Coronavirus: l’opposition attaque le gouvernement sur la pénurie de masques
L'opposition a pris vendredi le relais de l'indignation des soignants face à la pénurie de masques dans l'épidémie de coronavirus, le...
Par Claire GALLEN
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L'opposition a pris vendredi le relais de l'indignation des soignants face à la pénurie de masques dans l'épidémie de coronavirus, le gouvernement rappelant pour sa part que la baisse des stocks d'Etat relevait de décisions prises au début des années 2010.
"C'est catastrophique, les masques n'arrivent pas. Donnez-nous les vrais chiffres, reconnaissez que l'État est dépassé", a lancé jeudi soir devant le Sénat le patron du groupe LR Bruno Retailleau.
"Aucune anticipation sur cette crise", a vilipendé la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, en estimant que "le pouvoir a adapté son discours à la pénurie qui existait".
Plusieurs professions en première ligne face à la pandémie (médecins, infirmiers, pharmaciens, et vendredi les pompiers) ont fait état ces derniers jours de pénuries de masques.
Tout en dénonçant des vols "inacceptables" dans des hôpitaux, le gouvernement a reconnu mercredi des "difficultés logistiques", et assuré le lendemain que 30 millions avaient été livrés aux pharmacies ou établissements de soins. L'Etat dit avoir 100 millions de pièces en stock.
Dans un échange sur Facebook avec le public vendredi soir, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a souligné pour l'immédiat que "le monde entier sollicite des productions de masques. Nous nous portons acquéreurs de tous les masques qui sont commercialisés aujourd'hui sur le marché mondial, et nous sommes de nombreux pays à faire cela."
"On paie cher le retard à l'allumage du gouvernement", affirme le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, tandis que le porte-parole du PS Pierre Jouvet déplore une "absence de juste évaluation" qui "nous a fait prendre un retard considérable".
- "Autre mandature" -
Le ministre de la Santé Olivier Véran pointe lui la baisse continue des stocks depuis plusieurs années.
Le ministre de la Santé Olivier Véran le 19 mars 2020 à l'Assemblée nationale à Paris
POOL/AFP
"La base est que nous étions un pays pas préparé du point de vue des masques à une crise sanitaire en raison d'une décision prise il y a neuf ans", a-t-il assuré jeudi soir au Sénat.
"En 2010, il y avait dans notre pays un stock d'Etat d'1 milliard de masques chirurgicaux" mais "quand je suis arrivé au ministère, il y (en) avait 150 millions" seulement, selon ses explications.
En effet en "2011, 2013, il a été décidé que ce milliard de stocks n'était plus indispensable tant les capacités de production mondiales de masques étaient désormais intenses, notamment en Asie", détaille-t-il.
Un document daté du 16 mai 2013 par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) préconise en effet de dimensionner les stocks, entre autres, aux "capacités de fabrication et d'approvisionnement pendant une crise".
Or, "la crise sanitaire a frappé la Chine, premier pays producteur au monde", souligne M. Véran.
Il insiste sur la date du changement de doctrine: "2013, pas 2020, 2013, c'était une autre mandature".
Le président de la République était alors François Hollande et sa ministre de la Santé Marisol Touraine.
Pour un expert socialiste des questions de santé, "le manque de masques ne peut en aucun cas être imputé à des décisions prises il y a 10 ans, puisque les stocks sont périssables".
Cet expert pointe "le changement de doctrine en 2011 de Xavier Bertrand", alors ministre de la Santé, visant à "réduire" des stocks "gigantesques" et "se tenir prêt à les faire fabriquer en cas de besoin".
La doctrine de 2013 cite un avis du Haut conseil de santé datant du 1er juillet 2011.
Dans l'entourage de Xavier Bertrand, on souligne que cet avis de 2011 "ne remettait absolument pas en cause la stratégie d'équipement" des soignants et qu'il n'y a d'ailleurs eu "aucun changement" concernant leurs stocks de masques "ni en 2011, ni en 2012".
"Il faut se remettre dans le contexte" car "on venait de jeter 95 millions de doses de vaccins" achetés par Roselyne Bachelot contre la grippe H1N1 en juillet 2009, et "qui n'avaient servi à rien", affirme à l'AFP un fin connaisseur du dossier.
Mais la situation actuelle "va forcément amener un questionnement. Est-ce que le stock de précaution était suffisant? Est-ce qu'il ne faut pas dans l'avenir reconstituer des stocks stratégiques supérieurs?"
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