Coronavirus : pour le conseil scientifique, un nouveau confinement « n’est pas souhaitable »
Jeudi, le conseil scientifique a présenté quatre scénarios envisagés sur la suite de l’épidémie de Covid-19, pour lequel un « un plan de prévention est à mettre en œuvre « dès maintenant ». Un nouveau confinement généralisé « n’est pas souhaitable ni probablement acceptable » préviennent ses membres. 

Coronavirus : pour le conseil scientifique, un nouveau confinement « n’est pas souhaitable »

Jeudi, le conseil scientifique a présenté quatre scénarios envisagés sur la suite de l’épidémie de Covid-19, pour lequel un « un plan de prévention est à mettre en œuvre « dès maintenant ». Un nouveau confinement généralisé « n’est pas souhaitable ni probablement acceptable » préviennent ses membres. 
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Par Public Sénat avec l'AFP

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 « L’anticipation est (…) un atout majeur permettant d’éviter l’apparition d’une « deuxième vague » aussi massive que celle subie début 2020 ». Dès les premières lignes de son avis de 43 pages mis en ligne jeudi soir, le conseil scientifique donne une clé au gouvernement pour parer au mieux une reprise de l’épidémie de coronavirus.

Afin de préparer les différentes structures de l'État » à affronter une telle éventualité, le conseil scientifique envisage quatre scénarios. « Le plus favorable », est celui d'une « épidémie sous contrôle » avec seulement quelques foyers « localisés pouvant être maîtrisés ». Les autres envisagent « des clusters critiques laissant craindre une perte de contrôle des chaînes de contaminations » et « une reprise progressive et à bas bruit de l'épidémie, plus difficile à identifier ». Le dernier serait celui d'une « dégradation critique des indicateurs » de suivi, traduisant « une perte du contrôle » de l’épidémie.

Épidémie « actuellement contrôlée »

Si l’épidémie est jugée « actuellement contrôlée » en France, le conseil « souligne la nécessité de préparer » des « mesures appropriées » à chacun de ces scénarios, dans le but d' « éviter un nouveau confinement généralisé » comme celui qu'a connu le pays du 17 mars au 11 mai. « Un confinement généralisé n’est pas souhaitable ni probablement acceptable considérant les enjeux sanitaires, sociaux et économiques. » Interviewé dans le Parisien, le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy rappelle « qu'en dehors du Covid, il y a eu tous les autres malades qui ont eu des retards de diagnostic durant cette période ».

Pour le président LR de la commission des affaires sociales du Sénat, Alain Milon, les réticences du conseil scientifique sur la mise en place d’un nouveau confinement « sont une bonne chose ». « C’est l’expression de la sagesse et la preuve, qu’après trois mois, on en sait un peu plus sur le virus. Par exemple, il semblerait que les enfants soient protégés car ils ont système de défense qui les protège contre les coronavirus. Par conséquent, en cas de nouvelle vague épidémique, il ne sera peut-être pas nécessaire de fermer les écoles ».

Selon l'avis du conseil scientifique, les mesures des différents scénarios envisagés doivent être « élaborées dès maintenant » pour pouvoir les « activer le plus rapidement possible » « lorsque cela sera nécessaire ». L’avis propose de les préparer « avec les acteurs notamment territoriaux », dans le cadre d'un « plan de prévention et de protection rapprochées » visant « à augmenter l'efficacité des mesures prises tout en limitant l'impact social et économique de l'épidémie ».

Renforcer la stratégie « tester, tracer, isoler »

Un tel plan devrait inclure « le renforcement des mesures barrière et de distanciation », telles que le « port du masque obligatoire dans tous les lieux confinés ». Il suggère aussi « la mise en œuvre renforcée de la stratégie ‘tester, tracer, isoler’, un plan de protection des Ehpad, une protection renforcée par confinement volontaire des personnes les plus vulnérables en raison de leur âge ou de leur état de santé, un plan destiné aux personnes les plus précaires ainsi qu'un ensemble de mesures à mettre en œuvre dans les métropoles, qui sont particulièrement exposées, notamment en Ile-de-France ». « L’application mobile Stop-COVID qui sera mise en place début juin sera « un outil additionnel important pour tracer les contacts. Sa disponibilité en cas de reprise de l’épidémie sera un point important » note le rapport.

12 propositions de la délégation sénatoriales aux collectivités locales

« Le gouvernement doit associer les territoires le plus en amont possible. Il y a eu une certaine lourdeur et un manque d’agilité de l’État dans la gestion de l’épidémie » commente Jean-Marie Bockel président centriste de la délégation sénatoriale aux collectivités locales. Pour mémoire, début du mois de mai, la délégation avait fait 12 propositions pour associer les élus locaux au déconfinement parmi lesquelles la création d’un pôle de décision autour du préfet de département ou encore le renforcement du rôle des élus locaux dans la gouvernance des agences régionales de santé (ARS). À ce sujet, auditionnée par la délégation sénatoriale, le 30 avril dernier, Brigitte Klinkert, la présidente du conseil départemental du Haut-Rhin rappelait que lors des premières réunions de la cellule de crise rassemblant l’ARS et le préfet, elle n’avait pu obtenir « de bilan humain, aucune visibilité sur l’importance de la crise dans le département ». « Les circuits d’information ont mis beaucoup de temps à se mettre en place » déplorait-elle.

 

 

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