Corse: Simeoni déplore « une situation de crise » malgré l’obtention d’un « statut fiscal »
Le président du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni a déploré lundi "une situation de crise et de blocage", à l'issue d'un...

Corse: Simeoni déplore « une situation de crise » malgré l’obtention d’un « statut fiscal »

Le président du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni a déploré lundi "une situation de crise et de blocage", à l'issue d'un...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le président du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni a déploré lundi "une situation de crise et de blocage", à l'issue d'un entretien avec Édouard Philippe qui a cependant permis d'acter la création d'un nouveau "statut fiscal et social" pour l'île.

"On est en train de laisser passer une chance historique de régler la question corse", s'est désolé M. Simeoni après une heure trente d'entrevue avec le Premier ministre, sans le président de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni, qui avait refusé de se rendre à Matignon.

"C'est une situation de crise et de blocage", a-t-il poursuivi, "une situation qui, si elle perdure, risque de nous conduire dans l'impasse et sur un échec qui sera peut-être celui de la Corse mais aussi celui de l’État".

Alors que cette réunion devait clore un cycle de discussions avec le gouvernement sur l'avenir de l'île, M. Simeoni a estimé que l'exécutif n'avait "pas souhaité donner les réponses qui étaient attendues par une grande majorité de Corses".

Dans son viseur, la "question des prisonniers politiques et notamment celle de leur rapprochement", une option rejetée par Emmanuel Macron lors de sa venue dans l'île en février.

"Le Premier ministre a pris acte de certains désaccords exprimés par le président du Conseil exécutif de la collectivité de Corse. Il a réitéré la volonté du gouvernement de poursuivre le dialogue avec la collectivité", a précisé Matignon dans un communiqué publié en soirée.

Matignon précise que le chef du gouvernement a présenté à M. Simeoni l'article 16 du projet de loi constitutionnel, qui "crée un nouvel article 72-5 inscrivant la Corse dans la Constitution, en reconnaissant ses spécificités géographiques, économiques et sociales".

M. Simeoni a fustigé ce projet d'article dédié à la Corse dans la future réforme constitutionnelle, une "proposition totalement insuffisante" à ses yeux, à laquelle il aimerait substituer une alternative "qui a été votée" à l'Assemblée de Corse.

"Le Premier ministre ne s'est pas engagé sur ce point mais il a dit qu'il restait ouvert à la discussion, donc nous jugerons sur pièce", lors de l'examen du texte à l'Assemblée nationale à partir de la semaine prochaine dans l'hémicycle, a-t-il ajouté. "Nous verrons si le Premier ministre et le président de la République encouragent la majorité parlementaire à faire vivre le débat", a-t-il insisté.

Par ailleurs, Edouard Philippe "a proposé à la Collectivité de Corse de travailler à la définition d’un statut fiscal adapté aux spécificités de la Corse, à la mise en œuvre d’un plan d'accompagnement de la Corse qui prendra le relais en 2021 du programme exceptionnel d’investissements (PEI) (et) aux modalités possibles de soutien, par l'Etat, des politiques de la collectivité de Corse en matière notamment de déchets et d’approvisionnement énergétique", ajoute le communiqué.

M. Simeoni s'est réjoui de voir "une revendication historique", à savoir la création d'un "statut fiscal et social", "validée pour la première fois par le Premier ministre".

"Le statut fiscal permet de prendre en compte les contraintes liées à l'insularité. Ca ne veut pas dire systématiquement des exonérations ou des privilèges", a précisé M. Simeoni en évoquant "des dispositifs qui vont encourager l'activité productive, qui vont soutenir l'exportation, compenser les contraintes liées à la continuité territoriale..."

"Reste à savoir s'il y aura la volonté de lui donner le contenu indispensable", a-t-il nuancé en se prévalant de "la plus grande prudence".

"L'heure n'est plus aux réceptions à Matignon. Le Premier ministre a toutes les cartes en main s'il veut répondre aux attentes et aux demandes", a conclu M. Simeoni.

Partager cet article

Dans la même thématique

Corse: Simeoni déplore « une situation de crise » malgré l’obtention d’un « statut fiscal »
9min

Politique

Budget : l’unité entre le PS et Les Ecologistes mise à mal par les discussions avec Sébastien Lecornu ?

Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…

Le

SIPA_01212671_000009
7min

Politique

Supprimer les avantages des anciens Premiers ministres : la mesure déjà adoptée au Sénat contre l’avis du gouvernement

Pour illustrer « la rupture » promise lors de son entrée en fonction, Sébastien Lecornu a indiqué vouloir supprimer les derniers avantages « à vie » qui sont encore accordés aux anciens membres du gouvernement. Un amendement en ce sens avait été adopté en janvier dernier lors de l’examen du budget 2025. Il allait plus loin et visait aussi les avantages des anciens présidents de la République. François Bayrou n’y était pas favorable et la mesure n’avait pas survécu à la navette parlementaire.

Le

Paris : Preparations for the handover ceremony of the new Prime minister
3min

Politique

Quels sont les avantages dont bénéficient les anciens Premiers ministres et ministres ?

Sébastien Lecornu a annoncé sa volonté de mettre un terme aux derniers privilèges accordés à vie aux anciens Premiers ministres, dans le cadre d’un effort global de réduction de la dépense publique. Une mesure qui concernerait actuellement 17 anciens locataires de Matignon, alors que ces avantages restent relativement limités.

Le