Coronavirus : «  Le virus ne va pas disparaître cet été » selon Philippe Sansonetti
Auditionné par la commission des Affaires sociales du Sénat, le microbiologiste spécialiste des maladies infectieuses, Philippe Sansonetti a affirmé que le Covid-19 a très peu de chances de devenir une maladie saisonnière.

Coronavirus : « Le virus ne va pas disparaître cet été » selon Philippe Sansonetti

Auditionné par la commission des Affaires sociales du Sénat, le microbiologiste spécialiste des maladies infectieuses, Philippe Sansonetti a affirmé que le Covid-19 a très peu de chances de devenir une maladie saisonnière.
Public Sénat

Par Sandra Cerqueira

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À défaut de compter sur l’immunité collective, la saisonnalité pourrait être une piste pour endiguer le Covid-19. Selon le professeur marseillais Didier Raoult, le Covid-19 est une « épidémie saisonnière » qui devrait cesser de circuler dans les pays tempérés d'ici un mois. Autrement dit, avec l’arrivée de l’été le virus pourrait disparaître, comme ce fut le cas pour « l’ancêtre » du Covid actuel, le SARS, qui a complètement disparu de lui-même.

«  Nous ne sommes pas face à une grippe hivernale »

« Il ne faut pas se bercer d’illusions » répond Sansonetti devant les sénateurs. «  Le virus ne va pas disparaître cet été comme certains l’espèrent. Nous ne sommes pas face à une grippe hivernale. Il n’y a rien d’écrit dans le génome du Covid-19 qui permette de dire s’il est programmé pour une saisonnalité ou pas. Il est affecté par la température et l'humidité, mais pas au point de disparaître pendant la saison estivale » estime-t-il.

 « En Espagne, en Italie, au moment où le virus était le plus virulent il faisait déjà 25 degrés et ce virus est présent partout dans le monde y compris dans des pays chauds donc on ne voit pas en quoi la température aurait une influence quelconque sur l’épidémie. »

Alain Milon, président de la commission des Affaires sociales au Sénat, dit regretter «  cette cacophonie » au sein du monde médical, avec certains médecins qui font passer le Covid pour une « grippette » « Cela n’aide pas nos concitoyens à y voir clair, c’est même anxiogène. »

Un traitement pour diminuer la mortalité

En attendant un vaccin, le professeur assure qu’il est impératif de trouver un traitement efficace pour soigner les formes graves, seule façon de «  diminuer le recours à la réanimation ou encore à la ventilation mécanique pour les patients Covid-19 » explique-t-il. «  Et par conséquent de diminuer drastiquement le nombre de morts. Cela dédramatiserait la pathologie, on pourrait alors davantage l’appréhender à une grippe et cela améliorerait considérablement la situation » précise S.

Sans la possibilité d’atteindre l’immunité collective «  au coût humain et médical épouvantable », la seule façon d’éradiquer le virus reste le vaccin affirme le microbiologiste « surtout dans les pays à faibles ressources. » «  Tout est fait pour accélérer sa mise sur le marché. Les choses pourront aller plus vite que d’habitude mais laissons le temps à la science. Les chercheurs avancent mais tous sont unanimes : il va falloir plusieurs mois pour le mettre au point, il ne permettra donc pas d'enrayer l'épidémie de coronavirus actuelle.»

Selon le professeur,  « il pourrait s'écouler au moins un an avant qu'un vaccin contre le Covid-19  ne soit prêt pour approbation et disponible en quantités suffisantes pour permettre une utilisation généralisée ». Pour les plus optimistes, un premier vaccin pourrait être disponible dès l’automne 2020.

 

Un rebond inévitable sans déconfinement réussi

Interrogé sur le plan de déconfinement du gouvernement, il a défendu  le port du masque  obligatoire dans tous les lieux publics, l’un des moyens de réussir ce déconfinement. « On ne peut pas se rater, la communication a été défaillante au début, il faut maintenant des consignes claires sinon nous aurons un rebond du virus.»

Sur le dépistage de la population qui a suscité de nombreuses  questions des sénateurs, le professeur a répété que «  si on ne teste pas on pilote à l’aveugle, on manque de diagnostic. Nous aurions du dépister davantage plus tôt. » Ajoutant que dans les pays où la mortalité est la moins forte son ceux qui ont  testé massivement. «  Nous devons maintenant le faire en prenant en compte les porteurs sains et en les isolant pour éviter la contamination. »

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