« Je ne fais pas de lien entre la pénurie et la doctrine sur le port du masque » a expliqué Olivier Véran devant la commission d’enquête du Sénat. C’était, en effet, un sujet de polémique au début de l’épidémie. Le manque de masques dans la réserve stratégique de l’État aurait guidé la doctrine du gouvernement qui déconseillait le port du masque généralisé.
« Le 6 avril 2020, alors qu’on produisait déjà des masques grand public, l’OMS, dans ses orientations provisoires, déconseillait le port généralisé du masque, considérant que ce serait contre-productif » a d’abord rappelé Olivier Véran avant de souligner : « J’ai répété ça à l’envi ».
« Je suis arrivé comme ministre. Le mal était fait en matière de stock de masques. Si j’avais dû dire aux Français : ‘On aurait dû vous donner des masques mais on n’en a pas’, je l’aurais dit » assure-t-il.
Le ministre souligne que la doctrine était inspirée des recommandations scientifiques, françaises, européennes et internationales « et nous avons évolué avant que celles-ci évoluent car l’OMS a mis du temps pour bouger ». « Ce n’est que le 4 ou 5 juin que l’OMS a considéré que le masque grand public pouvait, sans faire consensus scientifique, être intéressant ».
Alors que la rapporteure LR de la commission d’enquête, notait, quelques minutes plus tôt que parmi les membres du gouvernement auditionnés jusqu’ici, « il n’y avait pas eu d’autocritique » dans la gestion de la crise, Olivier Véran conclut son propos : « Est-ce que je regrette qu’on n’ait pas eu les stocks de masques suffisants pour protéger les soignants ? Oui, évidemment. Est-ce que, si j’avais eu 2 milliards de masques en stock, on en aurait distribué à la population ? Honnêtement, sur la base des recommandations dont on dispose, je ne vois pas pourquoi on l’aurait fait ».