Des responsables politiques de l'opposition se sont inquiétés mardi d'un possible manque de préparation de la France à une arrivée de l'épidémie due au coronavirus dans le pays.
A l'Assemblée, le patron du PS, Olivier Faure, a ainsi demandé au Premier ministre Edouard Philippe de faire "toute la transparence sur la gestion de cette épidémie", condition selon lui "pour créer un climat de confiance (...) qui permette la mobilisation de tous et la stigmatisation d'aucuns".
Dans un courrier, M. Faure a demandé par ailleurs que le chef du gouvernement reçoive "les chefs de partis représentés à l’Assemblée et au Sénat" et les présidents de groupes, une demande ensuite acceptée par Edouard Philippe, qui se dit disposé à organiser une réunion avec les différents chefs de partis.
De son côté, Marine Le Pen a réclamé mardi au gouvernement "des mesures plus sérieuses" face au coronavirus, dénonçant une "incohérence totale" de la France dans sa gestion du risque et réclamant de nouveau des contrôles aux frontières.
"Les Français ne sont pas des enfants, il faut leur dire la vérité. Ne pas leur dire la vérité c’est en réalité aggraver le sentiment de danger de la population", a accusé la présidente du Rassemblement national lors d'une visite au salon de l'agriculture.
Le ministre de la Santé Olivier Véran a souligné mardi que la France "ne ferme pas les frontières car ça n'aurait pas de sens" et qu'"à ce stade, il n'y a pas lieu (de l')envisager".
Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes -un département frontalier de l'Italie-, a mis en cause pour sa part "un retard à l'allumage de la part des autorités sanitaires" après le développement de l'épidémie en Italie.
"On a eu le sentiment d'un flottement, d'un temps de retard: l’unité dédiée au CHU de Nice a été ouverte hier soir, c'est bien; en revanche les tests à Nice ne pourront être effectués que lundi prochain c'est tardif, on nous avait dit demain" a soutenu le député sur France 2, avant d'ajouter que "comme le nuage de Tchernobyl, les cas ne vont pas s'arrêter à la frontière".
Dans l'hémicycle, Eric Ciotti a ensuite demandé "l'activation du plan pandémie, tel qu'il avait été instauré par le gouvernement de Nicolas Sarkozy en 2011".