Covid-19 : « Les avis des amis de mes amis sèment souvent le doute et la peur »
61%. C’est selon un sondage Ifop*, le pourcentage de Français qui se disent inquiets pour eux ou pour leurs proches face à l’épidémie du coronavirus. Confinements de famille entière sous le même toit, magasins dévalisés de leurs stocks d’eau minérale ou de pâtes, incertitude face à la durée de l’isolement… un climat « anxiogène » qui peu être amplifié par les réseaux sociaux. Comment s’en protéger ? Éléments de réponses avec Hélène Romano, docteur en psychopathologie.

Covid-19 : « Les avis des amis de mes amis sèment souvent le doute et la peur »

61%. C’est selon un sondage Ifop*, le pourcentage de Français qui se disent inquiets pour eux ou pour leurs proches face à l’épidémie du coronavirus. Confinements de famille entière sous le même toit, magasins dévalisés de leurs stocks d’eau minérale ou de pâtes, incertitude face à la durée de l’isolement… un climat « anxiogène » qui peu être amplifié par les réseaux sociaux. Comment s’en protéger ? Éléments de réponses avec Hélène Romano, docteur en psychopathologie.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Twitter, Facebook, Instagram, les réseaux sociaux peuvent-ils accentuer le stress en période de confinement ?

Si l’ensemble des Français sont désormais confinés à leur domicile pour contrer la propagation du COVID-19, ils ne sont pas tous égaux face à l’inquiétude qu’une telle situation, inédite, peut provoquer et la confrontation avec les réseaux sociaux n’est pas non plus la même pour tout le monde.
En effet, pour Hélène Romano, docteur en psychopathologie « tout dépend de la façon dont les personnes arrivent à conserver ou non leur esprit critique ». Elle développe : « Quand on a peur, on arrive toujours à raisonner, on peut encore accepter d’entendre les choses et donc de faire la distinction entre les fake news et les vraies infos et les réseaux sociaux ne représentent pas un danger immédiat pour la santé mentale ».

Le problème se situe donc « au niveau suivant », ce que la spécialiste appelle l’effroi, comprenez « la peur de la peur ». À ce stade-là, « les choses se compliquent, on ne raisonne plus, on n’est plus accessible ! » Dans certains cas, ce qui est lu sur les réseaux sociaux, couplé avec l’anxiété face à la pandémie, peut même réactiver des traumatismes antérieurs, comme un deuil difficilement vécu, une séquestration…  Pour Hélène Romano, « cela peut parfois être très violent. Certains patients développent des peurs irrationnelles ».
Mais comment cela se manifeste-t-il ? La spécialiste donne plusieurs exemples : certains vont développer des troubles de lavage, de vérification, d’anorexie et de boulimie, des troubles d’insomnie mais également d’hypersomnie, « un trouble très connu dans les milieux hospitaliers car être sous la couette peut rassurer certaines personnes ».

Mais comment lutter contre l’anxiété derrière nos écrans ?

Face à cette situation inédite de confinement en période de paix civile, la tentation est grande de passer beaucoup de temps sur les réseaux sociaux, pour s’informer, se rassurer mais aussi pour tromper l’ennui.
Mais pour ne pas tomber dans l’angoisse, Hélène Romano donne quelques conseils. « Mieux vaut faire confiance aux sites officiels et aux médias qui diffusent des informations validées scientifiquement et surtout éviter les blogs individuels, les amis d’amis qui au lieu de nous informer vont semer le doute et parfois même la peur chez certains internautes ».

Hélène Romano

Hélène Romano : Docteur en psycho pathologie ADR – Auteur de « Quand la vie fait mal aux enfants » – Ed. Odile Jacob.

(*)Sondage réalisé pour "illicoMed" https://www.illicomed.com/coronavirus-statistiques/

Dans la même thématique

Rome Laurence Rossignol French Minister of Families
3min

Société

« No kids » : « On ne peut pas laisser notre société s’organiser autour de l’intolérance », avertit la sénatrice Laurence Rossignol

Sarah El Haïry réunit ce mardi les professionnels du tourisme pour lutter contre la tendance « no-kids. » Une initiative de la Haute-Commissaire à l’enfance qui rejoint une proposition de loi déposée il y a un an par la sénatrice socialiste Laurence Rossignol visant à faire rentrer la minorité dans les facteurs de discrimination du Code pénal.

Le

Covid-19 : « Les avis des amis de mes amis sèment souvent le doute et la peur »
6min

Société

EPR de Flamanville : l’ASNR pointe un « nombre important d’événements » jugés « significatifs pour la sûreté »

Ce constat ressort du rapport annuel de l’autorité de contrôle du nucléaire, l’ASNR, présenté ce jeudi devant les députés et sénateurs. Les « deux tiers » des événements qui ont touché le nouvel EPR « ont été classés au niveau zéro de l’échelle internationale INES », soit de simples écarts, « et environ un tiers au niveau 1 », une anomalie, précise Pierre-Marie Abadie, président de l’ASNR.

Le