Couac dans la majorité : « Ne faisons pas une montagne d’un incident parlementaire », démine Jacqueline Gourault

Couac dans la majorité : « Ne faisons pas une montagne d’un incident parlementaire », démine Jacqueline Gourault

Alors que le Modem a lâché la majorité mardi soir sur le pass sanitaire, avant de finalement trouver un accord, la ministre de la Cohésion des territoires et membre du parti centriste, Jacqueline Gourault, enjoint à n’y voir qu’un « incident parlementaire.
Public Sénat

Par Pierre Maurer

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Circulez, il n’y a rien à voir. C’est en substance ce qu’a opposé Jacqueline Gourault aux questions sur le lâchage inattendu de la majorité par le Modem mardi soir à l’Assemblée nationale sur le volet du pass sanitaire. Invitée de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », la ministre de la Cohésion des territoires s’est appliquée à déminer le couac de la soirée au sein de la majorité, qui a fini par trouver un accord dans la soirée. Ses collègues du Modem ont néanmoins usé d’un coup de force politique, contraignant leurs alliés de LREM à négocier. « Nous avions donné des lignes rouges. […] Nous constatons qu’il n’y a pas eu de dialogue, pas eu d’écoute », a déclaré Philippe Latombe (Modem) dans l’hémicycle à propos du rejet par ses collègues de l’article 1er du projet de loi sur la sortie de l’état d’urgence sanitaire. Le Modem, toujours allié de la majorité ? « Il n’y a aucun doute que le Modem est un allié de LREM. C’est une discussion parlementaire et ça s’est arrangé dans la soirée », fait valoir Jacqueline Gourault.

Les élus Modem ont parfois le sentiment de n’être pas assez pris en compte par le président de la République, sur la proportionnelle par exemple, qu’ils réclament de longue date. « Il peut y avoir des maladresses des uns ou des autres, mais ne faisons pas une montagne d’un incident parlementaire », poursuit la ministre, membre de la formation de François Bayrou. Sur le volet de la proportionnelle, elle estime que « ça n’a pas laissé de traces, et être dans la majorité ce n’est pas être un béni oui oui. On verra dans le temps. Et puis nous sommes clairement alliés aux élections régionales », argue la ministre qui fait fi de quelques élus Modem frondeurs choisissant de s’allier à des présidents de région sortant de droite, comme en Ile-de-France.

Elle poursuit : « Il y a peut-être des individualités. Mais le Modem est une famille politique, a un héritage, défend ses convictions dans la majorité, chacun débat, il y a des votes, et finalement tout le monde s’est mis d’accord. » Et martèle : « Ce n’est pas un conflit, c’est une démarche normale de la vie parlementaire. »

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