Covid-19 : les entreprises de taille intermédiaire (ETI) entre « résilience » et « fragilité »
La délégation sénatoriale aux entreprises s’est penchée ce jeudi matin sur le cas des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI). Elle a auditionné Frédéric Coirier, coprésident du METI (Mouvement des entreprises de taille intermédiaire) et Alexandre Montay, délégué général du mouvement. A l’ordre du jour, la situation et les perspectives des entreprises de taille intermédiaire dans le contexte de la crise sanitaire.

Covid-19 : les entreprises de taille intermédiaire (ETI) entre « résilience » et « fragilité »

La délégation sénatoriale aux entreprises s’est penchée ce jeudi matin sur le cas des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI). Elle a auditionné Frédéric Coirier, coprésident du METI (Mouvement des entreprises de taille intermédiaire) et Alexandre Montay, délégué général du mouvement. A l’ordre du jour, la situation et les perspectives des entreprises de taille intermédiaire dans le contexte de la crise sanitaire.
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Par Rafael Benabdelmoumene

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Moins connues que les PME et les TPE ou à l’inverse les grandes multinationales, les Entreprises de Taille Intermédiaire jouent un rôle majeur de « locomotives » de l’activité économique, comme l’a rappelé Serge Babary, président de la délégation aux entreprises. Les ETI, qui comptent entre 250 et 4999 salariés, constituent « un maillon essentiel de l’économie française implanté dans les territoires ». La crise actuelle les a profondément fragilisés.

En effet, alors que les ETI concentrent 50 % de la production industrielle française, certaines ont vu leurs activités en partie voire totalement mises à l’arrêt par le confinement et la crise sanitaire. Ce sont ainsi 25 % de ces entreprises qui se trouvent aujourd’hui dans une situation extrêmement difficile et 500 000 emplois qui sont menacés à terme.

Des mesures d’urgence « de grande qualité »

"La France a été dans le top 3 pour les mesures d'accompagnement des entreprises"
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Frédéric Coirier reste néanmoins relativement optimiste quant à l’avenir. « Les mesures mises en place ont été de grande qualité », assure-t-il, ajoutant que la France se place dans le top 3 au niveau européen en termes de mesures d’accompagnement. Chômage partiel, report de charges ou encore Prêt Garanti par l’Etat (PGE) ont ainsi permis aux ETI de limiter la casse. 60 % d’entre elles ont sollicité un PGE, que beaucoup n’ont finalement pas débloqué et que la majorité des autres rembourseront dans les temps, assure Frederic Coirier.

Mais malgré une réponse adaptée et efficace face à l’urgence, les entreprises françaises vont ressortir de la crise plus affaiblies que la plupart de leurs voisins européens, qui vont voir leur croissance moins affectée que la France.

Compétitivité

Pour faire face, le coprésident du METI prévient que la compétitivité sera stratégique dans la période de sortie de crise.

Il faut « aller au bout du diagnostic », répète-t-il. En clair, ne pas se contenter de baisses de charges mais s’attaquer aussi à la fiscalité de production et à la complexité administrative, une forme de « fiscalité cachée ». L’objectif, c’est d’aligner la compétitivité de la France sur la moyenne européenne. Frédéric Coirier reconnaît ainsi que du chemin a été parcouru dans ce sens, en particulier avec le projet de budget pour 2021 qui prévoit des baisses de charges à hauteur de 10 milliards d’euros. Une tendance à la baisse d’impôts pour les entreprises qui se pérennise, avec des dispositifs tels que l’ex-CICE converti en baisse de cotisations sociales, ou encore la baisse de l’impôt sur les sociétés. Mais l’efficacité de ces dispositifs reste discutée, notamment dans les rangs de la gauche. La sénatrice Florence Blatrix Contat a ainsi pointé du doigt que la baisse des impôts de production, bien que bénéfique pour les ETI, profite aussi et surtout aux grandes multinationales qui échappent aux impôts sur les sociétés. Une baisse de la fiscalité de production qui doit donc s’accompagner selon la sénatrice « d’un réel encaissement de l’impôt sur les sociétés, notamment sur les bénéfices qui ne sont pas réinvestis ».

Un besoin de ciblage donc vers les entreprises qui contribuent le plus à l’activité économique, en particulier les ETI. Frédéric Coirier confirme : « Si l’on veut produire, on sait où il faut cibler : les ETI représentent 50 % du potentiel »

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