Coronavirus : le Parlement mobilisé en formation serrée pour valider les mesures d’urgence
L'Assemblée nationale et le Sénat, en format réduit, ont commencé à voter au pas de charge les mesures d'urgence pour affronter l'épidémie de coronavirus, ce jeudi et jusque très tard dans la nuit de jeudi à vendredi.

Coronavirus : le Parlement mobilisé en formation serrée pour valider les mesures d’urgence

L'Assemblée nationale et le Sénat, en format réduit, ont commencé à voter au pas de charge les mesures d'urgence pour affronter l'épidémie de coronavirus, ce jeudi et jusque très tard dans la nuit de jeudi à vendredi.
Public Sénat

Par l'équipe parlementaire de l'AFP

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

A crise inédite, réponse inédite: l'Assemblée nationale et le Sénat, en format réduit, ont commencé à voter au pas de charge les mesures d'urgence pour affronter l'épidémie de coronavirus jeudi, sur fond de vives inquiétudes de l'exécutif pour l'économie.

Ce n'est toutefois qu'au petit jour vendredi que le Sénat a voté en première lecture, après l'avoir largement amendé, le projet de loi permettant l'instauration d'un état d'urgence sanitaire.

Au Sénat, à majorité de droite, l'examen du second texte d'"urgence" s'est poursuivi jusqu'au petit matin, le gouvernement introduisant de nombreux amendements en séance. Il prévoit la déclaration d'un "état d'urgence sanitaire", autorise le gouvernement à prendre par ordonnances une série de mesures pour soutenir les entreprises et acte le report "au plus tard au mois de juin 2020" du second tour des municipales.

Dans la foulée, Edouard Philippe a annoncé le report des réunions des conseils municipaux pour installer les nouveaux maires élus dès le premier tour, en se fondant sur les conditions sanitaires. Les équipes sortantes dans environ 30.000 communes concernées voient donc leur mandat prolongé jusqu'à la mi-mai au moins.

La chambre des territoires a en outre fixé au 31 mars le délai limite de dépôt des candidatures pour le second tour - un délai jugé "trop court" par le gouvernement.

"L'union nationale fera notre force", a affirmé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire

Dans la soirée, l'Assemblée avait voté à l'unanimité le projet de loi de finances rectificative (PLFR), un budget modifié pour financer les mesures d'urgence. "L'union nationale fera notre force", a affirmé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire en remerciant les députés.

Le texte anticipe un lourd impact du coronavirus sur l'économie française - récession de 1% du PIB en 2020 et décifit public de 3,9 % - et se veut une "première étape" pour soutenir les entreprises en danger.

Bruno Le Maire a prévenu d'emblée que le coronavirus menaçait l'existence même de la zone euro et posait la question de "l'avenir politique de notre continent".

Combiné au projet de loi d'urgence voté au Sénat, le texte prévoit un arsenal immédiat de 45 milliards d'euros pour aider les entreprises en difficulté et financer le chômage partiel des salariés, dont 32 milliards de report voire d'annulation de charges.

Il met aussi en place une garantie de l'Etat des prêts bancaires accordés aux entreprises à hauteur de 300 milliards d'euros, afin d'éviter les faillites. Et une aide d'urgence de 1.500 euros pour les très petites entreprises ou les artisans et commerçants dont le chiffre d'affaires est en chute libre.

Des mesures "indispensables" mais "insuffisantes", ont souligné plusieurs parlementaires d'opposition.

Quelques amendements du gouvernement ont été votés, notamment une avance de 500 millions d'euros pour la Direction générale de l'aviation civile (DGAC, les contrôleurs aériens) qui s'apprête à souffrir de la baisse brutale du trafic aérien.

Les deux textes doivent maintenant faire la navette entre les deux chambres, dans l'objectif d'une adoption définitive avant la fin de la semaine.

Partager cet article

Dans la même thématique

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le

Coronavirus : le Parlement mobilisé en formation serrée pour valider les mesures d’urgence
5min

Politique

Financement de la lutte contre les violences faites aux femmes : « Il faut donner à l’administration les moyens de ses missions », prévient la commission des finances

Cinq ans après un premier rapport sur le financement de la lutte contre les violences faites aux femmes, les sénateurs Arnaud Bazin et Pierre Barros ont présenté ce jeudi 3 juillet un nouveau rapport sur le sujet. Les deux élus pointent un financement trop faible et une politique publique peu lisible.

Le