Coronavirus : Ronan Dantec veut éviter un retour à la voiture
Sénateur écologiste de Loire-Atlantique, Ronan Dantec, travaille depuis le début de la crise sur les mesures de prévention. Il craint que le déconfinement incite les Français à privilégier leurs voitures au détriment des transports en commun.

Coronavirus : Ronan Dantec veut éviter un retour à la voiture

Sénateur écologiste de Loire-Atlantique, Ronan Dantec, travaille depuis le début de la crise sur les mesures de prévention. Il craint que le déconfinement incite les Français à privilégier leurs voitures au détriment des transports en commun.
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Par Alizé Boissin

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Il en oublierait presque le confinement. Ronan Dantec, sénateur écologiste de Loire-Atlantique, est confiné seul chez lui, à Nantes, « j’en suis à 10 heures d’écran par jour, on ne voit pas le temps passer » confie le parlementaire. Depuis chez lui, il a décidé de mettre son « énergie » dans la crise en travaillant sur « la non-diffusion du virus ». « J’ai très vite fait le constat qu’il était illusoire de penser que nous irions vers une immunité collective » affirme ce vétérinaire de formation. Alors, dès le début du confinement, il a eu l’idée de réunir quatre spécialistes de l’épidémiologie pour venir en aide aux élus locaux qui auraient des questions sur les règles d’hygiène à faire appliquer.

 

Le groupe émet différentes préconisations, validées par l’ARS. Parmi elles, la circulation à sens unique dans les hypers et supermarchés. Une recommandation largement reprise par les médias « qui n’ont pas toujours compris la mesure » explique Ronan Dantec. « Nous ne voulons pas faire des commerces alimentaires des modèles d’Ikea. L’idée était simplement d’éviter la contamination, surtout au début de la crise quand nous n’avions pas de masques » précise-t-il. Il regrette que les grandes surfaces n’aient pas joué le jeu, « mais les hypermarchés ont fait des progrès, les barrières de plexiglas ont été mieux installées » note-t-il.

 

Éviter « de faire les beaux jours de la voiture »

Parmi les trois pages du rapport émises par le groupe scientifique, Ronan Dantec souligne la présence d’une recommandation très simple « se laver les mains à l’entrée des commerces ». « Les gants ne servent à rien. Et pourtant les gens continuent d’en mettre, c’est peut-être une mauvaise communication concernant les gestes barrières à appliquer ». Une recommandation, qui d’après Ronan Dantec, « est largement mise en place à Nantes ».

 

Son autre objectif, c’est de maintenir la sécurité sanitaire dans les transports en commun. Même si les gestes barrières sont plus compliqués à appliquer, il n’est pas question pour le sénateur que la crise « fasse les beaux jours de la voiture, comme en Chine ». Ronan Dantec se félicite ainsi de la mise en place de gels hydro alcooliques dans les transports de Nantes « tout le monde peut faire pareil » affirme-t-il.

 

Tracer « les contaminants potentiels »

 

En plus des recommandations, le sénateur insiste sur « le point clé, la seule solution pour lutter contre la propagation du virus » : le traçage des personnes en contact avec des cas contaminés. Pour le sénateur, il faut « mettre en quarantaine les personnes susceptibles d’avoir la maladie », « ça repose sur un principe de santé publique » insiste-t-il. Pour appliquer cette mesure, il demande aux collectivités de mettre en place des équipes dédiées au traçage. « Des moyens humains importants » que les ARS n’ont « malheureusement pas pour le moment ».

 

Mais cette consigne n’est possible qu’avec la présence de tests, « c’est une question centrale ». Le parlementaire envisage une sortie de confinement le 11 mai, date annoncée par le gouvernement, seulement « si on a ces tests, sinon ça ne me semble pas jouable. » D’après lui, il faudra par la suite repenser notre système de santé basé « sur la réparation et non sur la prévention, c’est le maillon faible de notre culture. » Il s’étonne de voir les Allemands se balader sur les bords du canal tout en « respectant les gestes barrières. » Ronan Dantec en est certain, pour rassurer et sécuriser la société il faut : « une culture collective des gestes barrières, ça renforce la cohésion ».

 

Lire aussi : Coronavirus : « Les règles d'hygiène sont très disparates d’un supermarché à un autre »

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