Condamnation de Barbarin : « Aujourd’hui, il se rend compte de la gravité des faits »

Condamnation de Barbarin : « Aujourd’hui, il se rend compte de la gravité des faits »

Invitée de l’émission « On va plus loin », Clémence Houdaille, journaliste Religion à La Croix, analyse la démission du cardinal Barbarin, après sa condamnation pour non-dénonciation d’abus sexuels.
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Le cardinal Philippe Barbarin a été condamné, jeudi, à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs. À la suite de cette condamnation, il a annoncé qu’il allait remettre sa démission au Pape. « Je pense même qu’il aurait démissionné quel que soit le verdict » déclare Clémence Houdaille, journaliste Religion à La Croix, qui a rencontré plusieurs fois le cardinal Barbarin.

« Il avait déjà proposé, de manière plus informelle, au Pape de démissionner en 2016, pour amener l’apaisement dans le diocèse. Le Pape avait dit, à ce moment-là, qu’il gardait toute sa confiance au cardinal Barbarin. Maintenant, le diocèse est très divisé. Il y a une pétition qui a été lancée, à l’été dernier, sur internet, pour demander sa démission ; aujourd’hui, il y a 108 000 signataires (…) Ça devenait très compliqué pour lui de rester en place (et) de gérer son diocèse. »

« Aujourd’hui, il se rend compte de la gravité des faits » assure Clémence Houdaille. « Il a fait des erreurs dans l’appréciation, au moment où il a été mis au courant de ce qui s’était passé. Il n’a pas pris tout de suite conscience de l’ampleur des faits. C’est un peu inexplicable parce que c’est un homme intelligent. »

Pour la journaliste, la condamnation du cardinal Barbarin est « historique », « parce que c’est un cardinal et parce que c’est l’archevêque de Lyon » : « Il y a déjà eu deux évêques français condamnés (…) mais c’était pour des faits qu’ils avaient directement couverts (…) Là, pour le cardinal Barbarin, ce qui est nouveau, c’est que ce sont des faits qui sont très antérieurs à sa prise de fonction, qu’il n’a pas dénoncés (…)  Il y a beaucoup d’évêques qui se posent des questions aujourd’hui pour savoir comment réagir, face à ces faits anciens, dont ils ont connaissance, mais qui sont bien antérieurs à leur prise de fonction. » 

Et de conclure : « Aujourd’hui, les victimes ne veulent plus se taire et ne veulent pas se contenter que le responsable soit déplacé ou pas (…) La parole des victimes est mise en premier. Et c’est heureux. »

 

Vous pouvez voir et revoir cet entretien, en intégralité :

OVPL. Entretien avec Clémence Houdaille, journaliste Religion à La Croix (en intégralité)
06:41

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