Un "escroc" pour les uns, un maire "généreux" pour les autres: la figure de Serge Dassault, décédé lundi à l'âge de 93 ans, continue de diviser...
Corbeil-Essonnes, épicentre du « système » Dassault
Un "escroc" pour les uns, un maire "généreux" pour les autres: la figure de Serge Dassault, décédé lundi à l'âge de 93 ans, continue de diviser...
Par Marie DHUMIERES
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Publié le
Un "escroc" pour les uns, un maire "généreux" pour les autres: la figure de Serge Dassault, décédé lundi à l'âge de 93 ans, continue de diviser Corbeil-Essonnes, la ville qu'il a dirigée pendant quatorze ans sur fond de nombreuses controverses.
En 1995, l'industriel avait relevé le "challenge" qu'il s'était fixé en arrachant aux communistes, après deux échecs, cette commune populaire de l'Essonne. Sous l'étiquette RPR puis UMP, il en est resté maire jusqu'à l'annulation de sa réélection en 2009 par le Conseil d'Etat, qui le déclare alors inéligible en raison de "dons d'argent" suspects.
A Corbeil, où la municipalité a renommé une avenue "Serge Dassault" pour ses 90 ans, ses plus farouches opposants comme ceux qui ont les larmes aux yeux à l'évocation de son décès s'accordent sur un point : "Il aimait sa ville" et y était très présent.
La marque laissée par le milliardaire ne fait de doute pour personne. "Il a construit des immeubles, il a fait abattre des quartiers mal famés, il a créé des jardins, rénové des écoles... Il a rénové Corbeil à 100%", dit Michel, 67 ans.
"Il a refait les infrastructures, la sécurité s'est améliorée, il a beaucoup fait pour les personnes âgées, les jeunes, la culture", énumère Fabrice, 45 ans.
Celui qui avait gardé un bureau à l'Hôtel de ville et continuait à se présenter comme le maire "était tout le temps sur les marchés, à faire du porte-à-porte", dit Gérard, 72 ans. "La première fois que je l'ai vu chez moi, je n'avais pas le téléphone, il l'a fait installer".
- "L'argent et c'est tout" -
Serge Dassault vote pour le second tour de l'élection municipale de Corbeil-Essonnes le 4 octobre 2009
AFP/Archives
L'industriel n'en reste pas moins un "escroc" entouré de "voyous" qu'il a fait entrer à la mairie, estime-t-il. Car à Corbeil, les conversations sur le "système" Dassault dérivent vite sur les "méthodes" du milliardaire qui, pour beaucoup, ne passent pas.
"Dassault, c'est l'argent et c'est tout", accuse Evelyse, 32 ans, à propos de son ancien maire, mis en examen en 2014 pour achat de votes.
Les juges d'instruction, qui ont terminé leur enquête en août, soupçonnent la mise en place d'un "système structuré, pyramidal", passant par "des grands frères des cités" qui auraient eu pour mission de convaincre les électeurs d'aller voter pour le successeur désigné par Serge Dassault -- l'actuel maire (LR) Jean-Pierre Bechter -- en 2009 et 2010, en l'échange de dons, promesses de logement, emplois ou de rémunération.
M. Dassault comme son successeur à la mairie ont toujours catégoriquement rejeté ces accusations, dénonçant une "opération politique" menée par la gauche.
Pour Evelyse, le "système", les porteurs de valises, les habitants qui votent "parce qu'ils ont été payés" ne fait toutefois aucun doute. "Tout le monde le sait à Corbeil. Ceux qui vous disent le contraire, c'est qu'ils ont peur", soutient-elle.
Steve, un autre habitant, décrit plutôt un "homme généreux", même si certains "ont dû en abuser".
Ce "système" s'était retrouvé la semaine dernière au coeur du procès en appel d'un proche et "relais" de M. Dassault dans la cité sensible des Tarterêts, rejugé pour tentative d'assassinat.
En 2013, Younès Bounouara avait tiré sur un ancien boxeur professionnel, Fatah Hou, le blessant grièvement, en raison d'un contentieux lié à M. Dassault. Selon le Canard enchaîné, M. Bounouara aurait reçu 1,7 million d'euros de l'industriel en échange de son aide pour faire élire Jean-Pierre Bechter en 2010. Mais il aurait ensuite refusé de redistribuer cet argent. La cour d'assises l'a condamné en appel à 15 ans de réclusion.
Cité comme témoin lors du procès, M. Dassault avait fait faux bond. "On m'a reproché de politiser le débat", avait plaidé la défense de Fatah Hou, "mais ce n'est pas de la politique, c'est de la mafia".
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