Congrès des maires de France: les élus en plein doute

Congrès des maires de France: les élus en plein doute

L’Association des maires de France tient son 101e congrès, cette semaine, Porte de Versailles, à Paris. Alors que les relations sont toujours difficiles entre Emmanuel Macron et les collectivités, l’AMF compte se faire entendre. Revivez les temps forts de cette première journée.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

7 min

Publié le

Mis à jour le

18h05. Le Cevipof explique les raisons de la lassitude des maires

Le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) a mené une large enquête auprès des maires de France, sur leurs conditions de travail et leur ressenti, à un an et demi des prochaines municipales. Le sentiment d'avoir des missions de plus en plus complexes et de perdre leur capacité d'action au profit des intercommunalités, mais aussi de l'État, domine leur état d'esprit, selon Martial Foucault, le directeur de l'institut.

17h40. Dominique Bussereau : « On va travailler ensemble la réforme fiscale à venir »

Dominique Bussereau : « On va travailler ensemble la réforme fiscale à venir »
00:27

Dominique Bussereau, prend la parole juste après François Baroin. « On va travailler ensemble la réforme fiscale à venir » assure le président de l’Association des départements de France. Avec la suppression de la taxe d’habitation voulue par le gouvernement, une réforme de la fiscalité locale est à venir pour 2019. Il annonce treize réunions communes à venir.

Pour Dominique Bussereau, il faut aller plus loin pour les collectivités : « Nous avons besoin d’une troisième phase de décentralisation ». « Nous avons un destin commun » affirme le président de l’ADF.

17h30. Baroin défend l’union entre communes, départements et régions : « Nos destins sont liés »

Baroin défend l’union entre communes, départements et régions : « Nos destins sont liés »
02:07

Unis, ils sont plus forts. Sur la scène du congrès de l’AMF, François Baroin a présenté « territoires unis », la nouvelle alliance des communes, des départements et des régions face à l’exécutif. Les trois associations d’élus s’étaient déjà présentées côte à côte, le 8 novembre, lors du congrès des Départements de France.

« Ce n’est pas une association de plus mais un mouvement de tous les territoires » souligne le président LR de l’Association des maires de France, entouré de Dominique Bussereau, président (ex-LR) des Départements de France et de Renaud Muselier, président LR de la région Sud, qui représente les Régions de France. Un mouvement de rapprochement qui fait suite à « l’appel de Marseille », puis « l’accord de Rennes » devant l’ADF.

« Jamais les régions, départements et communes n’ont travaillé main dans la main » souligne François Baroin. « On s’est souvent regardé en chien de faïence, il y avait parfois un mûr de glace » ajoute le maire de Troyes, recyclant une expression déjà utilisée devant l’ADF. Mais aujourd’hui, « nos destins sont liés » insiste-t-il.

Jeudi, « une résolution » de l’AMF sera adoptée pour affirmer la volonté « de négociation » avec l’Etat, alors que les relations restent difficiles avec le pouvoir. François Baroin exprime le « sentiment » partagé « que nous pourrons être plus puissants avec une organisation décentralisée ».

12h50. « N’allons pas chercher de la friture là où il n’y en a pas », demande Sébastien Lecornu

Macron absent du Congrès des maires : « N’allons pas chercher de la friture là où il n’y en a pas », demande Lecornu
00:33
Propos recueillis par Quentin Calmet

Présent dans les allées du congrès des maires, le ministre chargé des Collectivités territoriales balaye les interprétations négatives sur l’absence du chef de l’État à la clôture jeudi. « Le président de la République reçoit les maires à l’Élysée [ce 21 novembre, NDLR]. En termes de considérations, être reçu à l’Élysée, ça me semble être un bon geste », a-t-il expliqué à notre micro. « N’allons pas chercher de la friture là où il n’y en a pas », a déclaré Sébastien Lecornu, rappelant que le gouvernement serait présent et les instances dirigeantes de l’AMF reçues à la présidence de la République.

11h18. « Aller à l’Élysée sous les ors de la République pour manger des petits fours, il y a quelque chose d’un peu indécent » lance Gil Avérous, maire de Chateauroux

« Les communes ne sont pas des charges » lance Gil Avérous, maire LR de Chateauroux
01:28

Gil Avérous, maire LR de Chateauroux, explique pourquoi il n’ira pas à l’Élysée mercredi, où Emmanuel Macron invite des maires. « En ce moment, où nous avons une population qui n’est pas vindicative (…) qu’on retrouve avec des gilets jaunes pour exprimer leur lassitude de ne pas être écoutés, et bien aller à l’Élysée sous les ors de la République pour manger des petits fours, il y a quelque chose d’un peu indécent. La tradition républicaine, c’était que la présidence de la République vienne ici devant les maires. C’était son engagement » affirme-t-il.

« Le problème principal, c’est qu’Emmanuel Macron n’est pas passé par cette formidable école de formation qu’est l’engagement municipal. S’il avait été élu local, municipal, départemental ou régional, il comprendrait mieux cette structure citoyenne. Les communes ne sont pas des charges » ajoute Gil Avénous.

10h59. Philippe Bouyssou : « Je suis en colère de la manière dont les élus locaux sont traités »

Philippe Bouyssou : « Je suis en colère de la manière dont les élus locaux sont traités »
01:06

Philippe Bouyssou, maire communiste d'Ivry-sur-Seine, est « en colère de la manière dont les élus locaux sont traités ». Selon lui, ils subissent deux attaques majeures : « une attaque financière, avec l’asphyxie terrible et la réforme institutionnelle, avec la volonté d’hyper-centralisation. » Cela conduit à une situation d’incertitude qui « paralyse la conduite de l’action publique. »

10h50. Baroin : « Tous les coups portés à la démocratie commencent à impacter les maires »

Baroin : « Tous les coups portés à la démocratie commencent à impacter les maires »
09:15

François Baroin, le président de l’Association des maires de France (AMF), au deuxième jour du congrès, s’inquiète de l’état de fatigue et de la lassitude qui gagnent les élus locaux. « Ma commune, j’y tiens », c’est le mot d’ordre de ce 101e congrès, qui s’ouvre dans un contexte de profonds doutes chez ces élus que François Baroin a qualifié de « fantassins de la République ».

« Tous les coups portés à la démocratie – qui est un élément fragile – commencent à impacter les maires », a alerté François Baroin. « On ne peut pas accepter sans réagir de voir en quelque sorte notre République de proximité s’abîmer dans tous les sens du terme, c’est-à-dire se fatiguer et d’une certaine manière s’échouer ».

Alors qu’une étude du Cevipof (relire notre article) nous apprend que près de la moitié des maires pourrait ne pas se représenter lors des municipales de 2020, le maire de Troyes a fustigé les effets de la campagne « Balance ton maire », mettant à l’index des élus qui « dépenseraient sans compter », mais aussi les dernières lois territoriales (comme la loi NOTRe), dont les « intercommunalités XXL » auraient dilué les marges d’action des maires.

À quelques mois de la refonte de la fiscalité locale, le président de l’AMF prévient le gouvernement : « les communes ne sont pas une succursale de l’État ». « L’idée de congrès, c’est de restaurer dans les débats  deux principes simples : qui décide paye et qui paye décide ».

Dans la même thématique