Coronavirus : des élus rendent le port du masque obligatoire

Coronavirus : des élus rendent le port du masque obligatoire

De plus en plus d’élus réclament la généralisation du port du masque pour lutter contre le coronavirus. Le gouvernement, réticent il y a quelques jours sur ce dispositif, montre des signes d’ouverture.
Public Sénat

Par Alizé Boissin

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« Mettre toutes les chances de son côté ». Le sénateur socialiste des Landes, Eric Kerrouche, l’affirme : « le port du masque, c’est un geste barrière en plus, ce n’est pas la solution, mais c’est une voie à explorer pour lutter contre la pandémie ». Le sénateur a co-rédigé dimanche 5 avril, avec Sylvain Brouard, chercheur au CEVIPOF, une pétition intitulée : « Masques : Protégeons-nous tous ! ».  Un moyen de porter rapidement au niveau national ce geste barrière.

« Le port du masque, c’est un geste barrière en plus » Eric Kerrouche, sénateur socialiste des Landes

Si dans certaines régions italiennes, comme la Lombardie, le port du masque est obligatoire, en France, ce n’est pas encore le cas. D’après une étude du CEVIPOF, « 67% des répondants déclarent ne pas porter de masques ou de protections sur la bouche ou le nez hors de leur domicile ». Un constat qui désole le sénateur. « Si ce geste de plus peut sauver des vies alors il faut l’instaurer partout, c’est mieux que rien ».  Grâce à cette pétition, l’élu espère « plus de fermeté » de la part de l’exécutif, mais surtout une vraie communication sur le port du masque : « Pour l’instant le discours n’est pas clair de la part du gouvernement ».

 

Virage à 180°C

 

Ces derniers jours, le discours officiel des autorités françaises était ferme : les masques sont inutiles pour les personnes non-infectées.  Dans cette lignée, le 17 mars, Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, déclarait qu’il « n’était pas nécessaire » de porter un masque « si l’on n’est pas malade ». Des propos repris par d’autres membres du gouvernement, avec l’idée de réserver cet usage, en période de pénurie, aux soignants et aux personnes malades.   

 

Désormais, le gouvernement revient sur ses pas et n’exclut pas d’adopter une nouvelle stratégie en obligeant le port du masque pour tous.  La semaine dernière, le professeur Jérôme Salomon, directeur général de la Santé publique, a encouragé « le grand public » à porter des « masques alternatifs (..) s’il le souhaite », sans avancer d’obligation pour le moment. L’Académie de médecine vient à son tour de recommander, en complément des mesures barrières, que « le port d’un masque grand public (…) soit rendu obligatoire pour les sorties nécessaires en période de confinement ».

 

 

Ville par ville

 

Mais en attendant les dispositifs dictés par l’exécutif, certains maires ont déjà pris des mesures dans ce sens, notamment dans le Sud-est du pays.

A Nice, le maire, Christian Estrosi (Les Républicains), a décidé de prendre un arrêté municipal afin de rendre le port du masque obligatoire dans les espaces publics. Il dit avoir observé « un relâchement » du confinement ce week-end. Au micro d’Europe 1, il a expliqué qu’« à partir du début de la semaine prochaine, nous serons en mesure de faire parvenir 350.000 à 400.000 masques en vigueur à l’ensemble des Niçois ». Toute personne qui ne le portera pas devra payer une amende de 11 euros.

En interdisant les sorties sans masque, Nice deviendrait la plus grande ville française à adopter cette mesure.

 

D’autres maires souhaitent obliger les habitants à se couvrir le visage. Dans les Alpes-Maritimes, à Mandelieu-la-Napoule, une commune de 22 000 habitants, le maire Sébastien Leroy (LR) a pris la même décision. Il annonçait, lundi 6 avril, sur son compte Twitter : « j’ai demandé à disposer dans les plus brefs délais des réserves suffisantes pour être en mesure d’équiper en masques toute la population de notre ville ».

 

 

Et ce geste de protection pourrait commencer à se généraliser. A Cannes, le maire David Lisnard (LR), a lui aussi indiqué que : « Chaque Cannois sera doté d’un masque en tissu ».

Enfin, la maire de Paris, Anne Hidalgo, s’est exprimée favorable à cette mesure en évoquant la possibilité de rendre obligatoire le masque de protection pour tous les Parisiens dans la rue.

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