Conseil des ministres : le gouvernement présente l’acte II de la réforme de la haute fonction publique

Conseil des ministres : le gouvernement présente l’acte II de la réforme de la haute fonction publique

Un an après avoir lancé la réforme de la haute fonction publique conduisant à la suppression de l’ENA et à la fin des 15 grands corps de l’État, le ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques Stanislas Guerini présente mercredi 23 novembre 2022, en Conseil des ministres, un projet de décret. Il vise à uniformiser la rémunération de 6 000 hauts fonctionnaires.
Public Sénat

Par Stéphane Duguet

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

C’est la suite d’une réforme entamée il y a un an qui arrive sur la table du conseil des ministres ce mercredi 23 novembre 2022. Stanislas Guerini, le ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques, va présenter un nouveau volet de la réforme de la haute fonction publique sous forme de projet de décret. Dans le sillage des transformations précédentes, le gouvernement souhaite créer une grille unique de rémunération. «Avant, vous aviez 15 corps, 15 grilles (de rémunération) voisines, mais différentes. […] Désormais, il y aura une seule grille », explique le ministère de la Fonction publique à l’Agence France Presse.

Ce nouveau pan de la réforme s’inscrit dans la continuité de la disparition des quinze grands corps de l’État. L’an dernier, le gouvernement avait créé un nouveau corps unique pour les hauts fonctionnaires, celui des administrateurs de l’État. Autre réforme notable, celle de la suppression de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) au profit de l’Institut national du service public (INSP), le 1er janvier 2022. C’était une promesse du président de la République, Emmanuel Macron, au moment des manifestations des Gilets Jaunes.

Uniformiser la rémunération des hauts fonctionnaires

Ce nouveau volet de la réforme s’attaquera aussi aux primes perçues par les hauts fonctionnaires, très variables selon les corps. Suivant le même objectif d’unification, la nouvelle réforme veut créer un référentiel unique de prime. Elle vise aussi à augmenter la part variable de ces primes. Ainsi, jusqu’à 30 % de celles-ci seront calculées en fonction des résultats des fonctionnaires à leurs postes. « J’assume de lier davantage le niveau de rémunération au niveau de responsabilités et à l’atteinte d’objectifs individuels et collectifs, par exemple la mise en place du plan de sobriété énergétique », explique le ministre, Stanislas Guérini dans une interview au Figaro où il encourage les agents à la « performance ».

Ces nouvelles règles devraient entrer en vigueur au 1er janvier 2023 et elles s’appliqueront peu à peu à 6 000 fonctionnaires. D’après une information de nos confrères de franceinfo, le ministre souhaiterait, à terme, étendre ce nouveau système aux hôpitaux et aux collectivités territoriales.

Une autre mesure sera présentée par le ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques. Elle concerne la fin des classements à l’issue de la scolarité à l’INSP contrairement à ce qui était en vigueur à l’ENA. « Comment justifier qu’un classement obtenu à 25 ans, scellait une carrière entière dans l’administration ? », questionne Stanislas Guerini, dans la même interview donnée au Figaro.

Une réforme très critiquée

La première partie de la réforme de la haute fonction publique avait déjà été très critiquée. Les diplomates, opposés à la disparition de leur corps, s’étaient mobilisés lors d’une grève inédite en juin 2022. Des préfets avaient aussi exprimé leurs incompréhensions.

Ces doléances avaient trouvé une caisse de résonance au Sénat. Sur les bancs de la droite, Gérard Longuet, sénateur Les Républicains (LR) de la Meuse, interpellait le gouvernement à ce sujet, l’accusant de « foutre en l’air » le corps préfectoral. Son collègue LR Damien Regnard s’était aussi ému de la disparition du corps diplomatique : « c’est le massacre d’un outil que le monde entier nous envie ». Pas sûr que ce nouveau projet de décret qui confirme les transformations précédentes, arrive à éviter les critiques.

Dans la même thématique

PARIS: MEDEF, Audition des principales tetes de liste aux prochaines elections europeennes
7min

Politique

Sondages sur les européennes : Bardella caracole en tête, Glucksmann talonne Hayer

A un peu plus d’un mois des élections européennes, le dernier sondage réalisé par l’institut Harris-Interactive et Toluna pour M6, Challenges et RTL, confirme les tendances de ces dernières semaines. Loin devant, la liste du Rassemblement National (31%) écrase la concurrence, plus du double devant la majorité présidentielle (15%), qui voit son avance sur la liste socialiste (14%), fondre comme neige au soleil.

Le

Au sein de la droite sénatoriale, de plus en plus de sénateurs tentés par le parti Horizons
8min

Politique

Au sein de la droite sénatoriale, de plus en plus de sénateurs tentés par le parti Horizons

Le président de la commission de l’aménagement du territoire, Jean-François Longeot, rejoint Horizons, tout en restant dans son groupe de l’Union centriste. Pour les membres du parti d’Edouard Philippe, il ne fait aucun doute que d’autres l’imiteront après les européennes. Des membres du groupe LR confirment que certains collègues « se posent des questions ».

Le

Conseil des ministres : le gouvernement présente l’acte II de la réforme de la haute fonction publique
6min

Politique

Européennes 2024 : quelles sont les principales mesures du programme de Valérie Hayer ?

Valérie Hayer présentait, ce lundi, 48 propositions de son programme pour que « l’Europe ne meure pas ». Parmi les mesures mises en évidence, un « Plan Europe 2030 », destiné à compléter le Pacte vert, un investissement 100 milliards pour le réarmement de l’UE, l’inscription du droit à l’IVG dans la Charte des droits fondamentaux ou encore une hausse des moyens de Frontex.

Le