Convention citoyenne pour le climat : ce qu’il faut retenir des annonces d’Emmanuel Macron

Convention citoyenne pour le climat : ce qu’il faut retenir des annonces d’Emmanuel Macron

Un référendum d’ici 2021, un plan de relance avec un important volet écologique et l’exclusion du débat sur la limitation à 110 km/h sur les autoroutes : Publicsenat.fr fait le point sur les principales annonces faites par Emmanuel Macron devant les citoyens tirés au sort de la Convention citoyenne
Public Sénat

Par Ariel Guez

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« Le temps est à l’action et nous allons agir ensemble ». Arrivera-t-il à surfer sur vague verte dans les prochains mois, pour éviter que LREM coule lors des prochains scrutins ? Au lendemain d’un second tour des élections municipales qui a vu une nette victoire des écologistes et de l’union de la gauche dans de nombreuses grandes villes, Emmanuel Macron recevait ce lundi les 150 citoyens de la Convention citoyenne sur le climat.

Ces citoyens, tirés au sort, ont pendant neuf mois débattu des enjeux climatiques, sous l’impulsion du Président de la République. Le chef de l'État les avait chargés l'an dernier de réfléchir à plusieurs solutions contre le réchauffement climatique. S'il n'a pas dit quelles mesures pourraient être soumises au vote des Français, un projet de loi spécifique intégrant plusieurs dispositions sera présenté « à la fin de l’été ».

15 milliards injectés pour l’écologie dans le plan de relance

« Nous continuons à être un pays qui gaspille énormément d'eau. Il faudra investir là aussi dans nos réseaux de distribution et ça fait partie de cet esprit, de cette philosophie, des mesures que vous portez. L'État prendra toute sa part. C'est pourquoi dans le plan de relance que nous sommes en train de préparer, 15 milliards d'euros supplémentaires sur deux ans, seront injectés dans la conversion écologique de notre économie », a aussi annoncé le président de la République devant les citoyens tirés au sort.

Emmanuel Macron a également approuvé le principe d'un moratoire sur les nouvelles zones commerciales dans la périphérie des villes ainsi que celui de mesures d'aides pour la rénovation des bâtiments, parmi les 149 mesures de la Convention sur le climat. « Arrêter la bétonisation, c'est un projet pour rendre notre pays plus humain, au fond plus beau » et pour retrouver des commerces de centre-ville et mettre fin à un étalement des logements, a-t-il insisté, « c’est un modèle dont nos concitoyens veulent sortir ».

« Trois jokers » exclus, dont une taxe sur les dividendes et la limitation à 110 km/h sur les autoroutes

Toutefois, s’autorisant « trois jokers » sur les 149 propositions, Emmanuel Macron a décidé lundi de « reporter le débat » sur la limitation à 110 km/h sur autoroutes, proposée par la Convention citoyenne pour le climat. « La transition écologique ne doit pas se faire au détriment des communes, des régions les plus enclavées », a plaidé le chef de l'État, expliquant aussi vouloir éviter que les travaux de la convention ne « s'abîment dans une polémique ».

Le Président a également annoncé qu’il ne retenait pas la proposition de taxer à 4 % les dividendes des entreprises supérieurs à 10 millions d’euros : « Le secteur privé a aussi un rôle à jouer. Et c’est notamment pour cela, je le dis clairement, que je suis en désaccord avec la taxe de 4 % sur les dividendes que vous proposez. Je ne dis pas qu’il ne faut pas réorienter une partie des investissements vers des investissements plus verts, mais mettre une taxe sur tous les investissements, c’est réduire notre chance d’attirer l’investissement supplémentaire ».

Emmanuel Macron a rejeté la proposition faite par les délégués réécrire le préambule de la Constitution pour disposer que « la conciliation des droits, libertés et principes ne saurait compromettre la préservation de l’environnement, patrimoine commun de l’humanité ». « Vous proposez de réécrire le préambule de la Constitution en plaçant l'environnement au-dessus de nos valeurs, de nos autres valeurs fondamentales. Or, tel que proposé, la rédaction du préambule menace de placer la protection de l'environnement au-dessus des libertés publiques, au-dessus même de nos règles démocratiques, et c'est pourquoi je ne souhaite pas reprendre cette proposition », a-t-il justifié

Un référendum ? En 2021

Emmanuel Macron s'est dit toutefois « prêt » à soumettre à des référendums dès 2021 certaines propositions de la Convention citoyenne pour le climat, d'une part pour modifier la Constitution, d'autre part pour des mesures spécifiques. « La réécriture de l’article 1er de notre Constitution (...) pour introduire les notions de biodiversité, d’environnement, de lutte contre le réchauffement climatique (...), je suis favorable à cette proposition », a-t-il dit, en se disant aussi ouvert à un référendum « sur un ou plusieurs textes de loi » reprenant d'autres propositions de la Convention.

Le Président de la République a également écarté le crime d'écocide, en le renvoyant au droit international. « Nous étudierons avec vous et l’appui de juristes comment ce principe peut entrer dans le droit français dans le respect de nos principes fondamentaux. Et nous verrons alors ensemble les suites à donner », conclut-il.

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