Le rapport du sénateur LR Bruno Belin, en vue de l’examen de la mission sécurité du budget 2025, pointe l’impact financier des JO de Paris 2024 et de la crise en Nouvelle-Calédonie sur les finances de la gendarmerie et de la police. Conséquence : la police a renoncé à remplacer plus de 2.000 voitures et la gendarmerie n’a pas payé ses loyers à de nombreuses communes. Les budgets de la police et de la gendarmerie sont en revanche en hausse en 2025.
Congrès du PS : ce qu’il faut retenir du discours d’Olivier Faure
Par Public Sénat
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13H15 : « Les grandes idées ne meurent jamais »
Au terme d'un long discours d’une heure trente, Olivier Faure convoque à nouveau l’histoire du parti. « Nous sommes les héritiers d’une longue histoire écrite au fil de nos 78 congrès », rappelle-t-il. « Soyons fiers de notre histoire et de ce que nous sommes. »
Plaçant le « courage » comme l’un des traits de personnalité des socialistes, le nouveau premier secrétaire assure que « les grandes idées ne meurent jamais ».
En guise de conclusion, il s’imagine interpellé par les Français, et imagine ce qu’il leur répondra au sujet de ce 78e congrès :
« Ce congrès fut celui de la fraternité retrouvée. Nous avons réussi à nous parler sans nous déchirer. »
Olivier Faure espère que ses camarades quitteront Aubervilliers avec la conviction suivante :
« Ce dimanche 8 avril fut le premier jour de notre renaissance. »
13H07 : « la conférence de Paris fut un des grands succès du quinquennat de François Hollande »
En fin de discours, Olivier Faure a évoqué l'un des chantiers du PS : la lutte contre de réchauffement climatique. Et une fois n’est pas coutume, le Premier secrétaire a rendu hommage à François Hollande dont « la conférence de Paris a été l’un des grands succès de ce quinquennat ».
12H50 : Plaidoyer d’Olivier Faure en faveur de l’Europe
Les élections européennes de 2019 seront sa première échéance électorale en tant que chef de parti. Le premier secrétaire intronisé s’est adressé à ses troupes et a mis en garde la majorité présidentielle :
« Nous sommes au rendez-vous pour porter une alternative européenne et de gauche. »
Sur un thème qui est l’un des plus clivants pour le parti, notamment depuis le référendum de 2005, Olivier Faure est resté sur des formules générales, rappelant surtout l’attachement européen des socialistes et dénonçant les dégâts du libéralisme sur le Continent. « Notre engagement européen est total », a-t-il assuré. « Notre mission à nous c’est désormais rien de moins que de sauver l’idée de l’Europe », selon lui.
Il a plaidé pour un « retour du peuple » dans cet idéal européen. Le « retour vers le peuple, c’est la prise du pouvoir par le peuple dans la construction européenne ».
12H47 : « En République, la foi ne remplace jamais la loi »
« Nous, socialistes, tenons à la loi de 1905 comme un joyau » a indiqué Olivier Faure lors d’un passage sur la laïcité qui, assure-t-il « n’a pas besoin de nouvelle loi ». « En République, la foi ne remplace jamais la loi ». « Nous ne laisserons rien ni personne la remettre en cause. Nous ne la laisserons ni non plus la détourner de sons sens pour diviser et stigmatiser une religion, en particulier, celle de nos compatriotes de confession musulmane. C’est au nom de la laïcité qu’il faut lutter sans répits, ni repos contre le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie contre toutes les discriminations » a-t-il clarifié.
12H45 : La réforme institutionnelle, ce « marché de dupes », « c’est non », prévient Faure
La réforme institutionnelle, portée par Emmanuel Macron, « n’a rien d’une refondation de la République », a regretté Olivier Faure. « Pour nous la réponse est simple : c’est non. Pas celle-là. Pas comme ça. Pas pour affaiblir tous les contre-pouvoirs et concentrer tous les pouvoirs dans les mains d’un seul, non à ce marché de dupes ! »
Le Premier secrétaire aurait voulu que le président de la République profite de cette révision pour « rééquilibrer les pouvoirs » entre l’exécutif et le Parlement, « permettre aux citoyens de faire irruption dans le débat public » ou encore de « valoriser les syndicats et les corps intermédiaires ». Et d'ajouter: « Je le dis ce matin à Emmanuel Macron: M. le président, si vous voulez avoir un débat sur une refondation de la République, ayez le courage de le faire devant le peuple et avec le peuple »
12H38 : Olivier Faure détourne le « en même temps » d’Emmanuel Macron
L’anaphore devenue une figure classique de la parole politique a une fois encore été prisée. Dans une nouvelle charge contre Emmanuel Macron, accusé « de restaurer l’ancien régime », Olivier Faure a détourné le fameux « en même temps » du Président. « Le en même temps n’a eu qu’un temps. On ne peut pas dénoncer les difficultés vécues par les personnels et les patients des EHPAD et en même temps consacrer dans son budget la part du lion aux plus riches. On ne peut pas en même temps annoncer de nouvelles sécurités professionnelles et en même temps démanteler le compte pénibilité. On ne peut pas garantir l’accès aux soins et en même temps stopper la généralisation du tiers payant. On ne peut pas organiser des assises de la maternelle et en même temps ne pas s’engager sur la scolarisation dès 2 ans. On ne peut pas expliquer qu’Angela Merkel a été un exemple sur la question migratoire et en même temps restreindre cette semaine le droit d’asile » a-t-il énuméré avant de demander à la salle une standing-ovation aux salariés du service public.
