Communautarisme : Emmanuel Macron annonce la fin progressive des « ingérences » extérieures
Mettre un terme à l’accueil des « imams détachés », contrôler les enseignements en langues étrangères, sans oublier une loi sur la transparence du financement des lieux de culte, à Mulhouse Emmanuel Macron a posé la première pierre de son plan de lutte contre le « séparatisme islamiste »

Communautarisme : Emmanuel Macron annonce la fin progressive des « ingérences » extérieures

Mettre un terme à l’accueil des « imams détachés », contrôler les enseignements en langues étrangères, sans oublier une loi sur la transparence du financement des lieux de culte, à Mulhouse Emmanuel Macron a posé la première pierre de son plan de lutte contre le « séparatisme islamiste »
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

 

« Le séparatisme islamiste est incompatible avec la liberté et l'égalité, incompatible avec l'indivisibilité de la République et la nécessaire unité de la nation », a affirmé le chef de l'État dans un discours devant des responsables locaux et des habitants du quartier de Bourtzwiller, un quartier classé reconquête républicaine » (QRR) il y a un peu plus d’un an.

« On ne doit jamais accepter que les lois de la religion puissent être supérieures aux lois de la République »

« Dans la République, on ne peut pas accepter qu'on refuse de serrer la main à une femme parce qu'elle est femme; dans la République, on ne peut pas accepter que quelqu'un refuse d'être soigné ou éduqué par quelqu'un; dans la République, on ne peut pas accepter la déscolarisation; dans la République, on ne peut pas exiger des certificats de virginité pour se marier; dans la République, on ne doit jamais accepter que les lois de la religion puissent être supérieures aux lois de la République, c'est aussi simple que ça » a-t-il énuméré.

Et alors que la droite et le RN ne cessent de reprocher au chef de l’État son absence de vision sur l’enjeu du communautarisme, le chef de l’État a répondu : « le gouvernement et moi-même, on parle peu mais on agit ».

Mais « il ne s'agit pas de stigmatiser quelque religion. Et ce que nous avons à faire n'est pas, comme je l'ai parfois entendu chez certains, un plan contre l'islam. Ce serait une faute profonde », a-t-il ajouté après avoir échangé avec les forces de l'ordre, des élus et des responsables d'associations du quartier.

La fin progressive des « imams détachés » envoyés par d'autres pays

Parmi les mesures destinées à mettre fin « aux ingérences » et aux « déstabilisations », Emmanuel Macron a annoncé la fin progressive des « imams détachés » envoyés par d'autres pays, comme la Turquie et l'Algérie, en augmentant parallèlement le nombre d'imams formés en France. « Le CFCM (conseil du culte musulman) devra formuler des propositions rapides et claires (d’ici fin mars) pour assurer l’exercice en France d’un islam dont toutes les pratiques doivent se conformer aux lois de la République » a-t-il demandé.

Communautarisme: Emmanuel Macron annonce la fin des dispositifs ELCO
03:39

En ce qui concerne l’enseignement, le chef de l’État a indiqué la fin d’ici la rentrée 2020 du dispositif ELCO (Enseignements langues et cultures d'origine) mis en place depuis 1977. Ce dispositif permet la dispense de cours facultatif en langue étrangère à partir du CM1 par des enseignants désignés par les gouvernements de 9 pays partenaires parmi lesquels l'Espagne, l'Italie, le Maroc, le Portugal, ou encore la Turquie. 80 000 élèves suivent ses enseignements. « Le problème, c’est que nous avons de plus en plus d’enseignants qui ne parlent pas le français (…) Je vous le dis en responsabilité, je ne suis pas à l’aise avec le fait d’avoir dans l’école de la République, des femmes et des hommes qui peuvent enseigner sans que l’Éducation nationale ne puisse exercer le moindre contrôle » a-t-il reconnu.

Afin de pouvoir assurer le contrôle de ces enseignements en langues étrangères, le dispositif ELCO sera remplacé par le système des enseignements internationaux en langues étrangères (EILE). A ce stade, seule la Turquie a refusé. Si aucune solution n’est trouvée, l’enseignement en langue turque sera assuré par des associations.

Une prochaine loi pour mieux contrôler les financements étrangers des lieux de cultes

Enfin, en ce qui concerne le financement des lieux de culte, le chef de l’État a annoncé une prochaine loi pour mieux contrôler les financements étrangers des lieux de culte, pour garantir leur pleine transparence sur les origines et leur finalité ». Une annonce prononcée à quelques kilomètres de la mosquée de Mulhouse, le centre Annour, financée aux trois quarts par des dons en provenance du Qatar et du Koweit.

 

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Communautarisme : Emmanuel Macron annonce la fin progressive des « ingérences » extérieures
5min

Politique

Mercosur : le Sénat appelle l'exécutif à saisir la Cour de justice de l’Union européenne

Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.

Le

French President Emmanuel Macron Meets Readers in Marseille to Discuss Democracy and Social Media
5min

Politique

Narcotrafic et plan « Marseille en grand » : ce qu’il faut retenir de la visite d’Emmanuel Macron dans la cité phocéenne

Nouvelle visite du chef de l’Etat dans sa ville de cœur. Après s’être rendu ce matin sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné par des narcotrafiquants, Emmanuel Macron a annoncé une salve de mesures pour lutter contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Entre une rencontre avec les lecteurs de la Provence, l’inauguration d’un commissariat et la visite du chantier de la gare, Emmanuel Macron a aussi défendu le bilan de son plan « Marseille en grand ».

Le

Déclaration de politique générale et avenir de la Nouvelle Calédonie en séance au Sénat ce 15 octobre
2min

Politique

Budget : qui sont les sénateurs qui participeront à la commission mixte paritaire ?

Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.

Le