Après les remerciements de rigueur, François Baroin a rendu hommage à la ville de Trèbes, à son maire, Eric Menassi et son équipe municipale, frappés par une attaque terroriste et dernièrement par des inondations meurtrières. S’en est suivie une standing-ovation de la salle.
« Ce congrès doit être l’acte 3 de la décentralisation. C'est-à-dire doit être la projection vers une initiative puissante qui permettra de répondre de la meilleure des manières possibles à l’amélioration du coin de la rue de chaque Française et français dans chaque commune de France pour pousser loin les vents mauvais des populismes ».
Voilà donc la déclaration d’intention de François Baroin. Un objectif que les maires de France ne peuvent accomplir seuls.
D’abord, le maire de Troyes souhaite tourner la page « des désaccords sur des préoccupations de forme » avec l’État. « Dans l'anonymat des réseaux sociaux a été lancé le mois dernier la campagne ignoble # Balance ton maire (…) Jamais aucune attaque contre nous n'avait atteint un tel degré de médiocrité » a-t-il reproché au gouvernement.
François Baroin veut également tourner la page de la conférence des territoires qui « a échoué parce qu’elle n’a été ni une instance de concertation ni une instance de négociation ».
Alors qu’Emmanuel Macron a confirmé hier une réforme de la fiscalité locale, le président de l’AMF a fixé un « point de vigilance absolue ». « La réforme ne doit pas entraîner la fin de l'autonomie financière et fiscale des communes. Car il ne peut pas y avoir de libre administration sans ressources propres ». « Nous voulons rappeler au président de la République l’importance d'apporter au premier semestre 2019 des réponses claires sur la manière de compenser intégralement la taxe d'habitation » a-t-il ajouté.
Alors que se profile aussi la réforme constitutionnelle, François Baroin formule un vœu. « Inscrire dans notre loi fondamentale la place spécifique de la commune, seule collectivité dont l'exécutif agit à la fois au nom de l'État et en sa qualité propre. Ce serait un signal fort et définitif de la place que l'État reconnaît à la commune ».
« M. Le Premier ministre, nous voulons croire qu’une nouvelle ère de confiance entre l’État et nous va s’ouvrir (…) une page se tourne d’un chapitre écrit cette année à l’encre de l’incompréhension, à l’encre d’une méthode incertaine, à l’encre parfois de mauvaises manières, que nous ne souhaitons par relire » a-t-il conclu.