12h35 : « Bonapartisme », « costume d’Arlequin », Olivier Faure charge Emmanuel Macron
Le nouveau premier secrétaire s’est attaqué frontalement au chef de l’État, qu’il accuse d’avoir, dans « sa ligne de mire » le modèle social français.
« La devise de la République c’est liberté, égalité, fraternité. Ce n’est pas libéralisme, individualisme, bonapartisme », a dénoncé Olivier Faure. Et d’ajouter, avec un jeu de mots :
« La promesse de la présidentielle était de remettre la République en marche. Le résultat, dix mois plus tard, c’est que le gouvernement transforme progressivement la République en marché. »
Selon le député de Seine-et-Marne, « beaucoup » de Français « ne se retrouvent pas » dans l’orientation d’Emmanuel Macron. « Il n’est pas vrai de dire qu’Emmanuel Macron avait annoncé la couleur » durant la campagne, a-t-il ajouté. « À l’époque, il avait annoncé toutes les couleurs. Il y en avait pour tous les goûts, sa campagne fut en réalité un vrai costume d’arlequin. »
« Très vite sous l’arlequin perça Jupiter », a-t-il conclu.
11H30 : « Rien n’oblige à la remise en cause du statut des cheminots »
Très offensif à l’encontre d’Emmanuel Macron, Olivier Faure a fustigé « la politique de casse » du pouvoir « qui a mis son inventivité au service des plus riches ». Prenant l’exemple de la réforme du pacte ferroviaire, le Premier secrétaire a expliqué la position du PS sur ce sujet. « Rien n’oblige à la remise en cause du statut des cheminots. Les clés de la qualité du service public ferroviaire, ce sont la desserte de tous les territoires, l’investissement dans toutes les lignes et la reprise de la dette. Voilà notre approche de l’avenir de la SNCF »
12H27 : « Notre renaissance, est une résistance au nationalisme et à l’extrême droite »
« Notre renaissance est tout à la fois une renaissance et une résistance au nationalisme et à l’extrême droite » veut croire Olivier Faure. « Partout en Europe, ils avancent leurs pions, ils accèdent aux responsabilités. Partout en Europe et donc aussi en France » s’est-il alarmé.
12H25 : « Je serai intraitable avec les pratiques frauduleuses » et « le sexisme »
Cinq mois après le scandale de harcèlement et d’agressions sexuelles au sein du MJS (Mouvement des jeunes socialistes), Olivier Faure a voulu faire de la lutte contre ces violences l’un des marqueurs de son engagement. « Je serai intraitable avec le sexisme, je serai intraitable avec toute forme de discrimination », a-t-il souligné, évoquant la mise en place de formation et de dispositifs d’écoute.
« Intraitable », le nouveau patron des socialistes veut aussi l’être avec les « pratiques frauduleuses » et les « manquements à la loi ». « La renaissance, c’est l’étique des comportements, c’est le respect des valeurs », a-t-il insisté.
Selon lui, si les socialistes « veulent reconquérir les cœurs », il faut avoir des « pratiques réellement démocratiques ».
12H18 : Olivier Faure promet « des têtes nouvelles et une équipe resserrée »
Pour « renaître », le parti a besoin de « têtes nouvelles » et d’une « parité effective » au bureau national et au secrétariat national a expliqué Olivier Faure, en s’adressant aux journalistes. « Vous ne les connaîtrez pas. Mais vous allez apprendre à les connaître ». « Le plan de développement du parti sera présenté avant l’été au conseil national et aux militants. Il déclinera notre programme de travail pour les trois ans à venir » a-t-il ensuite annoncé.
Enfin, en ce qui concerne le nouveau siège du PS, « le fonctionnel primera sur l’ostentatoire (…) Si des économies peuvent être réalisées sur l’achat du siège, nous les utiliserons pour la reconquête des territoires » indique-t-il.
12H10 : « Je ne crois pas aux gauches irréconciliables »
Affirmant croire dans les valeurs de « collégialité » et « d’esprit de responsabilité », Olivier Faure a dénoncé les « ambitions » d’autres personnalités à gauche, et la « verticalité » de leurs mouvements politiques.
Pour lui, le frein à l'union des gauches est moins une question d'appareils que d'egos. Le nouveau dirigeant du PS a ainsi placé les anciens socialistes Benoît Hamon (Génération.s) et Jean-Luc Mélenchon (la France insoumise) au même plan qu’Emmanuel Macron, Laurent Wauquiez et Marine Le Pen. « Ils croient en leur destin individuel. Moi je crois en notre destin collectif. »
12H04 : « Le rassemblement n’est pas une option, c’est une obligation »
Comme il l’avait expliqué la semaine dernière à Solferino, Olivier Faure veut en finir avec les guerres de courants. « Le rassemblement n’est pas une option, c’est une obligation ». « Ces istes, ces iens, ces ais, sont notre Histoire, mais admettons-le, ils sont aujourd’hui devenus un peu notre boulet ».
