Comptes de campagne de Macron : les réponses de la commission de contrôle

Comptes de campagne de Macron : les réponses de la commission de contrôle

Le président de la commission des comptes de campagne, François Logerot a répondu aux dernières révélations concernant « les ristournes » dont aurait bénéficié Emmanuel Macron pour des meetings de la campagne présidentielle. 
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La commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) est-elle suffisamment efficace ? À la lumière des révélations de Radio France faisant état, ce jeudi, « d’importantes ristournes » dont le candidat Macron a bénéficié pendant sa campagne, la question était sur toutes les lèvres lors de la présentation du 19ème rapport d’activité de la CNCCFP. En effet la conférence de presse ne pouvait pas plus mal tomber pour son président, François Logerot.

« Ristourne » et « prix cassés »

Après le Monde et Mediapart, c’est donc Radio France qui met fortement en doute la régularité des comptes de campagne du vainqueur de la Présidentielle. « Ristourne » « prix cassés », Emmanuel Macron, aurait bénéficié de grandes largesses pour l’organisation de meetings, notamment de la part de Jean-Marc Dumontet, propriétaire des théâtres Antoine et Bobino.

Passablement agacé par « ces récentes polémiques », pendant une heure, Power point à l’appui, et dans des explications parfois fastidieuses, il a détaillé à la fois le fonctionnement et le bilan des travaux effectués par l’autorité administrative en 2017. Une année riche en scrutins marquée par trois campagnes électorales, (Présidentielle, législatives et sénatoriales).

« Dans l’événementiel, il n’y a pas de prix du marché »

Mais le moment attendu était évidemment les questions entourant les dépenses de campagne d’Emmanuel Macron. « Personne n'est infaillible, mais nos rapporteurs ont fait un travail sérieux ». Ils « n'ont pas retenu d'irrégularités et la commission a suivi leur appréciation » a justifié François Logerot renvoyant la balle « au législateur » qui est le seul à « pouvoir changer le fonctionnement » de la commission. En ce qui concerne les fameuses ristournes dont le candidat d’En Marche a bénéficié, le président de la CNCCFP a fait valoir que « dans l’événementiel, il n’y avait pas de prix du marché ». « Très souvent, les comparaisons portent sur des prestations de natures différentes, à des dates différentes. Il n'y a pas de comparaison possible (entre les candidats) » a-t-il poursuivi. François Logerot a néanmoins « personnellement réexaminé » 19 cas de dépenses « apparemment sous-évaluées » relevés par les rapporteurs dans les comptes d'Emmanuel Macron. Après élimination de 8 d'entre elles, « il reste 10 cas de remises commerciales, dont 6 seulement dépassaient les 20 % acceptables » a-t-il précisé. Enfin le président de la CNCCFP a justifié ces écarts de tarifs par la présence de « costkiller » dans « les équipes de campagne qui n’ont pas toutes les mêmes capacités à négocier les prix ».

« La commission a épuisé sa compétence en publiant ses décisions »

Dans un communiqué Les Républicains ont demandé à la CNCCFP de « retirer » sa décision de validation des comptes d’Emmanuel Macron afin de pouvoir les « réexaminer ». « La commission a épuisé sa compétence en publiant ses décisions. Elles sont définitives, frappées d’aucun recours. Aucune autorité ne peut les remettre en cause » a répondu indirectement François Logerot.

Autre polémique, l’ouverture d’une enquête préliminaire concernant les comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon après un signalement de la CNCCFP. François Logerot a indiqué que sa commission n’avait pas « validé » les comptes de campagne du candidat de la France Insoumise, mais « approuvé après réformation ». « Quand la commission n’est pas en mesure d’établir des infractions pénales. Il lui incombe de porter ces faits à la connaissance du parquet ». Et si la CNCCFP ne rend pas public ces signalements, « c’est pour ne pas jeter l’opprobre sur les candidats et ainsi ne pas « donner l’impression d’influencer le parquet » a-t-il fait valoir.

Enfin, par une augmentation de son salaire de 57 % (4 574 euros par mois à 7 182 euros nets mensuels) survenu lors de la publication d’un décret du 30 mai 2017, François Logerot était lui-même au centre d’une controverse. La députée (LFI) Clémentine Autain suspecte « un remerciement pour avoir bien protégé le Président République ». « À la limite de l’insulte » a balayé l’intéressé ce matin.

 

 

 

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