la République, on ne peut pas accepter que quelqu'un refuse d'être soigné ou éduqué par quelqu'un; dans la République, on ne peut pas accepter la déscolarisation; dans la République, on ne peut pas exiger des certificats de virginité pour se marier; dans la République, on ne doit jamais accepter que les lois de la religion puissent être supérieures aux lois de la République, c'est aussi simple que ça » a-t-il énuméré.

Et alors que la droite et le RN ne cessent de reprocher au chef de l’État son absence de vision sur l’enjeu du communautarisme, le chef de l’État a répondu : « le gouvernement et moi-même, on parle peu mais on agit ».

Mais « il ne s'agit pas de stigmatiser quelque religion. Et ce que nous avons à faire n'est pas, comme je l'ai parfois entendu chez certains, un plan contre l'islam. Ce serait une faute profonde », a-t-il ajouté après avoir échangé avec les forces de l'ordre, des élus et des responsables d'associations du quartier.

La fin progressive des « imams détachés » envoyés par d'autres pays

Parmi les mesures destinées à mettre fin « aux ingérences » et aux « déstabilisations », Emmanuel Macron a annoncé la fin progressive des « imams détachés » envoyés par d'autres pays, comme la Turquie et l'Algérie, en augmentant parallèlement le nombre d'imams formés en France. « Le CFCM (conseil du culte musulman) devra formuler des propositions rapides et claires (d’ici fin mars) pour assurer l’exercice en France d’un islam dont toutes les pratiques doivent se conformer aux lois de la République » a-t-il demandé.

Communautarisme: Emmanuel Macron annonce la fin des dispositifs ELCO
03:39

En ce qui concerne l’enseignement, le chef de l’État a indiqué la fin d’ici la rentrée 2020 du dispositif ELCO (Enseignements langues et cultures d'origine) mis en place depuis 1977. Ce dispositif permet la dispense de cours facultatif en langue étrangère à partir du CM1 par des enseignants désignés par les gouvernements de 9 pays partenaires parmi lesquels l'Espagne, l'Italie, le Maroc, le Portugal, ou encore la Turquie. 80 000 élèves suivent ses enseignements. « Le problème, c’est que nous avons de plus en plus d’enseignants qui ne parlent pas le français (…) Je vous le dis en responsabilité, je ne suis pas à l’aise avec le fait d’avoir dans l’école de la République, des femmes et des hommes qui peuvent enseigner sans que l’Éducation nationale ne puisse exercer le moindre contrôle » a-t-il reconnu.

Afin de pouvoir assurer le contrôle de ces enseignements en langues étrangères, le dispositif ELCO sera remplacé par le système des enseignements internationaux en langues étrangères (EILE). A ce stade, seule la Turquie a refusé. Si aucune solution n’est trouvée, l’enseignement en langue turque sera assuré par des associations.

Une prochaine loi pour mieux contrôler les financements étrangers des lieux de cultes

Enfin, en ce qui concerne le financement des lieux de culte, le chef de l’État a annoncé une prochaine loi pour mieux contrôler les financements étrangers des lieux de culte, pour garantir leur pleine transparence sur les origines et leur finalité ». Une annonce prononcée à quelques kilomètres de la mosquée de Mulhouse, le centre Annour, financée aux trois quarts par des dons en provenance du Qatar et du Koweit.

 

 

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