Le Premier secrétaire a ensuite clamé que sous son mandat, il n’y a aura pas de « fauristes ou de fauriens ». « Face à un Président qui prétend réunir le meilleur de la droite et de la gauche, nous, nous ne serions pas capables de réunir les socialistes ? Comment pourrions nous rassembler la gauche et une majorité de Françaises et de Français, si nous ne parvenons pas à nous réunir nous-mêmes ».
12H00 : « J’ai été un enfant des quartiers »
Olivier Faure a revendiqué ses origines sociales et a rappelé qu’il avait grandi dans un quartier populaire. « Je veux dire mon attachement anachronique, vintage, ringard à cette expression de la démocratie : j’ai été ce qu’on appelle un enfant des quartiers. »
Le nouveau premier secrétaire a également défendu les partis politiques, à un moment où leur modèle est en crise :
« On dit que les partis formatent, le nôtre m’a ouvert. On dit qu’ils enferment, le nôtre m’a élevé. »
11H54 : Olivier Faure attaque Macron, Valls, et Hamon
À la tribune, le 13ème Premier secrétaire du PS, Olivier Faure a tout d’abord renvoyé la responsabilité « de la période la plus éprouvante » de l’histoire de son parti à Emmanuel Macron. « Un ministre issu de nos rangs, clamant sa fidélité à la gauche, puis prétendant être ni de droite, ni de gauche, avant d’affirmer être et de droite, et de gauche, et qui mène depuis son élection une politique et de droite et de droite ». a-t-il taclé. Puis ce fut au tour des deux finalistes de la primaire socialiste, Manuel Valls et Benoît Hamon. « Ils ont choisi l’un comme l’autre de partir. L’un, ancien Premier ministre, en pleine campagne présidentielle, l’autre, ancien ministre, au lendemain de sa défaite au premier tour, évitant ainsi d’en rendre compte devant ceux qui avaient loyalement choisi de mener sa campagne ».
11H50 : Olivier Faure compare le congrès fondateur d'Épinay (1971) à celui d'Aubervilliers
Après avoir salué les anciens Premiers ministres présents dans la salle (Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve), ses prédécesseurs (Jean-Christophe Cambadélis et Rachid Temal) ou encore ses concurrents, Olivier Faure a commencé son discours par une leçon d’histoire. Le premier secrétaire a rappelé qu’en 1971, à Épinay, non loin de là, le PS était à la croisée des chemins. « Déjà, on nous voyait plus mort que vif […] 47 ans plus tard, nous voici à nouveau en Seine-Saint-Denis, après une déroute historique à l’élection présidentielle. » Voire même une des « périodes les plus éprouvantes de notre histoire récente ».
Il a multiplié les parallèles avec cette période. Le congrès d’Épinay « fut le point de départ d’une renaissance », un « commencement », raconte-t-il, rappelant qu’à l’époque de François Mitterrand, les commentaires dans la presse n’étaient guère optimistes. « La France manque de médecins, mais la presse elle ne manque pas de légistes », a-t-il plaisanté.
11H35 : Rachid Temal : « Il a fallu gérer la pire période »
Quelques minutes avant le discours d’Olivier Faure, Rachid Temal, ancien coordinateur du parti socialiste voit dans ce 78ème congrès, celui de « la renaissance ». « C’est un travail collectif, qui va dans le bon sens. Aujourd’hui, le parti peut se réinventer ». Mais le sénateur PS reconnaît « qu’il a fallu gérer une période difficile, peut-être la pire depuis 71 (…) Mais, je crois avoir été à la barre et fait en sorte qu’on puisse arriver à bon port. Ce qui est le cas aujourd’hui » estime-t-il.
11H20 : « Nous allons bientôt revenir », promet Patrick Kanner
Pour décrire l’ambiance au sein du Congrès, le président du groupe socialiste au Sénat a cité un proverbe mexicain. « Ils ont voulu nous enterrer, ils avaient oublié que nous étions des graines. » Patrick Kanner espère que ce 78e Congrès donnera tort aux détracteurs du PS, ceux qui évoquent un parti « moribond », ou encore un « parti d’appoint ». « Depuis deux jours, nous leur montrons qu’ils ont tort et que nous allons bientôt revenir », a répondu le sénateur du Nord.
L’ancien ministre de François Hollande attend notamment d’Olivier Faure, le nouveau premier secrétaire, sa capacité à pouvoir rassembler le parti. Il « aura cette grande responsabilité de rapprocher ce qui peut paraître épars dans le parti mais qui constitue notre histoire ».
Quant à l’avenir de son groupe parlementaire (qu’il préside depuis janvier), Patrick Kanner ne croit pas à d’éventuelles défections en direction de la République en Marche. « La responsabilité l’emporte sur toute idée de cession à l’intérieur du groupe », a-t-il déclaré.