Coronavirus : « Nous sommes en guerre » déclare Emmanuel Macron

Coronavirus : « Nous sommes en guerre » déclare Emmanuel Macron

Face à la crise du coronavirus, Emmanuel Macron a décidé d’un confinement du pays « dès demain midi » et « pour 15 jours au moins ». Le second tour des municipales va être reporté.
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« Nous sommes en guerre ». Face à l’ampleur de la crise du coronavirus, Emmanuel Macron prend des mesures fortes et radicales. C’est en chef de guerre que le chef de l’Etat s’est adressé à la Nation. Une guerre contre un ennemi invisible porté par nous tous.

  • Un confinement depuis 15 jours au moins

C’est pourquoi « dès demain midi, et pour 15 jours au moins, nos déplacements seront très fortement réduits », a annoncé Emmanuel Macron.

« Les regroupements familiaux, amicaux, ne seront plus permis. Se promener dans la rue ne sera plus possible », « il s’agit de limiter au maximum les contacts, au-delà du foyer ». « Seuls doivent demeurer les trajets nécessaires pour aller faire ses courses, en respectant les distances », précise le Président. Les déplacements « pour se soigner, pour aller au travail, quand le travail à distance n’est pas possible », ou « pour faire un peu d’activité physique » sont autorisés. « Toutes les infractions à ces règles seront sanctionnées ». Le gouvernement va préciser les modalités de ce confinement.

A « tous ceux qui ont bravé les consignes » en sortant encore, ces derniers jours, « non seulement vous ne vous protégez pas vous-même, (…), mais vous ne protégez pas les autres. Même si vous ne présentez aucun symptôme, vous pouvez transmettre le virus », alors que « nos soignants se battent pour sauver des vies ».

Emmanuel Macron explique que maintenant, « sans signe grave, contactons le médecin traitant ». Il ne faut appeler le SAMU qu’« en cas de forte fièvre et de difficultés à respirer ».

  • Le report du 2e tour des élections municipales

Le deuxième tour des élections municipales, qui doit se tenir dans un peu moins de 5000 communes, est reporté. « Cette décision a fait l’objet d’un accord unanime », a précisé Emmanuel Macron, qui a, au préalable, consulté les présidents des assemblées et ses deux précédesseurs à l’Elysée. Les chefs des partis représentés au Parlement ont été informés en fin d’après-midi par le Premier ministre.

  • Toutes les réformes en cours - dont celle des retraites - sont suspendues

« Toute l’action du gouvernement et du Parlement doit être désormais tournée vers le combat », contre le coronavirus, a encouragé Emmanuel Macron. Toutes les réformes en cours sont suspendues, « à commencer par la réforme des retraites », a-t-il insisté.

  • Un projet de loi dès le 19 mars au Parlement

Mercredi, le Conseil des ministres présentera un projet de loi permettant au gouvernement de « répondre à l’urgence ». Il lui donnera l’habilitation de légiférer par ordonnances « quand c’est nécessaire, dans les domaines qui relèvent de la gestion de crise ».

Le texte sera discuté au Parlement dès jeudi : le président de la République espère une adoption rapide.

  • Des décisions pour aider le personnel soignant

Les masques seront adressés en priorité aux médecins et infirmières en première ligne. Une livraison dès mardi soir sera adressée aux 25 départements les plus touchés. Le reste du territoire sera approvisionné dès mercredi.

Un service minimum de garde d’enfants sera assuré pour les soignants. Les taxis et hôtels pourront être « mobilisés » pour ces professionnels en première ligne. « L’Etat paiera », a martelé Emmanuel Macron.

Un hôpital de camp du service de santé des armées sera par ailleurs installé en Alsace.

  • Fermeture de l’espace Schengen

Dès mardi midi, les frontières à l’entrée de l’Union européenne et de l’espace Schengen seront fermées pendant 30 jours. Les ressortissants français pourront cependant entrer, a pris soin de préciser le président de la République.

  • Des mesures économiques et sociales d’une ampleur inédite

Sur le plan des conséquences « humaines, sociales et économiques majeures » qu’impliquera le confinement, Emmanuel Macron promet qu’aucune entreprise « ne sera livrée au risque de faillite » et qu’aucun Français ne sera « laissé sans ressource », grâce au chômage partiel « massivement élargi » et à un fonds de solidarité. L’Elysée promet en outre une garantie d’Etat de 300 milliards pour les prêts bancaires des entreprises.

Les « précaires » et les « démunis » seront « nourris » et « protégés » avec le concours des collectivités. Le paiement des factures d’eau, de gaz, d’électricité, et les loyers sont « suspendus » pour les PME en difficulté.

A la fin de son allocution de 21 minutes, le président de la République a appelé les Français à ne pas céder « ni à la panique, ni au désordre ». Sur une note d’espoir, le président de la République a promis la « victoire » contre le coronavirus, ajoutant que les chercheurs continueraient d’avancer sur le vaccin.

« Le jour d’après, quand nous aurons gagné, il n’y aura pas de retour au jour d’avant. Nous serons plus forts moralement, nous aurons appris », a-t-il conclu, ajoutant de manière un peu sibylline : « Je saurai en tirer toutes les conséquences ».

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